Il ne reste plus que deux journées à disputer et la sensation Delfín n’est plus très loin d’écrire l’histoire du football équatorien. Mieux, le titre pourrait tomber avant même d’entrer sur le terrain.

Il y avait eu la fabuleuse historie de Plaza Colonia en Uruguay, celle de Delfín en Equateur est au moins aussi folle. Au cours des 18 précédents ayant opposé le Cetáceo à l’ogre de Guayaquil au Monumental jamais le petit club de Manta n’était parvenu à s’imposer (16 défaites, 2 nuls). Autant dire qu’à l’heure d’affronter un champion sortant qui jouait ses derniers espoirs de conserver son titre, se retrouvant à six points avec un match de retard à trois journées de la fin. Et pourtant, rien ne semble impossible pour les hommes de Guillermo Sanguinetti. D’entrée de partie, les Canarios pressaient leurs adversaires, cherchaient à faire mal en réduisant les espaces et court-circuitant les passes adverses, Matías Oyola jouant un rôle essentiel dans cette stratégie, le duo Washington Vera – Ariel Nahuelpán s’occupant de générer le danger devant. Ce dernier provoquait la première situation du match et forçait Pedro Ortiz à intervenir, il était aussi à l’origine de l’ouverture du score de son compère de l’attaque après un service d’Esterilla et une tête repoussée par Ortiz. Le plus dur semblait fait et Barcelona allait quelque peu se reposer sur ses acquis, aidé en cela par un Delfín loin d’être inquiétant, Máximo Banguera ne devant intervenir que sur quelques coups de pied arrêtés assez lointains. Mais avec la baisse d’intensité des locaux, les visiteurs commençaient alors à se réveiller, Jacob Murillo annonçant finalement ce qu’il allait se passer en seconde période. Car au retour des vestiaires, le leader prenait l’initiative, le duo Nahuelpán – Vera ne parvenait plus à s’extraire de la nasse, et allait être bien aidé par Máximo Banguera qui ratait totalement son intervention sur le coup franc plein axe de Carlos Garcés peu après l’heure de jeu et permettait aux hommes de Sanguinetti d’égaliser. Guillermp Almada sentait poindre le danger. Lui qui avait fait le choix de faire tourner son effectif avec le rendez-vous d’Emelec lors du dernier match en retard des Toreros (et qui, de fait, avait quelque peu sous-estimé Delfín), lançait alors Jonatan Álvez et Damián Díaz. Mais rien n’y changeait. Pire, l’efficacité adverse allait de nouveau se révéler sur une merveille de contre à la conclusion duquel Roberto Tuca Ordóñez venait fixer et aligner Banguera. Il restait alors 10 minutes, le leader avait retourné le match et ne lâchait plus. Delfín s’impose pour la première fois de son histoire au Monumental et relègue Barcelona à neuf points. Le Cetáceo n’a jamais été aussi proche d’un titre absolument historique.

Si le Cetáceo n’en a jamais été aussi proche c’est aussi parce que derrière Independiente del Valle et Emelec ont déposé les armes. Après s’être neutralisés lors de la 19e journée, Rojas répondant à l’inévitable Michael Estrada, Bombillo et Negriazules ont de nouveau laissé filer des points en chemin lors de la 20e journée. Les finalistes de la dernière Libertadores n’ont jamais pu faire trembler les filets de Frascarelli, Mera allait jusqu’à faire trembler les montants quand les Mejía et autres Cortéz manquaient le cadre ou butaient sur le portier de River. De son côté, Emelec se déplaçait à la Casa Blanca et après avoir ouvert le score et dominé le premier acte, a subi le réveil de la LDU pour finalement devoir se contenter de sauver le nul qui relègue le Bombillo à une quatrième place, à dix points du leader quand il ne lui reste que trois matchs à disputer. Conséquence, Delfín n’a plus qu’un seul adversaire, Barcelona, qui devra remporter ses trois derniers matchs et espérer que le surprenant leader perde ses deux derniers pour conserver son titre. Une situation qui semble finalement assez improbable.

Résultats

equj20r

Classement

equj20c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.