Week-end de matchs amicaux en Amérique Latine avec le retour de la plupart des équipes engagées en Copa América ou en Gold Cup. Les mois ont passés mais certaines situations demeurent inchangées.

Quelques semaines après la Copa América et la Gold Cup, les différentes nations d’Amérique Latine retrouvaient les terrains avec, pour certaines, bien des questions après des semaines agitées.

C’était par exemple le cas de la Bolivie. Alors que La Verde avait réussi l’exploit de passer le premier tour de la Copa América, les semaines suivantes ont été des plus agitées. Du départ de son sélectionneur Mauricio Soria aux scandales de corruption à la tête de la fédération, la Verde ne s’était trouvée un sélectionneur qu’à une semaine de jouer une Argentine en quête de rachat après sa défaite en finale de la Copa América. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cela s’est vu. Trois en première, quatre en seconde, la Bolivie de Baldivieso prend un cinglant 7-0 qui laisse planer de nombreux doutes pour la suite. Ou comment ne pas savoir capitaliser un excellent parcours continental. De son côté donc l’Argentine s’est rassurée (même si elle n’en avait pas besoin), l’homme le plus critiqué de l’Albiceleste, Leo Messi est entrée à 25 minutes de la fin et en a profité pour s’offrir un doublé, imitant ainsi Agüero et Lavezzi alors que la pépite Correa s’est offert son premier but en Albiceleste. Martino a largement fait tourner, s’offrant une revue d’effectif des plus parfaite.

Autre « carton » du week-end, la surprenante défaite du Venezuela. Si le fait que La Vinotinto puisse perdre n’est pas forcément la plus grande des surprises, le score l’est plus. Car en première période, les hommes de Sanvicente ont conservé le contrôle du ballon, emmenés par le duo Seijas – Rincón, se sont procurés bien des situations, la plus belle pour Rondón, qui préférait gâcher un penalty juste avant la pause, mais se sont fait punir en seconde période. Une demi-volée sublime d’Andino donnait l’avantage à la H. Dans la foulée, Rondón perdait un nouveau duel face à López, symbole d’un match au cours duquel la Vinotinto aura surtout exposé ses maladresses offensives. Román Castillo profitait d’un contre pour doubler la mise, Izaguirre donnait une ampleur plus grande au Honduras, el Maestrico González offrait un dernier énorme raté. Sorti au premier tour en Copa América, le Venezuela va devoir travailler devant le but pour ne pas se retrouver trop rapidement hors course dans la course à la qualification.

Pour les autres sudam, ce fut plus serré. Opposé à l’une des belles révélations de la Gold Cup, Panama, l’Uruguay expérimental de Tabárez avec le duo Stuani – Rolan en pointe a une nouvelle fois fait parler son expérience. Pourtant, rien n’a été facile pour la Celeste, les Alberto Quintero, Anibal Godoy, probablement les deux meilleurs sur la pelouse, Blas Pérez et le guerrier Román Torres leur ayant bien compliqué la tâche. Reste qu’un petit but signé Stuani permet à la sélection du Maestro de poursuivre tranquillement son travail de reconstruction en attendant les retours de Suarez et Cavani en cours de campagne qualificative pour la Coupe du Monde.

La reconstruction, c’est aussi le menu proposé à Dunga après une Copa América des plus décevantes (une de plus). Face au Costa Rica du débutant Óscar Ramírez (nommé fin août), le Brésil de Dunga n’aura quasiment jamais été en danger (ne concédant finalement qu’une seule occasion) et aura profité d’une erreur de défense des Ticos pour inscrire le seul but du match, œuvre de l’ancien banni Hulk. On attendra une meilleure opposition pour se faire une meilleure idée de ce Brésil qui va devoir serrer les rangs lors de la campagne de qualification.

Dernier sudam, le champion sudam sortant, le Chili (voir Un final, des finales), retrouvait son Estadio Nacional face au Paraguay. L’absence de Vidal, Bravo et Aránguiz était, d’après Sampa, l’occasion à d’autres comme Felipe Gutiérrez de saisir leur chance.  Le jeune attaquant de Twente n’a pas manqué de la saisir. Auteur d’un doublé, il aura, avec une Roja encore une fois convaincante, permis aux siens de s’imposer sur la plus petite des marges, le Paraguay trouvant, comme d’habitude, les ressources pour revenir après avoir été mené 2-0.

Si certains préparent le coup d’envoi de la campagne de qualification à la Coupe du Monde, Etats-Unis et Mexique préparaient une toute autre échéance : un barrage pour la prochaine Coupe des Confédérations. Après une Gold Cup plus décevant qu’autre chose, les deux géants de la CONCACAF se retrouvaient dans une situation bien différente. D’un côté, on misait sur la continuité de Klinsmann, de l’autre, on faisait dans le coach intérimaire chargé de décrocher cette qualification, el Tuca Ferreti, en continuant d’espérer Bielsa pour la suite. Côté américain, on a d’abord souffert face à un Pérou privé de Guerrero mais avec comme armes offensives les Lobatón, Carrillo, Cueva si impressionnants au Chili, se retrouvant logiquement menés au score à la pause sur une frappe de Chávez déviée par Gonzalez. Mais au retour des vestiaires, une faute grossière de Zambrano sur Altidore permettait à l’attaquant US d’égaliser. Ce même Altidore doublait la mise 10 minutes plus tard et donnait un avantage assez immérité aux hommes de Klinsmann qui allaient ensuite se replier en défense. Malgré les entrée d’Iván Bulos et Edison Flores, le Pérou ne parvenait à revenir et s’inclinaient.

Côté mexicain, c’était l’heure des retrouvailles avec Trinité et Tobago près de deux mois après l’extraordinaire 4-4 en Gold Cup (voir Gold Cup 2015 : folie trinidadienne, surprise cubaine). Et une fois encore, le Tri a souffert. Encaissant un but d’entrée de match, se montrant nerveux et souvent inoffensif bien que laissant entrevoir quelques belles combinaisons, le onze de Tuca aura dans un premier temps exposé ses faiblesses défensives, grand classique de la sélection, laissant les Socca Warriors en profiter. Se retrouvant mené 2-0, le Mexique allait alors retrouver l’espoir en fin de premier acte (réduction du score d’Esquivel) avant de pousser en seconde période. Si la domination mexicaine n’était pas non plus des plus impressionnantes, elle allait permettre au Tri de revenir au score. Mais une nouvelle erreur défensive allait lui coûter cher. Un coup-franc concédé à l’abord de la surface était envoyé par Jeovin Jones dans les filets de Talavera. Se retrouvant une fois encore contraint de courir après le score et allait, une fois encore, arracher l’égalisation sur une merveille d’Herrera. Reste que l’intérimaire Ferreti a encore pas mal de boulot.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.