Alors que tout le pays se met en pause pour son objectif mondial, l’occasion est parfaite pour faire le point sur le Descentralizado péruvien et un Clausura où les géants sont définitivement de retour.
2017 marque-t-il enfin le retour des géants péruviens ? Alors que la sélection est aux portes de retrouver une Coupe du Monde 35 ans après avoir disputé sa dernière, il y a comme des airs de 1982 sur le Descentralizado. Cette année-là, le championnat avait été un long marathon de trois phases de groupe qui, à force d’écrémer avait permis à Universitario d’être sacré devant l’Alianza Lima.
35 ans plus tard, les deux plus grands rivaux du pays sont plus que jamais à la lutte pour le titre. Après avoir décroché l’Apertura, l’Alianza Lima est toujours dans la course pour le Clausura. Il y a eu certes quelques ratés, la déroute en ouverture face à Garcilaso, la lourde défaite lors de la 10e journée face à un Huancayo qui avait alors retrouvé son football (à sa décharge, Bengoechea était privé de quatre joueurs, Óscar Vílchez, blessé de longue date mais aussi Paolo de la Haza, Rinaldo Cruzado et Carlos Ascues), il y a surtout une cohérence et une force collective qui font des Aliancistas de véritables candidats au titre. Pablo Bengoechea a réussi à mobiliser tout le peuple Aliancista derrière la cause commune, à l’image de la défense d’une seule et même voix de Gabriel Leyes, l’attaquant en manque de buts, dont les critiques ont été repoussées à la fois par le coach mais aussi le Comando Sur, la barra du club, qui a officiellement apporté son soutien à son attaquant. Rien ne semble pouvoir ébranler la sérénité revenue à Matute. Les blanquiazules ne sont finalement qu’à trois points du leader, avec un match de retard, et montrent un football convaincant avec un effectif au sein duquel se dégagent des joueurs comme Carlos Ascues ou Luis Ramírez, le nouveau roi des golazos. L’Alianza en est à sept victoires consécutives à la maison, le record de Gustavo Costas de 2010 n’est plus qu’à une marche.
Les records, Pedro Troglio commence à en écrire quelques-uns avec Universitario. Bien calés dans la roue de l’Alianza Lima, à cinq points du leader mais avec deux matchs de retard, les Cremas sont invincibles à domicile. La victoire face à Sport Rosario lors de la 10e journée était tout simplement la 10e consécutive à domicile, Troglio égalant ainsi le record de Ricardo Gareca lors de l’Apertura 2008, qu’Universitario avait remporté. Pour gagner le Clausura, les Cremas ne devront pas céder lors des deux matchs de retard qu’ils ont à disputer après avoir grillé un joker à Arequipa face à Melgar. Universitario a vécu un cauchemar en première période, totalement dépassé par le Dominó, perdant Cáceda sur blessure mais surtout laissant bien trop d’espaces dans sa défense pour espérer quoi que ce soit. Alors, les hommes d’Enrique Meza Jr. (qui a remplacé Juan Reynoso parti au Mexique devenir l’assistant… de son père) en ont profité et ont ainsi remporté un précieux succès qui les place en deuxième position, à deux points du leader et leur offre trois points d’avance sur Universitario. Il faudra désormais se remettre dans le bon sens, Troglio ne décolérant pas à la fin du match, accusant l’organisation du tournoi de « honteuse », rappelant que ce déplacement à Arequipa était « le troisième match en 13 jours, que les 72 heures d’écart entre deux matchs n’ont pas été respectées, le match devant se jouer à 20h et ayant été reprogrammé à midi. » Signe tout de même d’une certaine tension.
Cette tension vient probablement du fait que s’ils sont encore parfaitement placés, les deux géants ne sont pourtant pas devant. On l’a dit Melgar les précède mais le leader est tout autre, il se nomme Real Garcilaso. Après deux journées au cours desquelles le doute aurait pu s’installer, défaite face à Universitario, défaite face à l’Alianza Atlético, les hommes de Marcelo Grioni ont parfaitement rebondi à domicile en atomisant Juan Aurich (5-1 avec notamment une merveille signée Ramúa et un triplé de Carando qui en profite pour revenir en tête du classement des buteurs. La Máquina celeste est la meilleure attaque du tournoi et reste donc solide leader, affirmant sa position de deuxième meilleure équipe de la temporada juste derrière l’Alianza Lima.
Si la lutte pour le titre du Clausura s’annonce bouillante, une lutte dont l’autre géant, le Sporting Cristal est le seul absent de taille, l’autre point chaud sera à n’en point douter la course au maintien. Pour preuve, à quatre journées du terme du Clausura, ils sont encore cinq à pouvoir descendre. Si San Martín semble à l’abri avec ses cinq points d’avance sur la meute, d’Unión Comercio, 12e à la table annuelle, à Juan Aurich, lanterne rouge, ce sont cinq équipes qui se tiennent en quatre points, quatre qui comptent le même nombre de points. Le suspense sera total jusqu’au terme du marathon péruvien.
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