Semaine particulière en Sudamericana. Entre matchs retour et matchs aller, les huitièmes de finale avancent à rythme bien étrange. Si Independiente et Libertad sont les premiers qualifiés, tout reste ouvert à l’issue des 90 premières minutes sur les autres terrains.

Independiente et Libertad, premiers qualifiés

Opération remontada pour Independiente qui accueillait un Atlético Tucumán bien désireux de ne pas regretter de n’avoir basculé à la mi-temps du duel avec une avance trop courte eu égard à sa domination du match aller. Les regrets seront immenses. Car au-delà du constat du match aller, le scénario du retour aura été des plus cruels. Independiente a dominé le match, bien remis dans la course par le but de Leandro Fernández à la fin du premier quart d’heure, et s’est installé dans le camp adverse avant de subir toutefois les contres tucumanos. L’exclusion de Tagliafico en début de second acte aurait pu aider davantage mais le Decano manquait de justesse (Blanco, Nuñez ou La Pulga manquaient le cadre à chaque incursion). Mais ce match allait être fou dans son scénario. Leandro Fernández manquait une incroyable situation, voyant son penalty repoussé par Luchetti lui revenir dessus et manquant alors le cadre vide, La Pulga Rodríguez pouvait tuer le suspense à son tour sur penalty mais voyait son but refusé par l’arbitre qui ordonnait alors de retirer la sentence, un de ses coéquipier étant entré dans la surface et échouait lors de son deuxième essai. Puis Martín Benítez prenait la balle et l’envoyait dans la lucarne de Luchetti. On jouait alors la 85e minute, el Rey de Copas venait de valider son billet pour les quarts. Et Tucumán d’enterrer ses derniers espoirs.

Fort de son but d’avance, Libertad savait que le déplacement à Bogotá était des plus périlleux, l’adversaire du soir, l’Independiente Santa Fe ayant déjà montré sa solidité au pays depuis plusieurs semaines. Mais le Gumarelo a disputé une énorme première période. Fidèle à ses principes, Fernando Jubero a demandé à ses joueurs de jouer, Libertad a alors regardé Santa Fe droit dans les yeux et s’est appuyé sur une légende pour frapper le premier, Óscar Tacuara Cardozo. L’ancien du Benfica profitait d’une offrande d’Antonio Bareiro pour ouvrir le score et donner de l’air aux siens qui dominaient alors la partie. Le Campín venait de s’éteindre. D’autant que l’espoir offert par un penalty accordé en faveur des Cardenales suite à une faute de Carlos Servín sur Anderson Plata était douché par l’intervention du portier du Guma sur la tentative de transformation de Castellanos. Au retour des vestiaires, les locaux tentaient d’appuyer davantage et allaient multiplier les situations mais le manque de réalisme leur coûtait cher. Libertad restait dangereux en contre, notamment grâce à la vitesse de Bareiro mais allait devoir finalement se contenter du nul lorsque William Tesillo égalisait en toute fin de rencontre. Trop tard pour les hommes de Gregorio Pérez, Libertad sera du rendez-vous des quarts de finale.

Brésiliens en danger

Cinq autres matchs étaient au menu de la semaine de Sudamericana, tous étaient des matchs aller. Au Paraguay, le Cerro Porteño accueillait un Junior sur qui les derniers espoirs colombiens reposent désormais. Le Ciclón a souffert face à l’actuel deuxième du tournoi colombien, dominé dans le jeu en première période, manquant de justesse en seconde et peinant ainsi à générer du danger. C’est donc finalement en toute logique que les deux formations se sont quittées sur un résultat nul sans but. Même sanction dans le premier des deux chocs 100% Brésil de la semaine entre la Chapecoense et Flamengo. La Chape en pleine tourmente a cherché avant tout à se rassurer en se plantant parfaitement sur sa défense et cherchant à contrer un Mengão plutôt discret qui finalement s’en tire plutôt bien au regard des occasions concédées, notamment en seconde période où les Penilla et autres Reinaldo ont beaucoup gâché. Pour des buts entre Brésiliens, il fallait aller du côté de RecifeSport, pourtant à la peine en championnat (un point pris et un seul but inscrit lors des 5 derniers matchs) a parfaitement abordé son duel face à la Ponte Preta en tuant le match en première période avant d’enfoncer le clou en seconde. Seul regret ? Le but concédé en toute fin de partie qui laisse une once d’espoir à la guenon.

Reste que les deux plus grosses affiches de la semaine concernaient des ambitieux. Au Maracanã, Fluminense accueillait l’un de ses cauchemars, la Liga de Quito pour un remake de deux finales perdues (la Libertadores 2008 et la Sudamericana 2009). Une certitude, les hommes d’Abel Braga auront bien des regrets. Car Fluminense a totalement dominé son match aller, ouvrant le score dès la sixième minute et un coup franc parfait de Gustavo Scarpa. Mais ensuite, les Brésiliens n’ont fait que gâcher les multiples occasions qu’ils se sont créées, se montrant désespérants dans leur incapacité à cadrer la moindre frappe. Côté LDU, pas grand-chose à signaler si ce n’est le hold-up manqué en fin de partie sur un déboulé de Julio qui oubliait alors Betencourt absolument seul face au but vide. Les Equatoriens s’inclinent pour la quatrième fois en quatre venues au Maracanã, ils devront inverser la tendance dans leur Casa Blanca la semaine prochaine, une mission largement à leur portée à la condition de montrer plus de jeu.

Dernier match, l’énorme duel à Itaquera entre deux candidats au titre : le Corinthians et le Racing. Principal objectif du semestre pour les Argentins, la Sudamericana a semblé s’envoler dans un premier temps avant finalement de rester dans la case des espoirs. Diego Cocca avait choisi de reconduire sa défense à cinq, Soto et Solari étant chargés de faire le piston sur leurs côtés. Cette défense a d’abord souffert le martyre face à un Timão parfaitement entré dans le match dominant le premier acte, touchant du bois puis ouvrant logiquement le score par Maycon à la demi-heure de jeu. On ne donnait alors pas bien cher de la peau d’une Academia dépassée. Tout allait changer en seconde période avec un Racing qui se montrait enfin. La Academia gâchait enfin quelques opportunités, signe d’un regain de forme, mais restait sous la menace, sauvée notamment du KO par une énorme parade de Gastón Gómez entré dans les buts à la place de Musso blessé. Le Corinthians restait tout de même le plus dangereux mais allait savoir se montrer généreux envers ses invités. D’une part en tuant pas le match, d’autre part en lui offrant l’égalisation, Cássio repoussant une frappe de Licha dans les pieds d’un Triverio totalement seul au second. Et voilà comment sans avoir véritablement vu le jour, le Racing ramène un excellent résultat du Brésil. Ne lui reste plus qu’à valider cela au Cilindro la semaine prochaine.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.