Pas de bouleversement au classement cette semaine avec une palanquée de nuls, entre Fénix et Nacional, entre Peñarol et Cerro, entre Cerro Largo et Wanderers... Leonardo Fernández a encore déployé ses ailes, il ne lui reste plus que cinq matchs à jouer en Uruguay, pendant que Gonzalo Bergessio et Juan Ramon Carrasco se prenaient le bec. Petit point nostalgique sur ceux qui vont partir.
Leonardo Fernández. Quand tu étais jeune, tu as été essayé par Chelsea et Boca Juniors, mais tu es resté en Uruguay. Tu joues du côté de Capurro, vu sur le Rio de la Plata, participant aussi aux équipes d'Uruguay des moins de 17 ans et 20 ans. Cela fait deux ans que tu es la meilleur patte d'Uruguay, magnifique tireur de coup-franc, à tel point que ton coach te compare à Ronaldo ! Mais tu es aussi maintenant capitaine, meneur de jeu, buteur. Ici, tu es tout, tu es deuxième au classement, à la lutte pour le titre, tu as une équipe qui joue pour toi, des collègues, un coach exceptionnel, tu es en haut de tous les classements, buteur, passeur. Il ne te reste plus que cinq matchs maximum à jouer sous nos yeux pourtant. Tu vas partir. Un club mexicain rapace t'a recruté pour une modique somme que ledit club ne se donne même pas la peine de payer. Pas grave, tu iras là-bas, ou ailleurs. C'est ainsi que va la vie de nos jours. Si tu ne vas pas au Mexique, un autre, un Brésilien, un Allemand, un Chinois achètera alors la possibilité de ton spectacle. On entendra toujours les rumeurs, qui t’amèneront pour cinq millions ici ou là. Que dis-je ? Pour dix millions. Au moins. Sans les commissions. Tout le monde te voudra pour son club, avant de te détester six mois plus tard. Nous, nous te verrons beaucoup moins, disons avec une certaine distance. Tu feras peut-être des Coupes du Monde, des Copa América, et alors on se retrouvera, et on repensera à ces matchs sur les bords, littéralement, du Rio de la Plata. Et puis un jour tu reviendras, presque inévitablement, longtemps après. Partir est un échec, Leo, être champion avec Fénix est cent fois plus dur qu'être champion avec Barcelone, si ces clowns veulent de toi, et sinon tu pars pour jouer le maintien, ailleurs, alors que tu aurais pu connaître la gloire en Libertadores. Tu seras toujours le bienvenu dans ta famille en tout cas, parce qu'on finit toujours par revenir à la maison. Tu rattraperas alors, je l’espère pour toi, le temps perdu. Si le temps n'a pas été trop assassin. Cette semaine, Giovanni Zarfino latéral étant passé par Danubio avant de s'engager en Espagne, a ému l'Uruguay en pleurant en conférence de presse quand son oncle est entré dans la salle, venant d'arriver du pays. Penses-tu que les larmes soient de joie, Leo ?
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— DeportesCexTV (@DeportesCexTV) 24 avril 2019
Sorpresa muy especial en la rueda de prensa azulgrana. @giozarfino escuchaba las preguntas de los periodistas y pasaba esto... pic.twitter.com/70t97fQ9PR
Pour le reste
Fénix a donc fait un magnifique match samedi soir de la main de Fernández donc (deux buts (dont le troisième du match, magnifique), une passe décisive), d'Alex Silva, de Maxi Cantera, de Mathías Acuña., mais cela n'a pas suffi. Fénix menait 4-2 et s'est fait remonter, avec un dernier but de Gonzalo Bergessio, son deuxième du match, à la dernière minute. Côté Nacional, un petit jeune commence aussi à faire beaucoup parler de lui (et devrait partir aussi au prochain mercato) Santiago Rodríguez. Le score aurait pu être un très mauvais résultat, si Peñarol avait gagné, les Carboneros auraient pris quatre points d'avance sur Fénix et, humiliation suprême, onze sur Nacional.
Sauf que les pauvres joueurs de Peñarol sont cuits comme des œufs dures, déchargés, vidés. Même avec des changements dans le onze, Peñarol sort de quarante-cinq jours de compétition intensive que son effectif vieillissant ne peut pas réussir. Si les Gargano ou Cebolla étaient dans leurs heures de gloire, ils rouleraient sur la compétition, seraient en tête de leur groupe en Libertadores... mais là, le pauvre Cristian Rodríguez est au bout du rouleau, temporairement, et Walter Gargano a le genou qui siffle dans tous les sens. Alors on fait avec les moyens du bord, et ce fut compliqué, avec très peu d'occasions de chaque côté, un but de Cebolla sur penalty, un autre du chat José Luis Tancredi, très bon durant tout le match malgré ses 36 ans. Peñarol perd l'occasion de mettre une main sur l'Apertura, et risque de le payer cher avec des duels à venir contre Nacional et Fénix, et, entre temps, Flamengo. Trois semaines qui vont déterminer une bonne partie de la saison du club carbonero.
Dans la flopée de matchs nuls, deux équipes sont sortis du lot. Progreso a fessé River Plate quatre à zéro et confirme l'excellent début de saison des gauchos, désormais troisième à égalité de point avec Cerro Largo. Defensor s'est aussi rassuré en gagnant son deuxième (!) match de la saison, contre Plaza Colonia, victoire quatre buts à un qui fait du bien aux hommes de Ignacio Risso, nouvel entraîneur de l'équipe depuis quelques matchs en remplacement de Da Silva. Il ne reste donc que cinq journées pour définir le titre de l'Apertura, avec un clásico à venir chaud bouillant, au Campéon del Siglo le samedi 4 mai.