Alors que les nations asiatiques reprenaient le chemin vers leur rêve de voir l’Amérique dans deux ans, certains matchs ont accouché de véritables surprises !

Dans le Groupe A, aucune frayeur dans un match dominé de la tête et des épaules par les Annabi, passés définitivement devant leurs cousins koweïtis dans la hiérarchie du Golfe. Un doublé d’Akran Afif et un but d’Ahmad al-Rawi, le petit frère de Bassem, suffisent au Qatar pour virer tranquillement en tête. Les Azrak seront-ils assez inspirés que pour prendre leur revanche mardi ? Dans l’autre rencontre du groupe, le match nul 0-0, est une mauvaise opération pour l’Inde. Elle avait la possibilité de reléguer le Koweït dans le rétro, mais l’insuffisance offensive de la bande à Stimac s’est encore révélée préjudiciable face à une vaillante mais limitée équipe afghane. Victoire impérative à Calcutta sous peine de voir leur poursuivant revenir plein gaz !

Dans le Groupe B, le Japon avait beaucoup à se faire pardonner après sa Coupe d’Asie ratée, difficile de dire que les démons sont partis. Face à une Corée du Nord énigmatique et coriace, on pensait que le but de Tanaka dès la deuxième minute allait ouvrir un festival de buts… Il n’en fut rien. Une victoire étriquée et sans panache qui ne devrait pas empêcher le Japon d’arriver au tour suivant, mais qui soulève des doutes sur la méthode – déjà essorée ? – de Moriyasu. Dur d’y voir clair car le match retour a été reprogrammé pour des raisons encore inconnues…

Auréolée d’une bonne compétition continentale, la Syrie avait l’occasion de surfer sur cette bonne dynamique en se rendant au Myanmar, une équipe joueuse mais qui s’est mangé onze buts en deux matchs. Et là, gros choke. Dans un stade quasi-vide, les Aigles de Qassioun n’ont pu faire mieux qu’un piteux match nul 1-1 dans lequel Al-Dali a répondu à Soe Moe Kyaw. Grosse contreperformance de la Syrie qui pourrait voir échapper le deuxième sésame si la Corée du Nord l’emporte à Pyongyang contre le Myanmar et la Syrie. Réponse en juin, même s’il faudra déjà prendre sa revanche contre les Birmans mardi.

Alors que les polémiques continuent de s'abattre sur la sélection et que Lee Kang-in a de nouveau fait les gros titres, cette fois à la suite de ses excuses publiques, la Corée du Sud abordait le match face à la Thaïlande avec l'ambition de mettre toutes ces affaires de côté. Pour débuter le match, Hwang Sun-hong décidait de titulariser Joo Min-kyu en pointe de l'attaque, Jeong Woo-yeong sur l'aile droite de l'attaque et Paik Seung-ho au milieu. Arrivé tardivement en Corée du Sud, Lee Kang-in était sur le banc. Convalescents, les Guerriers Taeguk ne se rassuraient pas pendant les quinze premières minutes avec de la fébrilité à tous les étages laissant de l'espoir aux Thaïlandais. Ces derniers mettaient ainsi Jo Hyeon-woo à l'épreuve par Supachai Chaided d'une grosse frappe à quinze mètres. Puis, la Corée du Sud mettait le pied sur le ballon mais manquait de liant entre la défense et l'attaque avec un milieu de terrain absent. Comme lors de la Coupe d'Asie, les ballons circulaient uniquement dans les couloirs s'en mettre en danger la défense adverse au regard de la lenteur des transmissions. À dix minutes de la pause, les Guerriers Taeguk mettaient plus de variété et de vitesse dans leur jeu, commençant ainsi à faire souffrir leur adversaire. Sur un beau mouvement collectif côté gauche, Lee Jae-sung servait Son Heung-min dont la frappe croisée terminait sa course au fond. Le plus dur était donc fait. Malheureusement pour les Sud-Coréens, une erreur de concentration à l'heure de jeu permettait à la Thaïlande d'égaliser par Suphanat Muenta. L'égalisation acquise, les Thaïlandais se replaient en défense et, comme lors du premier acte, la Corée du Sud attendait les dernières minutes pour se montrer dangereuse avec un manque cruel de réalisme. Hwang In-beom, Kim Young-gwon puis Son Heung-min échouaient à mettre le cuir au fond à trois mètres ou moins du but. Un match nul donc concédé face à la Thaïlande qui ne rassure pas.

Du côté de la Chine, on prend les mêmes et on recommence. L’ère Ivankovic aurait pu s’ouvrir sur un succès convaincant face à Singapour en menant 2-0, il a failli se finir en eau de boudin si l’arbitre avait daigné siffler un penalty légitime pour une faute sur Fandi à la dernière minute du temps additionnel. Car oui, si les Chinois avaient pris l’avantage grâce à un doublé de Wu Lei (qui ratait même un penalty) en première mi-temps, Ramli réduisait l’écart avant que Mahler ne fasse exploser le stade de Kalang. Nouvelle contreperformance de la Chine qui devra impérativement faire carton plein à domicile pour espérer atteindre le troisième tour.

Dans le groupe D, on a vu des Centrasiatiques avec de la ressource ! Après s’être offert un succès de prestige face à Oman, le Kirghizistan avaient l’occasion d’enchaîner face à l’équipe la plus faible du groupe, le modeste Taïwan. Mais l’opération aurait pu très vite tourner au désastre lorsque le jeune Datsiev se faisait expulser à la 24e minute. Cependant, les hommes de Tarkovic disposaient de plus d’expérience et c’est sûr un penalty du vétéran Kichin qu’ils prenaient l’avantage. Merk scellait la rencontre en fin de match et offrent une belle opportunité aux Kirghiz de prendre le large en recevant les Formosans mardi.

