Mercredi 16 février 2011
Vainqueur d’un Apertura 2010 à l’incroyable suspense, le Defensor Sporting va désormais tenter de décrocher le tournoi de clôture uruguayen afin d’être sacré champion. Mais derrière, la concurrence a profité de l’hiver pour affuter ses armes. Présentations du Clausura 2011 et premiers résultats.
Cela fait des mois que nous l’évoquons : s’il est un football sud-américain qui vit une période dorée, c’est le football uruguayen. Des clubs de nouveau performants sur le continent (voir les résultats du Nacional en Libertadores), des sélections de retour au premier plan (les séniors quatrième de la Coupe du Monde sud-africaine, les espoirs qui décrochent une place aux Jeux Olympiques pour la première fois depuis 84 ans) et un championnat au suspense haletant : tout amateur de football mondial se doit de suivre l’Uruguayo, l’un des plus vieux championnats sud-américains (fondé en 1900, l’édition 2010-2011 est le 107e de l’histoire, le 80e de l’ère professionnelle).
Un Defensor affaibli, des concurrents affamés.
Après un Apertura qui a vu quatre équipes se tenir en deux points, le tournoi de clôture s’annonce encore totalement ouvert. D’autant que le champion sortant, le Defensor, semble sérieusement affaibli. Orphelin de son maître à jouer Diego De Souza parti à Banfield, de Miguel Amado et Sebastian Ariosa partis au Paraguay, avec Walter Ibañez sur le flanc pour la fin de saison et un meilleur buteur Rodrigo Mora écarté pour avoir refusé de signer un nouveau contrat (il devrait arriver dans quelques heures du coté de Godoy Cruz), on voit mal comment l’équipe pourra conserver sa mainmise sur le championnat.
Le plus grand danger viendra donc du côté du dauphin, le Nacional. Battu d’un petit point lors du tournoi d’ouverture, le Nacional a réussi le pari de conserver ses pépites Santiago Damián García (15 buts en 15 matchs lors de l’Apertura) et Sebastián Coates durant l’hiver. Sous la conduite de Marcello Gallardo, El bolso apparaît comme le plus sérieux candidat au titre. Sérieux car derrière lui, les historiques ont souffert du marché des transferts hivernal. Exemple le plus parlant : Peñarol.
Le géant uruguayen avait réussi un bon coup en signant Pablo Cepellini de Bella Vista. C’était début janvier. Quelques semaines plus tard, Cepellini réalisait un superbe tournoi des moins de 20 ans et s’engageait avec Cagliari. Le bon coup se transformait en coup dur. Néanmoins, les Aurinegros comptent sur les arrivées de Fabián Carini et Carlos Valdez pour renforcer leur défense et les apports du jeune espoir Jonathan Urretaviscaya (prêté par Benfica) et de Walter López pour dynamiser leur attaque après le départ d’un Santiago Solari finalement assez décevant et désormais rentré en Argentine. L’objectif sera de lutter pour le titre et d’oublier un très mauvais tournoi d’ouverture (6e).
Autre géant en quête de rachat, le Danubio de Recoba. Modeste cinquième, El Danu a changé d’entraîneur, Eduardo Acevedo succédant à Gustavo Matosas, et a renforcé son attaque avec les arrivées de Cristian Mejía et d’Álvaro González, de retour de son voyage mexicain. Avec ce recrutement intelligent, El Danu peut se mêler à la lutte d’un titre qui le fuit depuis 2007.
Reste la grande interrogation des deux surprises de l’Apertura, les promus Bella Vista et El Tanque Sisley. Respectivement troisième et quatrième, les deux surprises de l’année auront du mal à reproduire un tel résultat. Papales (surnom de Bella Vista donné en raison de ses couleurs rappelant celles du Vatican) et Tanque semblent plutôt destiné à se concentrer sur la lutte pour le maintien, le système uruguayen pénalisant toujours les récents promus.
Dans cette lutte, l’affaire paraît déjà entendue pour Miramar Misiones et s’annonce mal engagée pour Tacuarembó. Cette lutte semble donc concerner une seule place, propriété actuelle de Central Español qui ne compte que deux points de retard sur le Racing et Fénix. Difficile de prédire qui sera le relégué à l’issu du tournoi tant ces trois équipes semblent proches.
Deux journées la tête à l’envers.
Faits surprenant, mis à part le champion sortant, qui a réalisé le carton plein, les deux premières journées du tournoi font la part belle aux équipes à la lutte pour le maintien. Tacuarembó fait également le carton plein (avec notamment un cinglant 3-0 devant Fénix en ouverture), Central Español atomise Cerro après avoir résisté à Bella Vista alors que Miramar Misiones, qui avait écrasé Peñarol en ouverture (3-0), obtient un bon résultat nul devant le Racing, lui aussi invaincu. Enfin, Fénix s’impose devant un autre favori pour le titre, le Nacional. Signe que ce tournoi pourrait être encore plus serré qu’il ne l’a déjà été en fin d’année dernière.
