Nouvelle plongée au cœur de l’Afrique, avec une nouvelle aventure aux côtés des jeunes d’ABI Sports. Cette fois-ci direction le Ghana, où nous sommes attendu pour un tournoi de détection qui doit rassembler les meilleurs joueurs ghanéens dans les catégories U19 et U23, Ghana Has Talent. Troisième épisode, quand les jeunes Béninois marquent les esprits.

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Résumé de l’épisode 1

Malgré le fait que nous soyons U19, pour ABI Sport, ce sera la compétition des U23, avec deux matchs contre le champion de la D2 Ghanéenne Dream FC (70 points en 30 matchs), et Vision FC qui a fini 3ième avec un nombre tout aussi impressionnant de points (60). Après un voyage interminable entre trois pays, la délégation guinéenne est arrivée dans la nuit à bon port. Après un décrassage et une première courte nuit de sommeil, l’heure est venue de se mettre en action.

Episode 1 - Episode 2

Episode 3 : Vous avez dit U19 ?

La nuit dernière était un peu agitée. « Gro » (pour moi), ou « vieux père » (pour les joueurs), l’homme à tout faire d’ABI Sport, ne se sentait pas bien avec une douleur insupportable à l’estomac. Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre la route de l’hôpital. Malgré l’heure tardive, la gérante de l’hôtel accepte gentiment de nous accompagner dans une clinique située à quelques centaines de mètre à vol d’oiseau pour s’assurer qu’il ne s’agit de rien de grave. Une piqûre plus tard, Anoudjou (son prénom) plane légèrement, et oublie complètement la douleur. On rentre soulagés pour enfin une bonne nuit de sommeil.

Avec un rendez-vous au stade à 11 heures, nous ne sommes pas pressés. Les joueurs ont le temps de déjeuner correctement et de se préparer pour partir. Élégamment habillés dans nos polos ciel et noir, on prend la route du stade en laissant « Gro » se reposer, il en a bien besoin, après avoir beaucoup couru pour finaliser toutes les formalités qui nous ont permis de prendre la route il y a deux jours. Arrivés au stade, on nous annonce un match à 13 heures, puis 14 heures pour finalement un coup d’envoi à 15 heures. Comme on joue le dernier match de la journée, cela me permet de pouvoir observer les autres équipes et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Ghanéens paraissent vieux malgré leurs jeunes âges. Assis au milieu des recruteurs, j’écoute les remarques et autres suppositions. Si seulement ils pouvaient nous lire. La fatalité avec laquelle ils traitent le sujet m’est affligeante. Mais ce n’est pas le petit jeune venu du Bénin qui va donner des leçons aux vieux routiers de l’Afrique. Tant que le business est rentable, vous disais-je....

Notre adversaire du jour ne déroge pas à la règle. ZINAPS FC, équipe de troisième division Ghanéenne, présente des joueurs avec pas mal de kilomètres aux compteurs. Mais de toute façon, ce n’est pas grave, on s’est préparés pour jouer contre des vieux, donc peu importe. L’excuse ne sera jamais celle-là. Dès le début du match, Simon affiche clairement ses ambitions et semble vouloir prendre le jeu à son compte. Brice, est beaucoup plus libéré qu’hier et cela se voit, son jeu est plus inspiré et cela permet de multiplier les redoublements de passes. Cette fois encore, on encaisse l’ouverture du score, mais il ne faudra que quelques minutes à Romaric pour répliquer, grâce à un super contrôle orienté qui lui permet d’éliminer deux adversaires et de filer tromper le gardien d’un plat du pied plein de sang-froid. La machine est en marche. Derrière moi, j’entends même le promoteur dire « we keep the best for the end », et ma fierté est décuplée. Dans une série d’échanges à une touche de balle devant la tente des recruteurs, Simon, Brice, Emile et Romaric déclenchent même des applaudissements. Les premiers que j’entends de la journée. On arrive à la mi-temps sans véritablement se créer d’occasions et en se faisant 2/3 frayeurs en contre, dont une qui aurait dû finir au fond 11 fois sur 10 !!

Au retour des vestiaires, les Tigres mettent un deuxième coup d’accélérateur. Cette fois, les occasions deviennent plus nombreuses et sur une action magnifique (promis j’essaierai de trouver la vidéo), Karim, qui est pourtant défenseur central (dans un 3-4-3 !), se retrouve à la conclusion d’une passe de Romaric qui avait combiné avec Ziad et Simon au cœur de la défense. Le match se terminera sur le score de 2 à 1. Dire qu’ils n’avaient qu’un petit-déjeuner dans l’estomac....

Cette fois-ci, c’est le recruteur de Right to Dream, l’une des plus grandes académies d’Afrique, qui vient me voir à la fin du match. Lui aussi veut Simon. Je parviens à transformer une invitation des infrastructures en match amical. Au moins toute l’équipe pourra en profiter. Le rendez-vous est donc pris pour le lendemain à 7h15, dans leur complexe situé à 1h30 au Nord d’Accra. C’est ensuite au tour d’un promoteur camerounais de venir nous féliciter. Il veut revoir notre équipe jouer dans son pays.  Bon, là ce sera un peu plus compliqué, car le voyage est plus long et plus complexe à organiser (traversée du très intimident Nigeria !). Mais bon qui sait ce que l’avenir nous réserve.

Vendredi soir à l’heure de sortie des bureaux, la circulation n’est pas très fluide à Accra ! Il nous aura fallu près de 2 heures pour rentrer. Mais après une belle victoire, on l’accepte plus facilement. Comme vous pouvez vous en douter maintenant, c’est une nouvelle fois Brice, accompagné d’Odilon et de son commis d’office, Simon, qui prennent la direction de la cuisine pour nous permettre de manger. Ils ont à peine le temps de se rafraichir, car il ne faut pas traîner, le réveil demain est prévu à 5 heures. Mais ils ne sont plus à un sacrifice prêt. Puis quand même demain on est invité CHEZ Right to Dream, PAR Right to Dream. Comme dans un rêve.

À suivre...

Par Pierre-Marie GOSSELIN à Téma

Pierre-Marie Gosselin
Pierre-Marie Gosselin
Amoureux du football et de ses tribunes, supporter inconditionnel des Girondins de Bordeaux et de ses ultramarines, je me suis pris d’une affection toute particulière pour le football africain. Là-bas le foot a pris le nom de « sport roi », et c’est un euphémisme tant il étend son royaume au-delà des ethnies, des classes sociales, des générations et des genres.