A cinq journées de la fin, les points coutent plus cher. Au milieu des polémiques, Boca continue de gagner, San Lorenzo écarte un concurrent direct alors que Central continue de s’accrocher. Le point complet.

L’affaire Tevez

Beaucoup d’encre aura et n’a pas fini de couler après cet Argentinos – Boca. Si l’affiche paraissait à première vue déséquilibrée sur le papier, le regain de forme du Bicho (deux victoires, un nul) a longtemps été confirmé face à un leader dont le jeu a longtemps été terne, ses milieux apparaissant souvent désorientés et ses offensives ne reposant que sur les exploits du trio Tevez – Calleri – Palacios. Car les meilleures situations étaient pour les locaux qui se montraient plus agressifs et plus déterminés, Rinaldi se procurant les deux plus belles situations du premier acte. Puis venait la première polémique.

Un slalom de Cabral plein axe, un ballon dans les pieds de Franzoia qui s’en allait tromper Orión, Argentinos ouvrait logiquement le score avant de s’apercevoir que le but avait été refusé pour un hors-jeu inexistant. Une minute plus tard, alors que Lenis venait de prendre un premier carton jaune pour avoir contesté une faute évidente mais non sifflée de Monzón, Tevez s’en allait nettoyer la lucarne de Gabbarini. La mi-temps était sifflée dans la foulée, la tension montait entre Lenis et Lodeiro. Au retour des vestiaires, elle en retombait pas, Lenis recevait un second carton jaune alors que le jeu n’avait pas repris – on peut se demander pourquoi Luis Álvarez, l’arbitre de la rencontre a attendu 15 minutes pour lui donner son second jaune – et craquait, déclenchant une seconde bagarre avec Lodeiro avant de quitter le terrain en larmes. Il a depuis accusé l’uruguayen d’avoir proféré des insultes à caractère racistes. Le jeu allait reprendre, la polémique ne cesser d’augmenter. Argentinos se faisait piéger une seconde fois par Tevez mais n’abandonnait pas, revenant dans le match une minute plus tard par Ham. Dans la foulée Cata Diaz sauvait les siens sur la ligne après une frappe de Rinaldi. Les minutes défilaient, Boca gérait jusqu’à la plus grande polémique du week-end, l’affaire Tevez. 75e minute, l’ancien de la Juve se jetait semelle en avant sur le buteur du Bicho, le tibia cédait. La jambe à angle droit ne suffisait pas à l’arbitre de la rencontre pour au minimum avertir l’international argentin (ce qui aurait été synonyme d’expulsion) qui restait totalement choqué par les conséquences de son geste (Carlitos est depuis passé voir Ham à l’hôpital). La Paternal explosait. La fin de match était tendue, générait peu de situations jusqu’à ce que Calleri profite d’une maladresse défensive pour filer au but et sceller définitivement le sort du match. Cette victoire du leader lui permettait de mettre la pression sur son principal concurrent, San Lorenzo.

San Lorenzo et Central s’accrochent

Au Nuevo Gasometro, le Ciclón recevait le Racing pour un clásico qui aura été bien plus enthousiasmant que ceux de la semaine passée. Car aucune des deux équipes ne souhaitait repartir du match avec un résultat nul qui aurait presque signifié la fin des rêves de titre. Conséquence, d’entrée de partie, les deux formations cherchaient à prendre les devants, la première véritable alerte étant sur les cages des Cuervos, Nico Sánchez reprenant un coup-franc de Romero mais voyant sa tête manquer la lucarne de Torrico. La réplique de San Lorenzo était fatale. Cauteruccio obtenait un bon coup-franc excentré qu’il envoyait sur la barre de Saja. Cetto suivait et ouvrait le score, le Nuevo Gasometro exultait. Les hommes de Bauza prenaient alors le contrôle de la partie avant de subir un premier coup d’arrêt, la blessure d’un des meilleurs d’entre eux, Sebastián Blanco, mais rentrait aux vestiaires devant. Le second acte était quelque peu différent. Menée au score, La Academia prenait le contrôle de la partie et allait passer son temps à chercher l’égalisation. Sa persévérance allait être récompensée sur une magnifique demi-volée de Pillud. Mais la force de San Lorenzo reste sa terrible efficacité. Alors que Milito faisait son apparition sur le terrain, un superbe mouvement à trois permettait à Emanuel Más de redonner l’avantage aux siens. San Lorenzo s’impose, écarte le Racing de la course au titre, les hommes de Cocca se retrouvant à 12 points quand il n’en reste plus que 15 à prendre et continue de croire au titre.

