Match des grands soirs hier à Maldonado puisque près des plages uruguayennes prisées des argentins se retrouvaient Nacional et River Plate pour un match amical de présaison.

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Le match était organisé par un entrepreneur argentin, avec des prix déraisonnables de 71€ en tribune haute et de 112€ en tribune basse. Trois tribunes étaient réservées aux supporters de River. Ces prix ont beaucoup fait rire en Uruguay, ou ils ont été qualifié de prix « argentins ». Par comparaison, le prix des places du clásico d’été de lundi prochain entre Peñarol et Nacional (précédé d’un match entre une équipe péruvienne et une autre équatorienne) varie entre 5,40€ pour les socios en latéral et 13,50€ pour les meilleures places non-socios. Le décalage est immense, entre le prix de ces places et l’évolution économique des deux pays, l’Uruguay affichant une croissance bien supérieure à l’Argentine et un taux de pauvreté bien inférieur (le plus bas d’Amérique du Sud). Mais le football est un monde à part, ou la richesse est relative.

Ce match permettait en tout cas de remplir un peu les caisses d’un Nacional en pleine déroute financière. Le nouveau président, Decurnex remplaçant Rodrigues, aurait retrouvé les caisses vides. L’AUF, qui tient les comptes des clubs endettés envers les joueurs, a publié une dette de plus de 700 000$ côté Nacional. Alors, la cotisation du socio a été augmentée, et de très nombreux joueurs n’ont pas été renouvelé, de Bergessio à Webó en passant par Fucile, De Pena, Romero, Rolín, Aguiar… et un nouveau projet a dû être mis en place par le nouveau manager sportif Ivan Alonso, avec un entraîneur argentin Eduardo Dominguez et de très nombreux jeunes issus du centre de formation. Ça peut passer, mais ça peut aussi casser. À noter qu’Amaral, en bout de course malgré ses 21 ans, en a profité pour revenir au club. Sa dernière chance, sans doute, de faire carrière.

Le football finissant toujours par l’emporter, le match a été très plaisant. Il a été précédé d’un hommage appuyé à Gallardo, qui a commencé sa carrière d’entraîneur du côté du Nacional, Les deux équipes ont proposé un jeu léché, et sans un Armani des grands soirs (malgré quelques relâchements), River ne l’aurait pas emporté 1 à 0 sur un but de JuanFer Quintero, avec une célébration hommage à Rodrigo Mora, en face de la tribune des supporters bolso. Côté Nacional, Ramirez a effectué un bon retour en attaque, mais c’est lui qui commet la faute entraînant le penalty du 1 à 0. Le milieu (Oliva, Zunino) a bien tenu le choc, et l’entrée d’Amaral et Labandeira a permis de belles occasions. Au final, un match plein de promesse au vu du contexte. Affaire à suivre, le championnat reprenant début février, deux clásicos sont à jouer d’ici là.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba