Au lendemain de l’exposition mondiale de l’affaire Serginho, le président de Blooming a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a décidé de contre-attaquer.

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Ce mardi, le président de Blooming, Juan Jordán, a donné une conférence de presse pour réagir à l’affaire Serginho qui secoue son club. Le président de l’institution céleste rappelle d’abord que « Blooming affirme son désaccord et son rejet de tout acte de discrimination et racisme, choses qui se produisent sur tous les terrains du pays », prenant l’exemple d’un match opposant The Strongest – Destroyers comme illustration et le cas d’Amarildo, expliquant qu’il avait pleuré et reçu des insultes tout au long du premier acte, rajoutant que le joueur a quitté le pays et que ces actes s’étaient déroulés sous les yeux de plusieurs présidents de club et responsables de la fédération. Une façon de dire que son club n’est pas le seul à devoir vivre avec ce contexte avant d’affirmer son soutien à toute personne victime de tels actes.

Le président évoque ensuite les événements de dimanche et la suite ne manque pas de croustillant. Premièrement, le président de Blooming décide de s’en prendre à Serginho, affirmant que celui-ci a un « antécédent de provocation » et a ainsi annoncé que le club « a déposé une plainte au tribune justice sportive contre Serginho, s’appuyant sur l’article 74 du code disciplinaire », affirme posséder des preuves de ces faits et demande ainsi « la suspension du joueur pour un an » (sic). Juan Jordán va encore plus loin en annonçant le dépôt d’une plainte devant ce même tribunal contre le staff de Wilstermann en s’appuyant cette fois-ci sur l’article 57 qui sanctionne un club suite à l’abandon du terrain (rappelons que le match a été arrêté avant son terme sous pression du staff de l’Aviador) et ne respect du jeu d’une possibilité de perte de points (neuf) voire d’une suspension pour un an (re-sic).

Mais ce n’est pas tout. Histoire de s’enfoncer davantage, Juan Jordán, qui rappelle une fois encore vouloir lutter contre le racisme, appelle les acteurs du football à faire en sorte que « le folklore ne se perde pas. Amis de la presse, vous êtes tous les jours au contact des joueurs. Celui qui n’a pas de surnom, n’a pas d’identité. Cela arrive avec les joueurs, mais aussi avec nous tous, les cruceños comme les non cruceños qui vivons au sein de ce peuple magnifique : Mono Galarza, Pulga Aguirre, Flecha Vaca, etc. ». Le président justifie-t-il ainsi les cris de singe à l’intention de Serginho ? Possible. Et de rappeler enfin que son entourage est un « zoo : singe, chat, chien… ». Et après avoir appelé à l’union d’ajouter : « Cela s’est passé alors qu’une équipe perdait. Que se passera-t-il lorsqu’une équipe mènera ? Tu vas marquer un but en début de match puis écouter tout ce qui fait partie du folklore pour sortir du terrain et réclamer les points et l’argent ? Dans ce cas, quittons les stades et allons au théâtre, soyons un public de théâtre où même pour roter, il faut se cacher la bouche ». Oui, pour certains, il semble que le racisme fasse partie du folklore…

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.