Journée de football haletante en Argentine avec des victoires cruciales pour Independiente, Colón et Gimnasia dans la course au maintien. Palermo, Gago et Demichelis respirent tandis que Boca coule.
C’était une finale, du moins, c’est ainsi que Carlos Tévez l’avait prophétisée à l’aube de ce match crucial pour les deux équipes. Englués dans la zone périlleuse de la relégation, Independiente et Huracán se disputaient une bataille à six points. Le terrain et les tribunes étaient en ébullition, et dans ce jeu de haute intensité, c’est le Rojo qui est sorti victorieux. Certes, Huracán a dominé la possession, et Diego Martínez a raison de souligner qu’Independiente a eu peu d’emprise sur le match. Cependant, le fait demeure que le Rojo n’a presque jamais été en danger et a réussi à s’imposer avec brio, profitant d’une rare opportunité grâce à Canelo. C’est ainsi que l’Apache a signé sa troisième victoire consécutive en autant de matchs. En revanche, la situation se complique pour le Globo, dont le prochain affrontement contre Gimnasia s’avère crucial, d’autant plus que Gimnasia a triomphé à domicile face à Vélez.
Une autre légende xeneize, Martín Palermo, se trouvait également dans une situation précaire, sachant qu’une défaite de son Platense pourrait s’avérer fatale pour lui. Bien qu’en difficulté en début de match contre Lanús, le Calamar a réussi à renverser la situation lors du second acte, offrant un peu d’oxygène du côté de Vicente Lopez. À Santa Fe, la confrontation entre Colón et Central était tout aussi significative et acharnée. Les Sabaleros ont finalement remporté le match 2-1 au Cimetière des Éléphants, s’éloignant ainsi de la zone de relégation et rejoignant Independiente en tête du groupe B.
À Florencio Varela, nous avons une nouvelle fois été témoins de la version Copa de la Liga de Boca, c’est-à-dire une équipe en manque d’inspiration, vulnérable défensivement, et incroyablement ennuyeuse. Bien que le match ait bien commencé pour les Xeneizes, DyJ a su résister à la pression et exploiter les faiblesses défensives de Boca pour marquer juste avant la pause. En seconde mi-temps, Defensa n’a eu qu’à bien se défendre et à profiter des nombreuses contre-attaques offertes par les horribles transitions défensives Azul y Oro, ainsi que des changements désastreux de Jorge Almirón. Le résultat est sans appel pour les hommes d’Almirón : une troisième défaite consécutive qui suscite de vives inquiétudes. Les Xeneizes n’ont remporté qu’un seul de leurs neuf derniers matches toutes compétitions confondues, avec seulement deux buts inscrits lors des six derniers matchs (les deux face à Almagro, une équipe de deuxième division). Cette problématique ne sera réellement évaluée que lors de la demi-finale de la Libertadores contre Palmeiras, parce que le Mundo Boca est ainsi.
Pour les débuts de Pablo Guede à la tête d’Argentinos, le Bicho a tiré profit d’une défense calamiteuse de Banfield dans son propre stade pour inscrire l’unique but du match. Le match entre Tigre et Estudiantes a été plutôt ennuyeux et s’est soldé par un 0-0 qui n’arrange personne. De plus, Tigre a perdu un autre attaquant, Baldani, sur blessure. Le Clásico de Córdoba entre Talleres et Instituto s’est davantage joué dans les tribunes que sur le terrain. Bien que la T ait été plus proche de la victoire, c’est bien à Instituto que profite le point du match nul. Un autre clásico opposait San Lorenzo à Racing. Gago avait décidé d’innover en proposant un schéma tactique 3-3-1-3 des plus curieux. Il a s’est rapidement aperçu que cela ne suffisait pas contre un San Lorenzo solidement organisé à domicile. Girotti a ouvert le score sur penalty après onze minutes de jeu, puis Racing s’est heurté à l’excellente défense du Ciclón. La situation a empiré avec l’expulsion justifiée de Pérez juste avant la pause, suivie du superbe but de Sigali, le capitaine de la Academia. Il a couru célébrer ce but avec son entraîneur, marquant ainsi une catharsis après une semaine difficile à Avellaneda. On ne peut passer sous silence la performance HORRIBLE de Rapallini, qui a oublié le premier penalty, inventé un autre et n’a pas sanctionné le carton rouge évident. Heureusement, le VAR a corrigé avec succès toutes ces erreurs au Nuevo Gásometro. En seconde période, Insua a opté pour une défense ultra-renforcée en 5-4-0. De l’autre côté, Gago a aligné de nombreux attaquants sans grand succès. Bien que Romero ait encore une fois manqué une occasion en or, la Academia n’a pas été particulièrement impressionnante, proposant un jeu lent et prévisible malgré l’avantage numérique.
Pendant ce temps, Newell’s a bataillé pendant une heure pour inscrire un but contre un Unión solide défensivement avant de se faire rejoindre peu de temps après sur l’unique offensive tatengue. Un match nul amer pour les Leprosos, mais peu importe : les hommes d’Heinze restent en tête du groupe B, à égalité de points avec Racing. L’Atlético Tucumán a remporté une victoire étriquée à domicile contre Barracas, se rapprochant ainsi de la zone de qualification continentale, avec seulement trois points de retard sur Central, le dernier qualifié. À Mendoza, l’homme du match fût sans aucun doute Nahuel Losada, qui a découragé Godoy Cruz par ses multiples arrêts. Ainsi, Belgrano a ramené un point inespéré face à un Tomba qui aurait mérité mieux. Au Monumental, River a enchaîné sa dix-septième victoire consécutive à domicile contre la dernière équipe à avoir triomphé là-bas, Arsenal. Bien que peu convaincant, les Millonarios se sont imposés 3-1 grâce à un doublé de Borja, qui a célébré son but avec Demichelis, comme il l’avait promis. De La Cruz a une fois de plus été extraordinaire, s’illustrant partout sur le terrain avec un golazo supplémentaire, frappe imparable depuis les trente mètres. Demichelis a exprimé sa gratitude envers les cadres « qui n’ont pas abandonné ». Quoi qu’il en soit, le problème de River n’a jamais été à domicile, où la Banda Roja règne en maître. Le prochain match se jouera de nouveau à Nuñez, s’en suivra l’épreuve de feu : deux matches à l’extérieur consécutifs contre Banfield et Boca.