Trois équipes ont validé leur ticket pour les quarts de finale de la Libertadores. Trois anciens vainqueurs qui ont partagé un fait en commun : celui de décrocher la qualification sur la plus petite des marges.
Après le nul ramené du Brésil, River accueillait l’Athletico Paranaense au bien nommé Libertadores de América d’Avellaneda, sa nouvelle maison. Si le premier acte a finalement été assez équilibré, le Furação se procurant quelques belles situations, tranquillement stoppée par Armani, la suite n’a été qu’une longue domination des Millonarios, symbolisée par un deuxième acte à sens unique (près de 70% de possession, une succession de vagues rouges et blanches sur les cages adverse). Malgré quelques éléments à corriger, notamment au niveau de la finition, ce River monte clairement en puissance et contrôle ses parties. Et s’il s’est mis un temps à voir en Bento, portier de l’Athletico Paranaense qui repoussait tout, le fantôme d’Azcona à l’époque de la folle élimination face à Independiente del Valle, un penalty transformé en deux temps (et avec un peu de chance) par Nico de La Cruz, a fini par offrir une qualification logique pour River, bien que sur la plus petite des marges.
La marge fut encore plus réduite pour Santos. Le Peixe avait réalisé une grande partie du chemin en s’imposant à la Casa Blanca, il fallait assurer à la maison face à une LDU revancharde. Avec Soteldo en meneur de jeu, transformant le 4-4-2 en 4-3-3 sur les phases offensives, Santos a véritablement dominé le premier acte, offrant surtout un festival de tirs non cadrés ou de face à face perdus devant Gabbarini, en grande partie par Kaio Jorge, ou parfois un manque de chance (la tête de Lucas Braga sur la barre). Et à force de gâcher, le Peixe s’est fait piéger. Après l’avertissement envoyé par Martínez Borja en première période, Zunino ramenait la LDU à un but de l’exploit peu après l’heure de jeu. Le suspense était total, le danger réel. Zunino manquait l’occasion du 2-0 en fin de partie quand Santos continuait d’arroser, la fin de match allait avoir pour principal protagoniste Néstor Pitana qui laissait déborder les arrêts de jeu et ne parvenait à gérer la bagarre générale de la 98e minutes (alors que le match aurait dû être terminé), passait près de dix minutes à attendre, aller voir la vidéo et discuter avec les VAR pour exclure plusieurs joueurs, faire reprendre le match à la 90+22e pour en siffler la fin. De quoi alimenter les bêtisiers du monde entier et faire oublier que Santos, bien que tombé pour la première fois cette saison en Libertadores, se dirige vers les quarts.
Le suspense fut en revanche total au Maracanã. Pourtant, le tenant du titre, Flamengo, arrivait avec un ballotage favorable, son nul 1-1 ramené d’Avellaneda. Les hommes de Rogério Ceni ont bien abordé le match, le contrôlant, se procurant trois occasions franches (un raté de Bruno Henrique, une tête trop décroisée de Gustavo Henrique, un face à face perdu par Vitinho). Au point qu’ils auraient dû virer en tête à la pause, qu’ils auraient dû tuer le suspense. Mais ils ne l’ont pas fait. Le Racing de Becaccece a donc courbé l’échine et résisté. Avant de frapper au meilleur des moments, trois minutes après l’exclusion de Rodrigo Caio, sur un ballon qui trainait dans la surface suite à un coup franc. Le piège s’est alors refermé sur un Flamengo qui dominait encore et toujours malgré son infériorité numérique, mais ne parvenait à tromper un Gabriel Arias tout simplement infranchissable. Suspense total, jusqu’aux ultimes secondes et une tête de Willian Arão qui terminait dans les filets d’Arias. 1-1 sur le fil, on allait avoir droit à une séance de tirs au but. Celle-ci était intense, haletante et voyait Arias continuer de briller. Le portier chilien repoussait la tentative du héros devenu vilain Willian Arão, aucun joueur de Racing n’était perturbé par les danses de Diego Alves, le champion est tombé, le Racing signe le premier gros exploit de l’édition 2020.



