Douze points restent encore en jeu dans la zone CONCACAF et si rien n’est encore mathématiquement fait, le Canada n’a jamais été aussi proche de valider son billet pour le Qatar.

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Invaincus, presque invincibles, les Rouges du Canada continuent de se rapprocher à grands pas de l’objectif Qatar 2022. Dernière victime laissée sur le bord de la route, le voisin du sud, les États-Unis. Avec une fois encore la démonstration qu’un collectif parfaitement assemblé et qui sait dans quel sens et comment il doit avancer permet de justement pouvoir aller de l’avant. Tout ce qu’il manque à cette Team USA aux noms parfois ronflants et aux pépites que l’on attend de voir exploser, mais qui ne sait absolument pas ce qu’elle doit faire sur le terrain, montrant parfois ses limites tactiques dans lesquelles ses meilleurs joueurs finissent par disparaître. C’est ainsi que face aux Rouges, on a vu Zardes parfois plus bas que Pulisic, McKennie en position d’ailier gauche et surtout des failles que les hommes de John Herdman ont parfaitement exploitées. Tout a débuté par une relance totalement ratée de Turner, plein axe dans une zone dépourvue du moindre maillot blanc. Au bout de cette perte de balle, une combinaison rapide avec Jonathan David et un but de Cyle Larin dès la septième minute (qui fait de l’attaquant de Beşiktaş le meilleur buteur de l’histoire de la sélection). Et rapidement un scénario parfaitement lisible : une Team USA qui ne savait que trop peu quoi faire pour bousculer des Rouges qui bondissaient par des transitions rapides et létales. Gregg Berhalter, qui aura l’audace en fin de match de prendre l’état du terrain comme excuse et d’affirmer que « le résultat fait mal, pas la performance » (sic), n’a pas encore trouvé son équipe. Et les victoires miraculeuses en 2021, arbres qui cachaient la forêt, ne s’enchaînent plus. Team USA peut prendre le contrôle de la possession, mais ne sait pas comment bouger un bloc adverse parfaitement organisé et suffisamment agressif comme le fut celui du Canada. En termes d’occasions, on citera la tête de McKennie peu avant la pause et le retourné de Paul Arriola en fin de rencontre quand en face, David a été un poison permanent, à l’origine de la quasi-totalité des situations avant que la libération – qui aurait pu/dû arriver plus tôt – ne vienne d’une chevauchée d’un Sam Adekugbe auteur d’un grand match. Six victoires, quatre nuls, des succès face au Mexique et aux USA, le Canada est donc plus que jamais un solide leader, jamais la qualification à la Coupe du Monde n’a été proche.

Une qualification qui devrait être acquise par l’autre géant, mais avec la même difficulté. Comme les États-Unis, le Mexique ne sait pas comment avancer, continue d’offrir un jeu de possession stérile et susciter bien des questions. Certes, le Tri a eu les opportunités de faire trembler les filets : une tête de Chucky Lozano d’entrée, des frappes non cadrées, sortant souvent des pieds du numéro 22 du Tri Mais comme toujours, ce Mexique inefficace et parfois sans idées s’expose aux transitions adverses. Campbell a ainsi été l’un des principaux poisons pour une défense mexicaine qui souffre dès que l’adversaire accélère, se retrouvant même parfois en situation de un contre un et peinant face à la vitesse d’un offensif, Alonso Martínez le démontrant à quelques reprises. Alors oui el Tri aurait pu s’imposer, si le centre-tir de Chaka Rodríguez n’avait pas rebondi sur la barre, si la demi-volée de Romo n’avait pas suivi le même chemin. Mais le bilan est bien trop faible. Le Mexique de Martino n’avance pas, pire, il se met en danger alors qu’arrive une équipe qui aime les espaces, Panamá.

Des Canaleros surpris d’entrée par la Jamaïque, les Reggae Boyz obtenant un penalty après intervention du VAR dès la cinquième minute. Mais des Canaleros qui ne sont pas l’autre équipes frissons de cet octagonal sans raison. Offensivement, les hommes de Thomas Christiansen aiment les combinaisons rapides, le mouvement permanent, portés par le trio Bárcenas – Quintero – Yanis et les montées incessantes des latéraux. Son défaut ? Son manque d’efficacité. On a ainsi vu Godoy manquer un but tout fait, Davis échouer sur penalty, Escobar trouver la transversale. Mais ce Panamá ne cesse jamais d’attaquer et a ainsi été logiquement récompensé juste avant la pause lorsqu’un centre de Yanis provoquait le csc de Brown. Libérés, les Canaleros repartaient tambours battants et renversaient le match s’offrant même deux buts d’avance. Mais s’amusaient à se faire peur en fin de match, cédant la possession aux Reggae Boyz qui réduisaient l’écart à quelques minutes de la fin. Il aurait été clairement injuste de ne pas voir Panamá s’imposer, mais ce genre de match doit permettre aux hommes de Thomas Christiansen à hausser leur niveau de concentration et d’efficacité. Car offensivement, avec ce dosage supplémentaire, ces Canaleros, désormais à un point du duo USA – Mexique, pourraient venir jouer de bien vilains tours aux deux géants.

Résultats

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Classement

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Photo : Vaughn Ridley/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.