La dernière journée de la phase de groupes de la Copa de la Liga nous a offert ce qu'on attendait : une lutte acharnée pour le maintien. Retour sur le déroulement d'une soirée couperet.

bandeauedition

Le club le plus mal en point était sans aucun doute Unión, qui devait à tout prix gagner et espérer des résultats favorables. Vélez et Colón s'affrontaient dans ce qui ressemblait déjà à un desempate. Sarmiento avait peu de chance de descendre, mais un match nul les sauvait à 100%. Gimnasia était également en danger en cas de défaite. Il est 18h17, les matchs ont commencé depuis plus d'un quart d'heure et Santiago Castro marque le 1-0 de Vélez contre Colón. Le Sabalero est en difficulté mais reste pour l'instant en Primera. Quinze minutes plus tard, Tarragona rate un but que Gimnasia pourrait bien regretter face à Banfield. 18h38, Unión ouvre le score sur un golazo de Zenon qui lui permet alors de se sauver et d’envoyer son rival directement en D2. Juste avant la pause, Platense ouvre la marque face à Sarmiento. La deuxième mi-temps suit son cours, jusqu’au but de Banfield. Il est 19h22 et le Gimnasia rejoint Colón à la dernière place de relégable, forçant un match d’appui. D’autant que trois minutes plus tard, Vélez coule définitivement Colón en inscrivant son troisième but. Le Sabalero dépend donc exclusivement d'un mauvais résultat d'Unión et d'une victoire de Banfield pour ne pas descendre directement. Du côté du Tatengue, le Toro Morales rate une énorme occasion, qui ne mène qu'1-0 face à un Tigre peu impliqué et reste sous la menace d’une égalisation qui enverrait le club santafesino à la B. Il est 19h56, lorsque le nouveau but de Banfield met fin aux espoirs du Lobo de revenir, figeant le classement annuel et donc le scellant le sort de cette lutte. À 20 heures, les cris de soulagement se font entendre au 15 de Abril, Unión s'impose et assure sa survie, Colón et Gimnasia disputeront une finale pour le maintien vendredi prochain, dans le stade de Newell's. Neuf ans plus tard, Colón joue de nouveau ce type de finale pour le maintien : en 2014, il avait perdu face à l’Atlético Rafaela au Gigante de Arroyito.

Le lendemain, l’heure était venue pour la bataille pour les play-offs de la Copa de la Liga. Deux clubs étaient particulièrement concernés : Central et Independiente. Pour le premier, il fallait absolument gagner pour deux raisons : la qualification à la prochaine Copa Libertadores via la table annuelle, et, en cas de défaite du Rojo, une éventuelle qualification aux play-offs. Pour les hommes de Tévez, il était important de ne pas perdre à Córdoba face à Talleres pour s'assurer la qualification. Malheureusement pour eux, Independiente a totalement pris l'eau, se retrouvant même mené 3-0 avant de revenir. Peut-on réellement leur en vouloir ? En début de championnat, l'objectif principal du Rojo était le maintien et cela semblait même compliqué. En revanche, au fil des journées, Independiente a montré qu'il pouvait se qualifier. Tévez s'attribue la faute : « Il est normal que les muchachos se soient détendus une fois l'objectif atteint, mais je n'ai pas su insuffler ce changement de mentalité ». Il a toutefois indiqué que sa prolongation était proche et que même si la base était bonne, le Rojo allait devoir effectuer quelques ajustements lors du prochain mercato. De son côté, Central s'est difficilement imposé face à Arsenal, relégué depuis longtemps. Il aura fallu l'aide de l'arbitre Andrés Merlos qui a une nouvelle fois été catastrophique : une main évidente d’Alan Rodriguez n'a pas été sifflée et l'expulsion de Pombo à la 62e est totalement incompréhensible. Quoi qu'il en soit, Russo a obtenu les deux récompenses recherchées : la qualification tant espérée à la Libertadores, cinq ans plus tard, et le passage en quarts de finale de la Copa de la Liga.

Pendant ce temps, alors que River a offert une piètre performance face à Instituto, la Gloria mettant en exergue les faiblesses défensives des Millonarios sans pour autant pouvoir les exploiter à 100%, pour l'éternel rival, la situation est bien différente. Éliminés depuis un certain temps de la Copa de la Liga, les Bosteros devaient absolument s'imposer face à Godoy Cruz pour espérer avoir une minime chance de jouer la Libertadores 2024. Car quelques jours plus tôt, un début du match catastrophique face à Estudiantes avait éloigné Boca de cet objectif en raison d’une élimination en Copa Argentina. Guido Carillo s’offrait un golazo dès la troisième minute, Saracchi était exclu au quart d’heure et si Boca avait toutefois fait preuve d'amour-propre, grâce à l'inévitable Miguel Merentiel, seule satisfaction de la saison avec Romero et Barco, Estudiantes frappait en deuxième période pour s’offrir une place en finale.

À Mendoza, les Xeneizes ont rapidement inscrit le premier but - sur penalty - grâce à Merentiel, puis Figal s'est troué pour offrir l'égalisation au Tomba. Le vilain de l'histoire se faisait finalement pardonner quelques minutes plus tard en inscrivant le 2-1. La mission était accomplie, restait alors à sortir les calculettes. Pour se qualifier, il fallait que les trois (voire quatre) conditions suivantes soient réunies : 1- River, Godoy Cruz ou Central doit gagner la Copa de la Liga pour libérer un coupon ; 2- San Lorenzo ne devait s’imposer face à Central Córdoba ; 3- Estudiantes ne doit pas gagner non plus, ou, en cas de victoire du Pincha, Estudiantes doit remporter Copa Argentina. Malheureusement pour Boca, les calculettes furent vites rangées.

Malheureusement, tel ne fut pas le cas. Sans idées quelques jours plus tôt, San Lorenzo avait vu son rêve de Copa Argentina s’envoler en s’inclinant face à Defensa y Justicia. Il a pris sa revanche en s’imposant pour la première fois à domicile depuis le début du tournoi, validant ainsi son billet pour la compétition continentale et laissant ainsi Boca en Sudamericana.

Programme des quarts de finale

Vincent Dupont
Vincent Dupont
Éperdument amoureux d'une région où fútbol est synonyme de religion, sur les rives du Rio de la Plata j'assouvis ma passion.