Après la sensation que fut la victoire de Tigres face à Palmeiras, en particulier eu égard au contenu du match, les regards se tournaient vers l’ultra-favori européen qui affrontait un géant d’Afrique venu défense crânement ses chances.

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Il aura fallu environ une vingtaine de minutes pour que les hommes de Pitso Mosimane se libèrent quelque peu. À l’heure d’affronter la machine à écraser la concurrence qu’est le Bayern, les Ahlaouis ont d’abord montré leur effroi. Organisés entre le 4-4-2 et le 4-3-3, les champions d’Afrique ne parvenaient surtout pas à sortir du pressing étouffant d’un Bayern qui n’avait pas le temps d’observer son adversaire, et se contentaient de renvoyer ce qu’ils pouvaient tout en laissant bien trop d’espaces pour limiter le danger. C’est donc au terme d’un gros quart d’heure d’attaque-défense, et quelques occasions gâchées, que Robert Lewandowski a logiquement ouvert le score. On commençait alors à envisager le pire, les Bavarois n’étant pas du genre à relâcher leur proie une fois celle-ci dans leurs griffes. Mais c’est justement ce moment qu’Al Ahly a choisi pour se libérer. Bien évidemment, cela n’a pas retourné la rencontre, ni perturbé outre mesure la domination et la maîtrise des champions d’Europe, mais l’on pouvait tout de même apercevoir ce qui fait la qualité de cette équipe : son jeu dans les couloirs, avec notamment un Mohamed Hany très intéressant à droite et qui forme un joli duo avec Hussein El Shahat, la qualité dans le jeu de pivot de Kahraba seul en pointe, et par instant, la lecture intéressant de Kafsha. Certes il en fallait bien plus pour perturber l’arrière-garde du Bayern mais au moins, Al Ahly a cherché à lutter.

Et surtout à la pause, le score n’était que de 1-0 en faveur des Européens, laissant pourquoi pas entrevoir la possibilité d’un accident. Surtout que le scénario ne changeait pas, même si les Ahlaouis passaient un peu plus de temps à pouvoir construire des situations, souvent peu dangereuses en raison de mauvais choix dans les zones décisives. Bien plus dangereux, le Bayern ne parvenait toujours pas à se mettre à l’abri, souvent par maladresse dans le dernier geste, parfois en butant sur une défense valeureuse et un bon Mohamed El Shenawy. Mais d’accident il n’y aura pas, entré en jeu, Leroy Sané s’échappait côté droit et offrait à Robert Lewandowski le but du doublé qui mettait fin à tout suspense. Le Bayern sera donc du rendez-vous attendu de la finale, où il devrait tout de même croiser une plus forte adversité, notamment sur le plan physique, face à Tigres. Al Ahly croisera pour sa part Palmeiras pour jouer la troisième place. Et se dira sans doute qu’il a plus cadré de frappes face à un géant d’Europe, que le Sud-américain n’en a cadré face à des Felinos mexicains.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.