L'année dernière, Nacional avait gagné l'Apertura en ne concédant, sur quinze matchs, qu'une défaite et deux nuls, soit également les résultats du club bolso sur les trois premiers matchs du tournoi cette année. Pendant ce temps, Peñarol roule sur ses adversaires, en tête d'un classement ou le manya est accompagné de Cerro Largo et de Progreso.

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Guide de la saison

Racing 1 – 1 Nacional

Match entre mal classés ce samedi avec un Racing qui a déjà perdu ses deux premiers matchs et Nacional qui reste sur une défaite cuisante à domicile contre Wanderers. Eduardo Domínguez est déjà mis en difficulté car au-delà des résultats, il ne semble pas trouver l'organisation dans le jeu, alternant entre une défense à trois et une défense à quatre, faisant de très nombreux changements au milieu, tâtonnant. Il semble ignorer que, quand on entraîne l'un des deux grands d'Uruguay, on a peu de marge de manœuvre et que les hésitations peuvent être légitimes pendant les matchs amicaux, mais que la victoire est impérative en championnat. Contre Racing, l'équipe de Domínguez comprenait donc une défense à quatre, deux milieux de contention Carballo et Cardacio, et pour ainsi dire trois numéros dix avec Gustavo Lorenzetti, Santi Rodríguez et Seba Fernández. N'étant pas le Brésil, et manquant complètement de sens de l'organisation, cette équipe n'a rien montré en première mi-temps, malgré une certaine domination dans la possession. En face, le Racing se contente d'attendre et de contrer sur les côtés avec quelques centres ne trouvant pas Liber Quiñones. Dans un maillot vert sans les rayures en hommage aux cent ans du club, le Racing éprouve les mêmes difficultés de création malgré un milieu de qualité avec des Diego Arismendi ou Ignacio Nicolini. Domínguez fait entrer Ocampo sur le côté gauche dès le début de la seconde période. Il apporte immédiatement une sécurité sur son côté, ainsi qu'une capacité de débordement. Le jeu s'anime alors, avec quelques actions de Racing dont une frappe d'Arismendi, mais une domination générale de Nacional. C'est sans compter sur Nicolás Sosa, frère de l'attaquant de Cerro Largo et meilleur buteur du championnat, entré en remplacement d'un trop lent Quiñones. À la 77e, il ouvre la marque sur une course de quarante mètres incluant deux petit ponts ! Angeleri perd stupidement le ballon. Sosa s'en saisi, petit pont sur Viña, élimine Angeleri, effectue de nouveau un petit pont sur Viña avant de tromper Conde. L'un des buts de l'année, surprise après 77 minutes plutôt lentes dans le rythme. Dans la foulée, Sosa a l'occasion de tuer le match mais frappe sur la barre. Le match s'emballe et à la 88e, Ocampo sauve l'honneur de son équipe d'une frappe de vingt-cinq mètres sur laquelle il n'est pas attaqué. Magnifique but également. Score final 1- 1.

Malgré un point pris contre Nacional, le Racing n'est pas non plus sorti d'affaire avec de grandes difficultés dans le jeu. La lumière vient des côtés (Aguilar) et aussi, évidemment, de ce but extraordinaire de Sosa. Arismendi s'est embarqué dans une drôle d'aventure. Côté Nacional, toujours aucune certitude avant de commencer la Libertadores au Venezuela cette semaine. Quelques joueurs souffrent énormément comme Lorenzetti, Fernandez, Angeleri... Le banc peut apporter des solutions, mais Domínguez va devoir gagner ses deux prochains matchs de championnat (Boston au GPC puis Danubio à Jardines) s'il souhaite rester sur le banc.

Peñarol  4 – 1 Juventud de Las Piedras

Juventud aurait dû recevoir cette semaine mais son stade n'ayant pu être habilité par les autorités, le club a demandé à intervertir avec la phase retour, inversion acceptée par Peñarol. Les Carboneros, en pleine forme, en ont profité pour contrôler le match. C'est pourtant la Juventud qui ouvre le score sur coup-franc dès le début du match par le capitaine José Alberti. La faute, évitable, venait de Cristian Lema, point faible de la défense carbonero. Peñarol ne panique pas car l'équipe domine dans tous les aspects du jeu. Rapidement, Gabriel Fernández, en excellente forme, égalise sur un face à face avec Britos. Au milieu de terrain, Estoyanoff se bat bien et arrive à donner le ballon à Viatri. Ce dernier d'une reprise de volée, lance Fernández qui pique son ballon au-dessus du gardien. Avant la mi-temps, Estoyanoff est très légèrement balancé à la limite de la surface, l'arbitre siffle penalty. Viatri transforme et donne l'avantage à Peñarol avant la pause. Au-delà de ces deux buts, le manya est irrépressible avec un jeu propre, construit, la puissance incroyable de Gabriel Fernández, la qualité technique de Walter Gargano, du Lolo Estoyanoff, l'apport des latéraux Giovanni González et Lucas Hernández. Au retour des vestiaires, Peñarol enfonce le clou par Hernández sur un coup-franc pleine lucarne sur lequel le gardien est spectateur, avant qu'Ignacio Lores, entré en fin de match, ne trompe à nouveau Britos suite à une transversale lumineuse du Lolo. Walter Gargano s'est fait peur en fin de match, avec un coup sur le genou, avant de se rassurer et de sortir sous l'ovation du public. La Juventud a de nouveau été décevante. Score final 4 – 1.

Côté Juventud, l'équipe a été surpassé. Les latéraux, comme Juan Pintado, ont semblé pris de vitesse sur les actions défensives et offensives. Le milieu n'a pas contenu les vagues, José Varela ou Federico Viñas en étant réduit à de simples courses en profondeur sur lesquels la défense de Peñarol n'a pas été mise en danger. Côté Peñarol, l'illusion est énorme avant d'aller jouer la U de Quito. Rarement sur les vingt dernières l'équipe avait été autant matures, stables, et surtout, surtout, aussi talentueuses. Fernández a atteint un niveau incroyable, le milieu est fourni avec Walter Gargano, Cebolla Rodríguez, Guzman Pereira, Fabián Larry Estoyanoff... Cerise sur le gâteau, Giovanni González vient d'être présélectionné par le Maestro Tabárez pour les matchs de China Cup, la sélection étant en manque de latéral droit. Ça va le faire, ça va le faire, ça va le faire.

Pour le reste

Cerro Largo et Progreso continuent en tête du classement avec deux victoires respectivement contre Plaza Colonia et Liverpool. L'équipe de Melo surprend grandement, et il faudra aller les chercher s'ils continuent à aligner les victoires. Plaza est décevant et Fucile vient de résilier son contrat. Attention au début de saison quand on est promu... Danubio a battu un vaillant Cerro sur un but de Sergio Felipe, Defensor a enfin pris des points en battant Rampla Juniors, qui enchaîne de son côté sa troisième défaite de rang. Boston River a battu River Plate deux à zéro, les équipes qui se sont brillamment qualifiées en Sudamericana continuent de souffrir au niveau local.

Les buts

Classement

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Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba