L'actuel sélectionneur des U17 chiliens Miguel Ponce nous a accordé une interview exclusive au lendemain de l'élimination de son équipe lors du mondial. Il fait ainsi le bilan sur le parcours de la Rojita.

Malgré cette élimination êtes-vous satisfait du parcours de la Rojita ?

A vrai dire je le suis moyennement. En tant que compétiteur on souhaite toujours aller le plus loin possible c'est clair mais il nous a manqué beaucoup de choses.

Jouer un Mondial à domicile, on sait que c'est toujours spécial. La pression n’a-t-elle pas été trop forte sur vos épaules et celles de vos joueurs ?

Pas spécialement. C'est trop facile de trouver telle ou telle excuse après une mauvaise performance. Je trouve qu'on a eu un privilège, celui de jouer tous nos matchs à domicile. On a toujours un léger avantage en jouant chez nous, il ne faut pas l'oublier ou se le cacher. Après, il n'y a pas que ça qui rentre en compte.

On pensait cette équipe capable d'atteindre les quarts de finale avant le début de la compétition. Êtes-vous d’accord ou diriez-vous que c’était prématuré de le penser ?

La seule vérité se trouve sur le terrain. On n’a pas su donner assez de folie lors du match d'ouverture et pour moi tout part de là. Car une victoire nous aurait donné une autre impulsion pour la suite des événements.

Le match contre le Nigeria a été un tournant ?

Bien évidemment. En ayant perdu ce match, on s'est compliqué la tâche dans l'optique de finir deuxième. Perdre 5-1, cela fait encore plus mal. On a manqué de concentration et on en a subi les conséquences. Chaque erreur se paye cash.

S'en est suivi une belle réaction face aux Etats-Unis. On a pu voir le caractère et le mental de cette équipe.

Oui. D'autant plus que nous avons pris ce but tôt dans le match (10ème minute). On a fait notre meilleur match du tournoi. Dommage qu'on n’ait pas confirmé par la suite.

Selon vous quels sont les domaines à améliorer ?

Sans aucune hésitation tout ce qui concerne l'aspect défensif. Le repli a parfois été très moyen et je compte accentuer ça lors des prochains rassemblements. Prendre autant de buts n'est pas acceptable.

On ne peut pas parler du Chili sans évoquer Marcelo Allende (lire Les pépites latinos du Mondial U17). Comment est-il aux entraînements et dans la vie de tous les jours ?

(Sourire) Marcelo est talentueux, je ne vous apprends rien en disant ça. Il a une très bonne vision du jeu pour son âge et son toucher de balle me rappelle celui de Matías Fernández. Il est réservé mais il a beaucoup de caractère et travaille beaucoup. C'est un réel plaisir de l'avoir en sélection.

Il est devenu le plus jeune capitaine de l'équipe, c'est un signe fort de lui avoir donné le brassard.

La sélection ne doit pas s'arrêter à un seul joueur, mais j'estime qu'il incarne parfaitement cette équipe. Il est écouté dans le vestiaire et a beaucoup d'assurance, donc c'était logique pour moi de le nommer capitaine.

Vous avez un favori pour le reste de la compétition?

Le Nigeria m'a impressionné et je ne dis pas ça seulement car ils nous ont battus...(Rires) Tout le long de la compétition, ils sont montés en puissance, je leur trouve très peu de points faibles. C'est costaud.

Concernant votre avenir personnel, vous comptez rester à la tête de la Rojita ?

Etre sélectionneur de cette belle équipe est un honneur et j'aimerais poursuivre ce que j'ai commencé à faire. J'estime qu'il n'y a rien de plus beau que de travailler dans la formation, tu peux voir l'évolution de certains joueurs et c'est quelque chose qui me plaît vraiment.

 

Propos recueillis par Mozer Abeddou à Chillán pour Lucarne Opposée

JC Abeddou