L’espoir est intact également du côté de Central. En déplacement à Mendoza, les Canallas de Rubén ont tué le match en 20 minutes grâce à un but de l’ancien de l’ETG, son seizième, et un autre de son compère de l’attaque, Marcelo Larrondo. Derrière, les hommes de Coudet ont tranquillement géré une partie dans laquelle le Tomba n’a jamais eu véritablement l’occasion d’espérer quoi que ce soir. Rosario Central s’impose ainsi sans trembler, reste à six points de Boca. De son côté, Gabriel Heinze compte les jours sur le banc du Tomba, sa destitution pourrait tomber dans la semaine.

Banfield régale, River n’avance plus

Derrière, le principal sujet de préoccupation sera la lutte pour les accessits et donc la Liguilla pour la Libertadores. Si River, déjà qualifié, n’est pas véritablement concerné par cette lutte, ses dernières sorties continuent d’inquiéter. Face à un Granate à la solidité retrouvée, en témoigne son carton face à Belgrano en Sudamericana (voir Copa Sudamericana 2015 : place aux huitièmes !), le River de Gallardo, qui avait pourtant subi quelques remaniements, est apparu une nouvelle fois sans réelle inspiration. Moins de pressing intensif, moins de fluidité, plus de déchets, les Millonarios semblent épuisés et n’avancent décidément plus. Piégés par un missile d’Aguirre, ils reviendront dans la partie mais ne trouveront jamais les ressources nécessaires pour aller chercher une victoire qui aurait pu encore entretenir un vain espoir de retour dans la course au titre. Au lieu de cela, River concède le nul et glisse désormais en dehors du top 6 pour la première fois de la saison.

Reste que le bonbon du week-end venait du sud de Buenos Aires et du Lencho où Banfield accueillait Crucero del Norte. Plus qu’un long texte, une action symbolise parfaitement le niveau que le Taladro aura pu atteindre lors de cette rencontre.

Si les médias européens, férus de clic, auront préféré mettre l’accent sur le buteur Gio Simeone, cette merveille d’action reste celle d’un Juan Cazares des grands jours et dont l’entente avec un Mauricio Cuero qui gomme petit à petit ses défauts, est l’une des meilleures raison de suivre Banfield en cette fin de saison. Reste que les hommes de Claudio Vivas devront faire attention à ne pas se laisser griser. Car si face à Crucero del Norte, cela suffit pour éviter le pire, mêle si les Colectiveros ont réussi à se relancer dans la partie en fin de rencontre, face à Boca, prochain adversaire du Taladro, cela pourrait coûter bien plus cher. Reste que Banfield se cale dans la roue d’Independiente, vainqueur dans la douleur de la Nueva Chicago et qui n’a toujours pas perdu le moindre match depuis que Mauricio Pellegrino s’est assis sur son banc, et entre dans le top 6, celui de la lutte pour la Libertadores.

Tout est possible pour Sudamericana

Charme de la Primera Division à 30, il y a de l’enjeu à tous les étages. Car en envoyant les équipes classées de la septième à la dix-huitième place dans une Liguilla pour la Sudamericana, presque tout le monde se retrouve encore concerné à cinq journées de la fin. Si Quilmes confirme sa belle forme du moment en s’imposant face à Colón et s’installe confortablement dans ce wagon, derrière, cinq points seulement séparent Temperley, 18ème, de Colón, 26ème. Autant dire que tout est encore très ouvert pour prendre les derniers tickets pour cette Liguilla, même pour un Vélez en chute libre et dont le coach Miguel Ángel Russo a été chahuté par des fans qui ne semble pas vouloir comprendre que le technicien du Fortín se retrouve obligé de construire totalement avec un groupe extrêmement jeune, la faute à des dirigeants qui n’ont pas cherché à incorporer quelque renfort d’expérience dans un groupe qui en avait pourtant terriblement besoin.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.