Le sprint argentin se poursuit avec trois journées disputées depuis le dernier compte-rendu il y a deux semaines. Alors que le week-end le plus fou se prépare, on fait le point.

Six journées en un mois. Tel est le menu proposé aux clubs d’Argentine pour débuter l’année 2024. Rien de reposant, pas même le temps de se lancer, le tour alors que la septième journée, la plus folle se prépare : celle des clásicos. Au bout de cet incroyable sprint, les premiers bilans peuvent donc être tirés, ils seront évidemment totalement remis en question au soir de chaque duel entre rivaux.

Après six journées, trois équipes demeurent invaincues, la première se nomme River Plate. Un River qui marque cependant le pas et reste sur deux matchs nuls sans relief qui ont fini par relancer quelques débats sur la capacité de Martín Demichelis à trouver une formule offensive et séduisante sur la durée. Des débats qui viennent également au moment où tout le peuple millonario retient son souffle avec la blessure de Miguel Borja, l’attaquant en forme avec ses six buts en cinq sorties. Reste que River avance donc tranquillement, bien accroché dans les roues du leader de son groupe, Independiente, dont nous reparlerons plus loin, pendant que dans le même temps, le Boca de Diego Martínez ne progresse pas, rien ne semble véritablement mis en place (ou compris par les joueurs). Pire, les Xeneizes abordent le superclásico avec une défaite concédée face à Lanús avec notamment un premier acte catastrophique. Boca n’a remporté que deux de ses six matchs et déjà, les crispations montent.

D’autant que dans son groupe, Boca est déjà décroché. La faute à un Godoy Cruz absolument insaisissable, cinq victoires, un nul, aucun but encaissé, et une dernière sortie ultra-convaincante, surtout en deuxième période, face à un Racing sauce Costas qui avait pourtant parfaitement lancé son tournoi, allant notamment passer quatre buts à Newell’s, alors invaincu, au Coloso. La bande à Daniel Oldrá s’offre un véritable récital tactique alors que son facteur X, Hernán López Muñoz, est blessé depuis la troisième journée et n’est revenu qu’en milieu de semaine en Libertadores. La recette, une arrière-garde qui concède très peu de véritables occasions, un Franco Petroli parfait lorsque sollicité et une grande capacité à saisir la moindre opportunité. Au Cilindro, le Tomba a frappé deux fois en cinq minutes et donc plié l’affaire. Son rendez-vous du week-end, face à Instituto, belle surprise d’un groupe A peu relevé (trois victoires, deux nuls, une seule défaite) pourrait permettre au Tomba de creuser l’écart.

Dans sa roue, le troisième invaincu : Estudiantes. Point commun avec Godoy, cette capacité à faire mal, sa défense quasi hermétique. Dernier à l’avoir découvert, Newell’s, qui a donc de fait enchaîné deux défaites après un départ canon et convaincant – le clásico face à un Central loin d’être convaincant étant pour les hommes de Lariera l’occasion de se remettre dans le bon sens. Les Pinchas d’Eduardo Domínguez récitent un football fait d’équilibre et de contrôle, s’appuient sur un milieu doté d’un important QI foot et a tout du vrai prétendant à la Copa de la Liga. Estudiantes se rendra donc au Bosque ce week-end avec l’idée claire de mettre fin à une malédiction : il n’a plus battu le Gimnasia depuis novembre 2019, soit six matchs.

Si l’on évoquait Racing, impossible de ne pas parler du clásico de Avellaneda prévu ce week-end. Avant l’accident face à Godoy Cruz, la Academia avait donc montré de belles choses, l’intensité est revenue et Gustavo Costas a véritablement insufflé une âme à cette formation qui avait cartonné un pâle San Lorenzo et donc un jusqu’ici très convaincant Newell’s. Il faudra retrouver son âme et son jeu car de son côté, l’Independiente de Carlos Tevez poursuit sur sa dynamique positive créée par l’Apache. Si le Rojo s’est fait surprendre par Gimnasia, il est solide leader de la Zona A, la défaite face au Lobo correspondant à la seule fois où Rodrigo Rey est allé chercher un ballon au fond des filets. Tevez n’a pas donné de la flamboyance à son Rojo, il a déjà et surtout redonné de la confiance à ses joueurs, à l’image du duo Iván Marcone – Federico Mancuello, et Independiente est une équipe disciplinée, intelligente, qui s’adapte à merveilles aux problèmes posés en cours de match. Et est donc un leader convaincant qui sera mis à rude épreuve au Cilindro pour ce qui sera évidemment l’un des grands rendez-vous du week-end.

À suivre aussi ce week-end le clásico entre un San Lorenzo toujours aussi poussif mais qui a enfin gagné un match lors de l’ultime journée face à un Tigre à la dérive (aucune victoire, aucun but inscrit, un seul point pris en six sorties) et un Huracán guère plus réjouissant, aucune victoire autre que celle en ouverture face à un Banfield qui n’avance d’ailleurs toujours pas. À suivre aussi les dynamiques de Vélez et Lanús, trois victoires de rangs et qui recevront ce week-end pour continuer à se rapprocher de la tête de leur groupe.

Les buts de la J6

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.