Nouveau week-end à 15 matchs en Argentine avec au menu de la semaine l’ogre Superclásico qui retenait l’attention et laissait espérer un brin de folie.

Superclásico, acte 1 pour Boca

Nombreux étaient les spectateurs français à découvrir le football argentin à travers le Superclásico de dimanche, chose permise par une fenêtre médiatique offerte à celui-ci. Malheureusement pour eux, personne dans les grands médias n’avait voulu les prévenir, leur dire qu’un Superclásico ne se joue pas forcément sur le terrain (bien au contraire), qu’un Superclásico n’est pas un simple match de football (ce que nous avons modestement essayé de faire notamment à travers notre article du dimanche consacré au match) et surtout que le premier rendez-vous entre Boca et River de 2015 s’inscrivait dans un contexte particulier : il était le premier acte d’une pièce en trois volets dont les deux suivants aurait une importance bien plus capitale.

Bilan, Arruaberrena et Gallardo ont ainsi offert aux habitués un véritable jeu de poker menteur pour l’acte 1, celui du championnat. Pas de Gago d’un côté et un 4-3-3 avec Chávez et Carrizo sur les côtés autour d’Osvaldo côté Boca, absence de meneur de jeu (une première) côté Gallardo avec Driussi dans ce rôle si particulier et une défense recomposée avec Mammana surprenant latéral droit et Pezzella à la place de Funes Mori dans l’axe, el Muñeco semblant privilégier la Libertadores comme il l’avait fait avec la Sudamericana en fin de saison dernière. Ce poker se poursuivait sur le terrain, les deux équipes offrant une sorte de vaste round d’observation tout juste animé par le poteau d’Osvaldo, l’énorme raté de Chávez d’un côté, le coup-franc de Mora et la merveille sur la barre de Sánchez. Peu de jeu au sol, spécialité des deux équipes, peu d’intensité, une gageure pour un Superclásico, le second acte allait finalement basculer après l’entrée du métronome Gago côté Boca et deux buts inscrits dans les 5 dernières minutes par deux autres entrants : Pavón et Pérez. El Vasco remporte ainsi ce jeu de dupe, n’en déplaise aux nouveaux venus, Boca prend les commandes du championnat, laissant River à trois points.

San Lorenzo en profite, le Racing se rapproche

Cette première défaite de River, profite à San Lorenzo qui est venu à bout de Vélez au terme d’un match animé et marqué notamment par les erreurs de Pablo Lunati (depuis sanctionné par la commission des arbitres) qui n’a notamment pas sifflé un penalty évident pour le Fortín suite à une faute de Torrico sur Yamil Asad et annulé un but valable à Mas. Le Ciclón confirme cependant que dans le jeu aussi bien que sur le plan comptable, il est bel et bien de retour. Le retour est aussi à l’ordre du jour pour le Racing qui devait se méfier du Granate et s’est parfaitement sorti du traquenard en s’imposant dans son Cilindro 2-0, troisième victoire en cinq matchs, et désormais à quatre points de River, son prochain adversaire.

Entre eux, si Central commence à marquer le pas, freiné chez lui par l’imprévisible Huracán, par son irritante habitude de n’être que dans la réaction et par un but refusé à Rubén en fin de rencontre pour une main de Niel, les surprises Tigre et Belgrano tiennent bon. Le Matador et les Piratas, toujours aussi convaincants dans le contenu ne perdent toujours pas : Tigre domine tranquillement une bien faible Nueva Chicago dans le match le plus tendu du week-end, les deux hinchadas se détestant allègrement alors que Belgrano prend un point à Santa Fe, ouvrant notamment le score sur une merveille de contre-attaque à montrer dans toutes les écoles.

L’ennui s’installe

Il y a encore quelques semaines, Mauricio Pellegrino redonnait à Estudiantes un niveau de jeu que le club avait rarement connu dans son histoire. Débarqué sans ménage au lendemain d’une défaite face à Tigre, l’ancien coach Pincha a été remplacé par un Gabriel Milito bien plus connu en Europe voire même adoubé (effet Barça sans doute) alors que son bilan à la tête de la réserve d’Independiente, qu’il a quitté en novembre dernier pour cause de fâcheries avec le père de Sergio Agüero (et qu’on annonçait déjà du côté d’Estudiantes, dragué alors ouvertement par Juan Sebastián Verón), fut loin d’être positif (nous avions croisé la réserve un soir de huitième défaite en neuf match – voir Argentine - River sans concurrence). Arrivé depuis quelques semaines àLa Plata, Milito n’a pas encore transformé Estudiantes et monument du jeu argentin. Pire même, après une victoire sans convaincre à Barcelona pour se qualifier pour les huitièmes (voir Atlético Nacional et Estudiantes assurent), les débuts officiels de Milito sur le banc pincha en championnat s’est soldé par un ennuyeux 0-0, à peine réveillé par une polémique de fin de match, face à un Olimpo qui n’a rien d’un danger cette année. Les amateurs de beau jeu qui avaient tant aimé l’Estudiantes de Pellegrino devront donc patienter et surtout ne pas voir revenir l’Estudiantes billardiste. Deux autres 0-0 sont venus ponctuer cette 11ème journée sans véritable relief : celui entre le Gimnasia et Newell’s au Bosque, nettement moins ennuyeux pour sa part et celui, tellement prévisible, entre Crucero del Norte et Colón.

Reste qu’avec 20 buts en quinze matchs, la 11ème journée du championnat 2015 ne restera pas forcément dans les annales en termes de grand spectacle. Avec Tigre et Boca seuls vainqueurs par deux buts d’écart, elle symbolise parfaitement une tendance croissante lié à ce nouveau tournoi : l’augmentation du nombre de matchs fermés, surtout quand ils concernent les équipes annoncées pour le dernier tiers du classement. Ainsi, au jeu du gagne petit, Aldosivi réussit son coup à La Paternal, San Martin à Temperley et Quilmes à Sarandi en font de même. A noter enfin les belles opérations réalisées par Godoy et Rafaela qui s’imposent pour la première fois respectivement depuis un mois et depuis le début de l’année et remontent quelque peu dans la dernière partie de tableau.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.