Les deux derniers matchs de la quinzième journée ont livré deux coups d’éclat : celui du Pérou, désormais maître de son destin et celui du nouveau Venezuela.

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Le gros coup du Pérou

Par Pierre Gerbeaud

Ce match était décisif pour l’un comme pour l’autre et le vainqueur, s’il y en avait un, ferait un grand pas vers la qualification. Ce vainqueur est péruvien. Les joueurs de Gareca ont fait le même coup qu’en Équateur et se sont donc rapprochés du Qatar.

Pour enfin faire trembler les filets en éliminatoires pour la première fois depuis septembre 2021 Reinaldo Rueda avait sorti la grosse artillerie avec James, Falcao, Santos Borré et Díaz pour mener l’attaque. Au milieu Uribe et Barrios étaient là pour apporter l’équilibre nécessaire. Pas de surprise pour Gareca au vu des suspendus avec donc Carillo, Cueva et Lapadula devant. Si la sélection cafetera est bien entrée dans son match avec dans les dix premières minutes une frappe de Falcao trop enlevée et une frappe déviée de James à deux doigts de tromper un Gallese complètement battu, elle s’est complètement éteinte par la suite et s’est cassée les dents sur une équipe péruvienne parfaitement en place. Seul un léger frisson avec Falcao devancé par Gallese à mis un peu de piquant à cette première période bien terne. Une nouvelle serait-on tenté de dire pour la Colombie. Certainement secoués à la pause par le public et par Rueda, les coéquipiers de James sont revenus avec de bien meilleures intentions et c’est Mina qui a allumé la première mèche dès le retour des vestiaires mais sa frappe, déviée, a encore fui le cadre. Très haute sur le terrain la Colombie a empêché toutes les sorties de balle péruviennes et a multiplié les situations. Mais voilà ces situations ne se sont transformées que trop rarement en véritable occasion. Au plus grand désespoir du public. S’il y a eu une première grosse occasion venue d’une défenseur inca qui a vu sa tête parfaitement détournée par un Gallese attentif, Miguel Borja a lui manqué, tout seul au deuxième poteau, la balle de match avec une nouvelle fois un portier péruvien infranchissable. Celle de trop. Sur un contre rondement mené, Edison Flores, entré à la pause, est venu rapprocher encore un peu plus son pays d’une deuxième qualification consécutive à un Mondial. L’ailier de poche de DC United en MLS a frappé fort au premier poteau et a profité d’un David Ospina pas inoubliable sur le coup. Le Pérou avait déjà fait le coup en Équateur où il avait su attendre les espaces laissés par son adversaire peu à peu gagné par le désespoir. Sacré coup de la bande à Gareca.

Sonnée, la Colombie ne reviendra pas et s’enfonce un peu plus dans la crise. Déjà largement critiqué avant ce match, Rueda va vivre des jours difficiles avant de se rendre en Argentine pour ce qui ressemble fort à un match de la dernière chance. De son côté le Pérou prend donc la quatrième place et aura l’occasion contre l’Équateur à Lima de valider ce bon résultat et de s’installer encore un peu plus dans le bon wagon.

Le Venezuela relève la tête

Par Romain Henry

La quinzième journée s’est terminée hier soir par la large victoire du Venezuela face à la Bolivie (4-1). Malgré leur dernière place, les hommes de José Perkerman ont pu compter sur Salomón Rondón, l’attaquant d’Everton qui a fêté son retour en sélection après plus d’un an d’absence part un triplé durant la rencontre. Les coéquipiers du Lensois Wuilker Faríñez ont enfin renoué avec le succès après une série de trois défaites consécutives. Au quart d’heure de jeu pourtant, ce sont les Boliviens qui ont allumé la première mèche par l’intermédiaire du capitaine Marcelo Martins, meilleur buteur de ces éliminatoires (neuf buts). L’attaquant de Cruzeiro n’a pas su profiter de la mauvaise relance adverse et cela s’est retourné contre son équipe. En effet, dix minutes plus tard, Óscar González déborde le flanc gauche et, après un appui avec Yeferson Soteldo, centre au premier poteau pour Salomón Rondón, qui ouvre la marque à la 25e minute. Dix minutes, Ronald Hernández profite de la passivité bolivienne pour s’engouffrer dans l’axe et distribuer un caviar pour Rondón. Un contrôle, un crochet et une frappe, c’est l’enchaînement de l’attaquant d’Everton qui permet au Venezeula de faire le break. Alors que la Bolivie semblait s’écrouler, le sursaut d’orgueil arrive juste avant la mi-temps. Étonnamment seul dans la surface, Bruno Miranda réceptionne le centre de Juan Carlos Arce pour redonner espoir à la Verde (2-1). Après la pause, le Venezuela remet le pied sur le ballon sans réussir à se montrer dangereux. Il faut attendre la 55e minute et une erreur de communication entre Diego Bejarano et Carlos Lampe pour que le joueur de Grenade Darwin Machís inscrive le troisième but de son équipe (3-1). La tâche va grandement se compliquer pour la Bolivie puisque Leonel Justiniano voit rouge après avoir marché (involontairement ?) sur le mollet de Rómulo Otero. En supériorité numérique, le Venezuela inscrit un quatrième but pour faire se lever une dernière fois la foule de Barinas. Visiblement remis de son contact, Otero sert Rondón qui inscrit donc un triplé. La fin de match servira à faire tourner l’effectif pour le Venezuela et lancer les jeunes pousses Yerson Chacón et Telasco Segovia. Il leur reste dorénavant trois matchs pour relever la tête et se préparer au mieux pour la campagne de 2026, objectif affiché par le nouveau coach José Pékerman. Avec un soixante-quatrième match sans victoire en déplacement, la Bolivie rate quant à elle l’occasion idéale de reste dans la lutte pour la qualification. Avec quatre points de retard sur l’Uruguay quand il n’en reste plus que neuf en jeu, l’affaire parait plus que compromise.

Classement

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Photo : Gabriel Aponte/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.