Si les deux géants du dernier carré partaient favoris grâce à leur passé, les demi-finales de la Sudamericana ont démontré que la réalité du terrain n’était pas forcément une affaire de traditions. Au point que le Rojo argentin est en danger quand le Rubro-Negro brésilien ne compte qu’une infime avance.

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Le Defensores del Chaco est une terre sacrée pour le peuple rouge d’Independiente. Dans les couloirs du musée du stade, le mausolée dédié à Arsenio Erico, ancienne légende du club argentin, est un lieu de pèlerinage pour ses hinchas qui y voient souvent signe qu’ils ne sont jamais seuls en ces terres paraguayennes. Malheureusement pour eux, le duel face à Libertad les a rapidement fait déchanter. On ne jouait que depuis trente secondes lorsqu’un autre immortel, Óscar Cardozo, totalement oublié plein axe, contrôlait (du bras) et déclenchait du gauche pour tromper Martin Campaña. Les hommes de Jubero débutaient parfaitement, Independiente ne parvenait pas à entrer dans la partie. À l’image de la passe en retrait de Gaston Silva pour son portier qui provoquait un coup franc indirect fort heureusement sans danger pour les Argentins. Mais plutôt que d’appuyer, le Guma allait laisser son adversaire tenter de se dépêtre du ballon. Independiente appuyait côté gauche, le duo Sánchez Miño – Barco fonctionnant parfaitement, mais peinait à trouver un Gigliotti qui errait comme une âme en peine, et était finalement tranquillement contrôlé par les locaux qui ne se faisaient peur qu’à deux reprises. Le scénario ne variait pas d’un iota en seconde période. Independiente se faisait peur sur le coup d’envoi puis contrôlait assez stérilement la partie. Les entrées de Benítez et Fernández apportaient un peu plus de présence dans l’axe, le Rojo allait avoir deux énormes situations, une première par Fernández qui manquait le ballon en se jetant au premier poteau, la seconde par Sánchez Miño dont la tête était parfaitement sortie par Rodrigo Muñoz. Mais au final, malgré l’exclusion aussi stupide que logique de Cardozo, Libertad conservait son but d’avance. Un but qu’il ira défendre à Avellaneda la semaine prochaine.

Il fallait se rendre au Maracanã pour la deuxième demi-finale entre deux sérieux candidats au titre, le Flamengo de Rueda et le Junior de Teófilo Gutiérrez. Dès les premiers instants, on sentait que le duel serait un choc de super puissances, les deux équipes cherchant à presser haut l’adversaire pour le pousser à la faute. Après une première tentative de Mancuello qui terminait du mauvais côté de l’équerre, le Mengão allait vivre une dizaine de minutes de souffrance. D’abord en perdant son portier, Diego Alves, blessé après un choc face à Yony González, puis en concédant l’ouverture du score suite à une séquence en neuf passes des Colombiens conclue par l’inévitable Teó. Flamengo peinait ensuite à poser son jeu mais menaçait toutefois les cages des barranquilleros sans pour autant parvenir à trouver le cadre (aucune frappe cadrée en première période). Tout allait changer en deuxième période. Flamengo prenait le contrôle du match, Junior se repliait, décidé à jouer le contre en s’appuyant notamment sur la vitesse des flèches Chará et Díaz (entré à l'heure de jeu). Il fallait cependant attendre quelques coups de pied arrêtés pour que les Rubros-negros se procurent de véritables occasions. Rever lançait un avertissement de la tête que Viera et sa défense ne recevaient pas, à l’entrée du dernier quart d’heure, Juan surgissait sur corner pour tromper le portier du Tiburón. La force des géants reste d’exploiter à merveille la moindre occasion, Paquetá envoyait un nouveau centre, William Arao remettait de la tête et Felipe Vizeu décochait une merveille de reprise en pleine lucarne qui faisait exploser le Maracanã et offrait une courte victoire au Mengão. Une courte avance qu’il faudra défendre en Colombie la semaine prochaine.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.