Quand la J League voit certains de ses clubs recruter des stars internationales de renom, en Australie, le championnat national contemple à chaque journée l’un des plus beaux joyeux de l’île : Keisuke Honda.
Six matchs seulement et Keisuke Honda a déjà concrétisé son statut de ‘marque player’ (joueur qui échappe au salary cap) au Melbourne Victory. Au Japon, si la J League a pesé en Asie avec les arrivées de Fernando Torres, Andrés Iniesta, Lukas Podolski, le championnat a une nouvelle fois montrer sa puissance en offrant un dernier challenge à l’ancien international espagnol, David Villa. Au contraire, le royaume japonais a laissé un de ses joyaux à son lointain voisin australien. Terminant une saison 2017-18 au Mexique à Pachuca, Honda est arrivé en Australie en août dernier.
La volonté du championnat australien est d’élever son niveau de jeu avec des ‘marquee player’ en faisant venir des joueurs d’expériences, essentiellement européens, afin de laisser aux plus jeunes joueurs issus des centres de formation de l’expérience. Jusqu’ici, plusieurs joueurs ont notamment été important pour le championnat tel que Thomas Broich, Alessandro Del Piero, Besart Berisha, Milos Ninkovic, … Aujourd’hui la ligue veut continuer sur cette lancée et surtout ouvrir d’autres marchés afin de vendre les droits TV à travers le monde. Cet objectif passe inévitablement par des stars mondialement connues. Ainsi, Tim Cahill avait signé à Melbourne City mais les dossiers Iniesta et Torres n’avaient pas abouti, les deux Espagnols préférant le Japon. L’attention s’est donc cristallisée autour de la venue de Keisuke Honda.
Le japonais est une star, son arrivée a été importante pour la communauté nipponne vivant en Australie et notamment à Melbourne. Nombre de fois ceux-ci vont dans les stades de football où joue le Big V pour profiter de leur joueur. Plus encore, la A-League, qui est désormais diffusée sur Internet (pour les pays n’ayant pas la possibilité de regarder la compétition sur une chaîne télévisuelle), connaît un pic de visionnage à chaque rencontre de Melbourne où les Japonais se comptent en milliers et dialoguent sur le chat du streaming. Populaire en dehors des terrains, Keisuke Honda l’est d’autant plus sur le carré vert. Après six apparitions en championnat, le numéro quatre du club au scapulaire compte déjà quatre passes décisives et quatre buts. Il avait d’ailleurs ouvert le compteur but du club, face au Melbourne City, dans le derby de la ville malgré la défaite (1-2).
.@kskgroup2017 opens the scoring! #MelbDerby 1-0 #ALeague @FOXFOOTBALL pic.twitter.com/nWUcc2ezCm
— Melbourne Victory (@gomvfc) 20 octobre 2018
Melbourne Victory n’a pourtant pas été à la hauteur en début de championnat avec deux défaites de rang (face à Perth Glory et Melbourne City) mais Kevin Muscat a su recadrer ses troupes et lancer son club dans une excellente dynamique (quatre victoire de suite) et quand la série était mauvaise Honda répondait toujours présent. Contre Perth Glory, il était double passeur décisif. Derrière cette série s’en cache une autre moins visible et tout aussi importante : Honda est celui qui fait le plus de passe et surtout dans le camp adverse, qui a fait le plus d’interception et de centre tentés, le meilleur buteur du club et le meilleur passeur. Le tout en six matchs.
Objectif continental
Les qualités footballistiques de Honda ne sont pas surprenantes compte tenu de sa carrière mais il permet au club marine et blanc de monter d’un cran son niveau de football. Melbourne Victory semble très fort cette saison comparée au Sydney FC en perte de vitesse et perdant face au Victory au Jubilee Stadium (1-2). Honda permet à ses partenaires de se mettre en valeur plus qu’à l’époque, notamment Terry Antonis qui plane avec trois buts en six rencontres (sur trois passes de Honda). Face au Western Sydney Wanderers et une victoire écrasante quatre buts à zéro, Honda a encore scoré et passeur décisif mais il a également pointé les erreurs et le déchet technique de ses partenaires. Un leader incontestable et perfectionniste. Si en A-League ces erreurs mentionnées par le Japonais ne se payent pas toujours, la saison est encore longue et elles devront être gommées avant la Ligue des Champions qui donnera à ce Big V un challenge encore plus important face à Hiroshima et au Guangzhou Evergrande.