Pour la première de l’ex-sélectionneur tchèque Silhavy, les Omanais se sont facilement débarrassés de la Malaisie. Par deux fois, Al-Busaidi servait ses coéquipiers Al-Sabhi et Al-Ghassani pour porter l’estocade et remettre Oman dans la course. Le match retour au stade Bukit Jalil promet d’être tout feu tout flamme, car les Harimau ne s’avouent pas vaincus dans cette passionnante course à trois !

Circulez, il n’y a rien à voir. Pour leur retour aux affaires, les Iraniens n’ont fait qu’une bouchée de leurs voisins turkmènes. Notons le doublé du défenseur Kanaanizadegan, ainsi que les réalisations de Noorafkan, Azmoun et Mohebi pour une victoire facile et sans appel contre le pauvre Turkménistan. Le groupe semble plié, ce qui devrait se confirmer lors de la prochaine journée. D’autant que sérieux et appliqués, les Ouzbèks de Katanec n’ont pas sué pour se débarrasser de Hong-Kongais sans grand talent. Un but de la star Shomurodov, un d’Ashurmatov, et l’affaire est dans le sac. Plus qu’à finir le taf à Tachkent mardi pour respirer un peu.

On s’attendait à un feu d’artifice entre un Irak éblouissant en attaque et des Philippines habituées aux roustes, mais peau de balle. Il a fallu attendre la toute fin de match pour que Mimi Ali convertisse en but l’un des dix-sept tirs cadrés (contre un) pour entériner la victoire irakienne. Il faudra faire mieux à Manille, mais Tom Saintfliet semble avoir donné à cette équipe une assise qu’elle n’avait probablement jamais connu. LE choc de cette journée entre deux rivaux de l’ASEAN, Indonésie et Vietnam, a finalement accouché d’une souris. Sur une malencontreuse remise d’un défenseur, Egy Maulana a inscrit le seul but d’un match assez pauvre mais globalement dominé par l’Indonésie. Les deux équipes s’étaient abondamment chauffé sur les réseaux après les commentaires vietnamiens stigmatisant le nombre élevé de Néerlandais dans l’équipe. Le retour à Hanoï promet d’être bouillant.

Tout juste auréolée d’une incroyable seconde place à la Coupe d’Asie, la Jordanie devait revenir les pieds sur terre et enfin lancer sa mission Mondial 2026. Contrat rempli en écartant facilement le Pakistan chez lui grâce à un doublé de la star Al-Tamari (qui a en plus manqué un penalty) et d’un penalty d’Ali Olwan. Trois autres points devraient tomber mardi prochain à Amman pour le retour, la Jordanie ne peut plus se permettre de laisser de point en route !

Autre surprise continentale, le Tadjikistan devait faire avec l’étiquette d’équipe attendue et surtout sans son charismatique coach Peter Šegrt. C’est donc son adjoint Gela Shekiladze qui a repris les commandes et permis aux Tadjiks de livrer une belle bataille face aux ogres saoudiens. Las, encore une fois le manque de léthalité devant leur a été fatal. Incapables de répondre au but d’Al-Dawsari, les Tadjiks repartient bredouille à Dushanbe et laissent s’échapper les Saoudiens au classement. À eux de faire tomber les Faucons mardi prochain sur leurs terres pour rester au contact !

On promettait un duel déséquilibré, mais les Faucons émiratis ont finalement tremblé bien plus que prévu face aux modestes yéménites. Si Ali Saleh ouvrait la marque sur penalty, son coéquipier Idrees marquait contre son camp à la 70e. Il fallait un exploit du jeune Sultan Adil pour que Paulo Bento ne se fasse pas virer sur le champ. Alors que le terrain de Kathmandou est impraticable, les Népalais n’ont rien trouvé de mieux à faire que de disputer leur match aller… à Bahreïn (alors que les Saoudiens et les Bhoutanais avaient proposé de les accueillir). C’est donc sans aucune surprise que les Bahreïnis leur en ont planté cinq par l’intermédiaire d’Al-Humaidan, Baqer, Madan, Al-Khatal et Abdullatif. Le match retour… à Bahreïn donc, promet d’être animé !

Le duel AustralieLiban promettait une morosité intégrale, on n’a pas été déçu. Tout au plus se pose-t-on la question de savoir pourquoi l’Australie n’a marqué que deux buts, mais rien de fascinant. Baccus et Rowles ont assuré la victoire des Socceroos mais les Libanais ont joué crânement leur chance, n’étant pas très loin de leurs adversaires dans les stats. Peut-être une surprise à prévoir au retour dans les prochains jours ? Le chemin est long dans l’apprentissage pour les équipes d’Asie du Sud. Face à une séduisante équipe palestinienne, le Bangladesh s’en est mangé cinq. Un triplé de Dabbagh et un doublé de Qumbor suffisent aux Palestiniens pour aborder la manche retour à Dhakka avec optimisme. Méfiance cependant car le Liban y a déjà perdu deux précieux points !

Résultats

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Avec Baptiste Mourigal (Corée du Sud – Thaïlande) – Photo : AAMIR QURESHI/AFP via Getty Images

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.