Il était de la race des joueurs que l’on identifie immédiatement à un club. Luis Rodríguez était à l’Atlético Tucumán ce que le Coca est au Fernet, un moyen de fluidifier le tout. Et pourtant, c’est l’une des sensations de l’intersaison argentine, el Pulga n’est plus un joueur du Decano.
Sur le marché des transferts mondiaux, l’annonce de la signature de Luis Rodríguez à Colón n’est pas du genre à occuper les unes. Et pourtant, en Argentine, El Pulga est une institution à lui seul. Passé par l’Inter, pisté par le Real Madrid quand il était adolescent, avant de voir ses rêves s’envoler seul sur le quai d’une gare de Bucarest en raison d’un agent peu scrupuleux, PR7 est surtout devenu l’homme d’un club, l’Atlético Tucumán, qu’il ne quitte qu’un temps au cours de sa carrière, celui d’une pige (ratée – 18 petits matchs seulement) à Newell’s. Il a surtout tout connu avec le Decano qu’il a emmené de l’Argentino A (3e division) jusqu’en quart de finale de la Copa Libertadores, perdu face au tenant du titre Grêmio. Treize années au club, 329 matchs, 130 buts, un temps célébré comme le meilleur buteur de l’histoire du club avant qu’un historien amateur déterre des livres d’histoires oubliées Santiago Michal, buteur des années trente et quarante. Qu’importe, Luis Rodríguez était le symbole de ce qui fait aussi la saveur du football argentin, ces joueurs d’un club, ces légendes locales. « Je ne m’en vais pas en raison de quelque problème, c’est une décision personnelle, celle de pouvoir aller reproduire ce que j’ai accompli avec l’Atlético Tucumán dans un autre club. Le projet de Julio Comesaña m’a enthousiasmé », a-t-il déclaré à Tyc Sports.
Car oui, PR7 n’est pas le seul joli coup du Sabalero, il a aussi réussi à attirer l’entraîneur uruguayen qui l’an passé avait emmené Junior au titre en Colombie et en finale de Sudamericana. Dix-huitième avec seulement trois victoires en quinze sorties, Colón se retrouve face à un double défi : remonter au classement et briller en Sudamericana que le club retrouvera en mars prochain.
