Initialement prévue le week-end dernier, la treizième journée de Primera Division s’est déroulée ce week-end. Et alors que le rythme s’apprête à accélérer, les positions se resserrent.

Boca s’effondre, tout le monde (ou presque) en profite

Après la mascarade en mondiovision du huitième de finale retour de Libertadores, Boca Juniors retrouvait les terrains et sa Bombonera pour accueillir un Aldosivi en progression tant sur le plan des résultats que du contenu. Privé de son public et de son âme, les deux étant probablement liés, c’est un Boca une nouvelle fois bien impuissant qui a concédé sa première défaite de la saison en championnat face à un redoutable Tiburon dont le jeu direct a totalement fait exploser l’arrière garde Xeneizes. Emmenés par un Roger Martínez étincellant, les hommes de Fernando Quiroz réalisent leur premier grand coup en Primera Division, s’imposent 3-0 et se retrouvent désormais dans le top 10 de l’élite argentine.

Cette défaite de Boca profite à San Lorenzo qui a trouvé les ressources nécessaires pour prendre le meilleur sur un solide Sarmiento et profiter des contres en fin de matchs, contres offerts par l’ouverture du score de Villalba dès le début du second acte, pour s’imposer 3-0 et reprendre les commandes du championnat. De son côté, Central ne profite pas de l’occasion. Toujours à réaction, les Canallas de Coudet ont une nouvelle fois attendu d’être menés au score chez eux face à Lanús pour revenir au score sur une accélération de fin de match et un penalty de Marco Rubén, meilleur buteur du championnat. Mais le résultat nul concédé, le troisième en quatre matchs, laisse Central sur place, le privant du leadership.

Chaos à Mendoza

A Mendoza, Belgrano pouvait ainsi profiter de la défaite de Boca pour prendre seul les commandes du tournoi. Encore fallait-il s’imposer face à Godoy Cruz. Mais les hommes de Zielinsky en furent incapables. Face à un Tomba moins spectaculaire que lors du dernier tournoi mais bien ancré en milieu de tableau, les Piratas n’ont pas montré grand-chose laissant entrevoir une victoire, dominés en première période, peu inspirés en seconde avant de totalement craquer en fin de partie. Une première fois après un duel gagné par Ayovi qui filait au but et voit Renzo Savaria lui chiper le ballon pour le propulser dans ses propres buts – ce sera le but de la victoire pour Godoy – une deuxième fois lorsque Jerry Bengtson pétait une durite en donnant un coup de boule à Zuqui, une troisième dans les tribunes et après le coup de sifflet final pour le moment de honte du week-end argentin. Présents malgré l’interdiction toujours en cours de déplacement des visiteurs, une cinq centaine d’hinchas Piratas ont décidé d’envahir la Platea entraînant confusion et jets de chaises. Pendant ce temps, les deux équipes en venaient aux mains lors du retour aux vestiaires, l’affaire se terminant avec l’intervention mouvementée de la police mendozina, accusée aujourd’hui par l’encadrement de Belgrano d’avoir fait usage de gaz pimenté, le même qui avait défrayé la chronique lors du Superclásico (voir Ils ont tenté de nous voler le Superclásico). Alors que l’Argentine est de nouveau endeuillée par le décès de Cristian Gomez, atteint d’une crise cardiaque en plein match de Primera B entre Boca Unidos et l’Atlético Parana, ces nouveaux débordements viennent une nouvelle fois draper le football argentin du voile de la honte.

Le Racing remporte de nouveau son

La grande affiche du week-end se déroulait du côté d’Avellaneda et opposait le champion sortant, le Racing, tout juste rentré du Paraguay avec une inquiétante défaite en quart de finale aller de la Libertadores (voir Guaraní 1 - 0 Racing), accueillait Independiente au Cilindro pour le 201ème Clásico de Avellaneda en Primera Division de l’histoire. Si la première situation du match était en faveur du Rojo, Pisano ne profitant pas d’une sortie aventureuse de Saja, le Racing, bien plus convaincant offensivement qu’en Libertadores, allait logiquement ouvrir le score sur un penalty transformé par sa légende Milito (voir Diego Milito : héros d’Avellaneda, légende argentine). Le quatuor Acuña – Romero – Bou – Milito faisait passer bien plus de frissons dans les rangs du Rojo que son alter égo d’en face, Albertengo se trouvant plus souvent isolé devant. Le second acte reprenait sous d’autres auspices. Le Rojo se voulait plus entreprenant quand la Academia se décidait d’attendre tranquillement et jouer sur l’efficacité de ses contres. Les hommes de Cocca allaient d’ailleurs se montrer bien plus dangereux que ceux d’Almirón (on pense notamment à l’énorme raté de Milito) et finalement remporter enfin un Clásico, le premier en championnat depuis août 2012. Ce succès permet aux hommes de Cocca de se replacer à quatre points des leaders à quelques jours de jouer leur survie en Libertadores.

Estudiantes grappille, Vélez revit

Sur les terrains, la renaissance du week-end est pour Vélez qui part s’imposer à Banfield avec notamment un doublé (et un golazo) de Mariano Pavone et un superbe but de Yamil Asad, fils d’Omar héros du grand Vélez des années 90 (voir Décembre 1994 : Vélez devient un géant). Ce premier succès à l’extérieur de l’année pour le Fortin bien au meilleur des moments pour Miguel Angel Russo assis sur un siège éjectable en raison de la médiocrité des résultats et ramène Vélez à quelques longueurs des positions de qualifiables en Sudamericana. Dans cette zone, on retrouve l’Estudiantes de Gaby Milito qui, s’il n’est pas encore convaincant dans le jeu, décroche un précieux succès à Rafaela, le deuxième consécutif en championnat, et reste correctement positionné juste devant son ennemi le Gimnasia, auteur d’un court succès face à Quilmes synonyme de cinquième match sans défaite (3 victoires, deux nuls). Ailleurs, notons la belle victoire de Crucero del Norte face à Defensa y Justicia et les débuts de Caruso Lombardi sur le banc d’Arsenal soldés par un match nul arraché à la dernière seconde à domicile face à Unión.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.