Au lendemain des solides prestations argentines en Libertadores, le championnat reprenait ce week-end et confirme la bonne santé globale des favoris annoncés. Seul River et le Racing ont laissé filer des points en route.

Boca tranquille, San Lorenzo de retour

On attendait de savoir si San Lorenzo allait retrouver ses couleurs de la première moitié d’année 2014 cette année. La semaine qui vient de se conclure apporte un élément de réponse. Après avoir retourné un match bien mal engagé au Centenario de Montevideo face à Danubio (voir notre inside), le Ciclón a d’abord beaucoup souffert face à un Defensa y Justicia bien plus entreprenant en début de partie, bien aidé, il est vrai, par l’ouverture du score dès le coup d’envoi. Mais comme à Montevideo, San Lorenzo résistait et attendait son heure. Un exploit individuel de Mussis ramenait les hommes de Bauza peu avant la demi-heure de jeu, Cauteruccio leur donnait la victoire à l’heure de jeu après une seconde période beaucoup plus maîtrisée. San Lorenzo s’offre ainsi un second succès en deux rencontres, et prend les commandes du tournoi.

A ses côté, le vainqueur de la dernière Libertadores retrouve un autre géant argentin, Boca. En déplacement à Temperley (pour la première fois depuis 1985), les Xeneizes ont également fait parler leur métier pour contrôler les Gasoleros en jouant en infériorité numérique pendant toute la seconde période. Les hommes d’el Vasco Arrabuarrena ont alors posé le pied sur le ballon et ont ainsi résisté sans trop forcer jusqu’à la petite merveille de Calleri dans les arrêts de jeu. Les voilà désormais en tête du tournoi, attendant les grands débuts de leur nouvelle star Osvaldo.

Deux autres favoris réussissent le sans-faute. Chez lui, Vélez a fait du Vélez (comprendre gagner sans briller) pour venir à bout d’un Crucero del Norte généreux mais forcément un peu limité alors qu’Estudiantes a d’abord paru gêné par le piège tendu par Godoy avant de faire appel à sa principale caractéristique, son cœur, pour arracher une victoire sur un penalty quelque peu controversé de Carrillo qui lui permet de faire partie du club des 6 points.

La polémique du week-end : Central – Tigre

Après le succès en ouverture chez le champion, Central débutait chez lui, célébrait le retour d’el Chelito Delgado et accueillait Tigre pour, c’était sûr, confirmer les espoirs suscités le week-end passé. De tels espoirs laissaient augurer d’un grand match, d’un grand moment de football comme l’Argentine sait les offrir. Ils ont surtout offerts tous les excès.

Etouffé par le pressing du Matador d’Alfaro, Central n’a rien montré, n’a jamais semblé en position de faire la passe de deux. Jusqu’aux évènements de l’heure de jeu qui voyait Gustavo Alfaro, touché en pleine tête par un projectile lancé des tribunes, s’effondrer sur la pelouse. Le temps de se faire soigner, d’éponger le sang coulant de ses cheveux, le technicien du Tigre souhaitait que la partie reprenne (voir sa déclaration chez nos amis de La Grinta). Elle avait définitivement basculé dans l’irrationnel. Un csc de Gómez en faveur de Tigre, une égalisation immédiate d’un Niell dont l’entrée a transfiguré Central suivi d’un expulsion logique d’un Larrondo confondant de bêtise puis d’une autre plus que sévère de González Pírez, à neuf contre onze, au bout des 14 minutes d’arrêts de jeu, Tigre allait tomber sur un but de Marco Rubén à la conclusion d’un mouvement où six joueurs de Central étaient hors-jeu. Du scandale à la polémique, Central est dans le wagon des « six points », l’Argentine tenait son match sulfureux de la semaine.

River lâche des points, le Racing n’avance pas

Après un long voyage plus que tumultueux vers un Venezuela aux aéroports fermés pour cause de crise économique sans précédent, le Racing a sans aucun doute payé sa semaine de Libertadores. Accroché par Olimpo, le champion sortant attend encore une victoire et n’a toujours pas inscrit le moindre but en deux matchs, une première depuis février 2014.

Même constat au Monumental où le River de Gallardo est apparu rincé de son déplacement en altitude. Face à un Quilmes bien organisé et redoutable en contres, emmené par un duo Buonanotte – Gómez virevoltant, River a mené à deux reprises mais n’est jamais parvenu à tenir le score ni à accélérer en fin de match. Pire, le Millo perd sa pépite el Pity Martínez, touché au genou et qui sera indisponible pour 3 semaines. Sale semaine pour les hommes de Gallardo.

Banfield régale, Independiente lâche des points

Ailleurs, signalons la leçon donnée par le Banfield d’Almeyda à Rafaela (4-1) en ouverture de la journée, la première victoire dans la douleur d’Huracán chez lui devant Arsenal, le point ramené par le Gimnasia à San Martin (qui aurait pu être triplé si l’arbitre n’avait pas refusé un but parfaitement valable à Meza à la 89e) et le spectaculaire nul entre Nueva Chicago et Unión qui contraste avec le 0-0 arraché par un Belgrano venu garer le bus à Lanús.

Reste que l’exploit du week-end est pour Sarmiento. Vainqueur de son match d’ouverture à Newell’s, Independiente pensait bien imiter River face au petit nouveau Sarmiento. Il n’en fut rien. Car le Rojo n’a pas montré grand-chose à ses hinchas et aurait même pu perdre une rencontre totalement fermée après l’ouverture du score de Cuevas à la 84e minute. Alors que les insultes contre Almirón commençaient à se faire entendre dans les travées du Libertadores de América, Pisano arrachait un point qui s’il n’a pas le goût de la victoire pour le Rojo, lui permet d’éviter le pire et offre aux Guerreros de glaner leur premier point cette saison.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.