Revanche d’une demi-finale de l’an passé, deuxième finale pour une nouvelle franchise, retour fracassant d’un géant annoncé mort : la finale de la neuvième saison de A-league offrait une bande annonce alléchante. Et fidèle à son habitude, elle aura tenu ses promesses.
C’est l’histoire d’un géant que beaucoup ont cru voir mourir la saison passée, qui n’a pas fait de bruits en avant-saison et qui a patiemment construit son retour. Brisbane Roar, le club qui enchanta la A-league en 2011 et 2012 était passé pour club en fin de cycle après le départ de son coach emblématique Ange Postecoglou au soir d’un deuxième titre consécutif, la défaite sèche en demi-finale de A-league 2013 ayant sonné comme une passation de pouvoir entre le Roarcelona et la fougue d’un nouveau venu, les Western Sydney Wanderers.
Pourtant, comme évoqué dans notre présentation de la saison, il y eut une avant-saison assez impressionnante. Sous l’impulsion de Mike Mulvey, les Roar, malgré l’élimination en demi-finale, n’avaient presque plus connu la défaite en 2013 avant de briller lors de la préparation de la saison 2014, remportant 11 de leurs 12 matchs (seule défaite, le premier match au cours duquel six joueurs du onze étaient absents). C’était un signal envoyé à ceux qui voulait le recevoir : Brisbane allait signer son retour.
La saison n’aura été que confirmation. Malgré les tempêtes comme l’annonce fracassante du futur départ de son buteur vedette Besart Berisha, Brisbane n’a jamais flanché. Leader dès la 2e journée, la meilleure attaque et meilleure défense de A-league, n’abandonnera cette place qu’une seule fois au cours des 26 journées suivantes. Sur le terrain, emmené par son homme clé Thomas Broich, le Roarcelona montrait quelques signes de temps à autre, annonçant une nouvelle saison de domination. Plus aucun obstacle n’allait pouvoir venir barrer la route vers le titre.
Pas même les Western Sydney Wanderers du japonais devenu légende rouge et noire Shinji Ono. Et pourtant. Comme lors des deux précédents succès, Brisbane allait jouer avec le cœur de ses supporters, offrir un final époustouflant à une A-league de plus en plus belle. Car les Wanderers d’abord dominé les débats. Comme souvent en pareille situation, la rigueur tactique prévaut sur le football ultra-offensif. Les Roar allaient se retrouver menés au score après le premier but en A-league de Matthew Spiranovic peu avant l’heure de jeu. Ce but, inscrit au moment où Brisbane semblait enfin prendre le dessus, venait ainsi ponctuer une domination en faveur des Wanderers, qui avaient passé le premier acte à presser haut et gêner des Roar qui s’étaient finalement montrés peu dangereux, s’en remettant à des tentatives lointaines. Mais les symboles ont la vie dure, surtout à Brisbane.
Berisha, l’homme clé de la finale 2012 ramenait les siens au score à 4 minutes de la fin après avoir obtenu le coup franc décisif que Thomas Broich, fautif sur le but des Wanderers, allait lui déposer sur la tête. Puis Henrique, l’homme qui avait ramené les Roar lors de l’incroyable retournement de finale en 2011 avant d’inscrire le dernier tir au but, entrait en scène en 2e mi-temps de la prolongation, offrant le but de la victoire à Brisbane à 10 minutes de la fin.
Les Roar remportent ainsi leur troisième titre en quatre ans, devant le club le plus titré de l’histoire de la A-league et signent donc leur grand retour au sommet du football australien. Il ne reste désormais plus qu’une seule marche à gravir pour Brisbane : enfin briller en Asie. Ce que les Wanderers sont en train de faire puisqu’ils disputeront les huitièmes de finale cette semaine.
Ainsi se conclut l’une des plus belles saisons de A-league. Si pour nombres d’Européens, elle restera la dernière d’Alessandro Del Piero, elle n’aura finalement fait qu’entre le football en Australie dans un nouveau cycle, initié par le Roarcelona de Postecoglou : celui du jeu. Car outre Brisbane, la A-league fournit désormais quelques équipes de qualité : la rigueur tactique du bloc Wanderers, le jeu léché de l’Adelaïde de Glombau, la patte Postecoglou encore visible à Melbourne, la solidité des Mariners, les nouveaux Heart sauce van’t Ship, les oppositions de style ne manquent plus désormais sur les pelouses australiennes. Si tout le pays se prépare désormais à pousser derrière les Wanderers, il n’en est pas moins impatient de découvrir le casting de l’année prochaine. Car entre l’arrivée de Berisha à Melbourne, le buteur venu d’Europe annoncé à sa place par les Roar et l’identité de celui (de ceux ?) qui prendront la relève de Del Piero et autre Ono dans le rôle du porte-drapeau international. Oui, c’est une certitude, la A-league 2015 sera encore plus grande.