On pensait les huitièmes de finale pratiquement joués. Magie du football, il n’en fut rien et même certains grands favoris l’ont appris à leur dépens.

A peine le temps de célébrer le carton plein réalisé par ses ressortissants à l’aller, la Colombie a déjà perdu son plus important, le tenant du titre Santa Fe. C’est pourtant avec un matelas confortable de deux buts (sans en avoir encaissé un) que les Cardenales se déplaçaient au Defensores del Chaco pour y défier un Cerro Porteño déjà à la rue en championnat et qui avait ainsi fait de cette Sudamericana son dernier livreur d’émotions en cette fin d’année. Les émotions, les hinchas du Ciclón en auront rapidement eu tant le club a fait honneur à l’un de ses surnoms d’entrée de partie. Si bien qu’en neuf petits minutes, les Paraguayens avaient déjà comblé leur retard, Cecilio Domínguez s’étant offert un doublé qui assommait totalement des Cardenales sans vie, emportés par l’ouragan azulgrana. Si les hommes de Gustavo Costa tentaient de réagir en première période, la pression constante mise en place par ceux de Gustavo Florentín ne leur permettait finalement pas de véritablement réagir. Alors, comme on s’y attendait, Silvio Torales venait définitivement retourner la situation en ajoutant un troisième but à l’ardoise colombienne. Le second acte allait monter d’un cran niveau suspense. Car si les locaux ne faiblissaient pas, le tenant du titre, devant l’urgence, montait d’un niveau, se procurait quelques belles situations, aurait pu/dû obtenir un penalty avant d’en obtenir un qui lui permettait alors d’enfiler de nouveau le costume du qualifié. Le Cerro Porteño semblait quelque peu sonné, Santa Fe n’en profitait pas. Alors, les locaux allaient de nouveau appuyer sur l’accélérateur et, au bout de la folie (et des pieds de Cecilio Domínguez), inscrire le but du 4-1 qui les envoie en quarts.

Si ce match entre Cerro Porteño et Santa Fe restera le plus beau de la semaine (voire jusqu’ici de cette Sudamericana), il n’est finalement venu que clore une session de retournements de situation les plus fous. A l’image de la victoire de Coritiba au Kempes alors que les Brésiliens s’étaient faits piéger chez eux par les Piratas et avaient concédé la majorité des occasions en première période, Belgrano étant justement récompensé d’une merveille de l’immortel Claudio Bieler avant de s’endormir totalement ensuite. A l’image aussi de la splendide victoire de Palestino au Brésil alors que le Tino s’était incliné chez lui à l’aller face à un Flamengo, actuel deuxième de Serie A et qui se voyait déjà en piste dans le grand huit de l’épreuve, piégé au final par la vitesse des Chiliens et le génie de Leo Valencia.

Au milieu de ces surprises, il y aura aussi eu les regrets de Santa Cruz, qui avait pourtant totalement retourné le match face au DIM après un triplé de l’autre immortel, Grafite, mais s’est fait rejoindre en fin de match pour se faire sortir sur un malheureux but encaissé à domicile. Il y aura eu les regrets d’Independiente, réduit au silence par Chapecoense à l’aller comme au retour, et qui voit une épreuve dont il avait été placé comme prétendant se finir sur une séance de tirs au but (même si le Verdão a gagné le championnat des montants touchés lors de ce match)

Reste tout de même quelques sérieux prétendants rescapés de cette folle semaine. Junior s’est défait, non sans mal, des Montevideo Wanderers, devant attendre une séance de tirs au but après avoir totalement dominé le match, San Lorenzo a déroulé au Venezuela face à La Guaira, confirmant sa victoire du match aller, et l’Atlético Nacional a tranquillement géré son match retour face à Sol de América. Preuve tout de même qu’au milieu des retournements de situation, il reste quelques valeurs sûres.

 

Résultats

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.