Au terme d’une finale à rebondissements, Tigres a renversé les Chivas pour s’offrir la huitième Liga MX de son histoire.
Cinq. C’est le nombre de titres remportés par Tigres depuis 2015, année d’arrivée d’André-Pierre Gignac au Mexique. Sur les photos de la célébration, les trois pentacampeones, Gignac (trente-sept ans), Nahuel Guzmán (trente-sept ans), et Javier Aquino (trente-trois ans) ouvrent fièrement leur main pour représenter ce chiffre. Un peu moins titrés, Guido Pizarro (trente-trois ans), Rafael Carioca (trente-trois ans) ou encore Luis Quiñones (trente-et-un ans) complètent cette génération expérimentée mais dorée des Felinos, que l’on pensait avoir fait son temps. D’autant plus que ce tournoi s’annonçait mal pour les joueurs de la UANL.
En effet, à la suite du départ prématuré de Diego Cocca vers le Tri après seulement cinq journées, son adjoint devenu son successeur Marco Antonio Chima Ruiz n’a pas pu maintenir la dynamique. C’est donc Robert Dante Siboldi qui l’a remplacé après neuf petits matchs, terminant le tournoi à la septième place, loin des standards auriazules. Mais voilà, après une Liguilla dont eux-seuls ont le secret en éliminant notamment l'ennemi rayado, Tigres disputait la grande finale du Clausura 2023. Face à une équipe des Chivas en confiance, tombeuse successivement de de l'Atlas puis de l’América, ses deux ennemis jurés, la tâche s’annonçait difficile. Les hommes de Veljko Paunovic s’imposaient déjà comme des sérieux candidats au titre après leur troisième place lors de la phase régulière, et sont montés en puissance durant la Liguilla. Sur le papier, la finale s’annonçait donc prometteuse avec un duel entre des Tigres expérimentés et des Chivas combatifs.
Le match aller à l’Estadio Universitario n’a clairement pas répondu aux attentes. Une rencontre qui aura vu une domination stérile des locaux, face à des Rojiblancos solides défensivement (0-0). André-Pierre Gignac et les siens auraient pu ouvrir le score à la 20e minute, mais le Français n’a pas pu cadrer sa reprise après un centre dévié par Briseño sur la barre. Juste avant la pause (45e), les visiteurs ont failli réaliser le coup parfait. Sur une erreur de Fernando Gorriarán, Isaac Brizuela s’est présenté face à Nahuel, mais a trop enlevé sa frappe. En seconde période, il a fallu attendre le dernier quart d’heure pour voir des occasions, mais uniquement côté felinos : la volée de Rafael Carioca a d’abord rasé le poteau de Miguel Wacho Jiménez (78e) avant que ce dernier ne soit mis à l’épreuve par un coup-franc excentré de Nico Diente López. Après ce duel marqué par seulement trois tirs cadrés, tout restait à jouer au retour à l’Estadio Akron.
Dimanche soir à Guadalajara, plus de cinquante mille personnes s’étaient réunies dans l’antre des Chivas pour soutenir les leurs dans leur conquête d’un treizième titre. Comme lors de la finale du Clausura 2017, le retour se jouait en terre tapatia, et comme en 2017, ce sont les locaux qui ont entamé le match du bon pied. Dès la onzième minute, Roberto Piojo Alvarado a pénétré dans la surface et a trompé Nahuel Guzmán d’une frappe enroulée du pied gauche dans le petit filet. Moins de dix minutes plus tard (20e), le capitaine Victor Pocho Guzmán est venu doubler la mise sur un corner frappé par le même Alvarado. Juste avant, Gignac avait manqué le cadre sur une tête aux six mètres (17e). Après les quarante-cinq premières minutes, le Rebaño Sagrado avait une main sur le trophée. Mais c’était sans compter sur l’abnégation des joueurs de Siboldi. APG à d’abord sonné la révolte sur penalty (65e), avant que l’inévitable Sebastián Córdova n’égalise sur un centre de Javier Aquino. Auteur de son sixième but en sept rencontres, l’ancien de l’América a remis les siens dans le match, qui ont pu compter sur leur gardien pour aller chercher la prolongation. Par deux fois (77e et 87e minute), le portier argentin des Tigres s’est montré décisif en fin de rencontre.
On était donc parti pour trente minutes supplémentaires, où la tension régnait. À l’expérience, les universitarios ont petit à petit repris le match à leur compte. Juste avant la mi-temps de la prolongation, Miguel Jiménez a réalisé une double parade devant Ibañez puis Gignac. Puis finalement, au retour des vestiaires, ce qui devait arriver arriva. Après un corner tiré par Fernando Gorriarán, une première tête de Córdova a été sauvée sur sa ligne par Pocho Guzmán, avant que le capitaine Guido Pizarro ne propulse le cuir au fond des filets (110e). Dès lors, poussés par leur public, les joueurs des Chivas ont tout tenté pour égaliser, en vain. Après cent-vingt-trois minutes de jeu et un carton rouge de chaque côté (Córdova 116e et Sepulveda 123e), César Arturo Ramos a sifflé la fin du match : les Tigres ont donc ajouté une huitième étoile au-dessus de leur écusson, leur sixième sacre en douze ans.
Photo une : Refugio Ruiz/Getty Images