Le championnat argentin ne reprendra que début février, le marché des transferts suit son cours mais la saison a belle et bien débuté pour l’ensemble des clubs du pays avec les fameux tournois d’été qui occupent les hinchas. Premier point à l’issu des premiers matchs.

Un Torneo de Verano (tournoi d’été), c’est l’occasion pour la plupart des grands clubs argentins de se préparer de la manière la plus parfaite pour la saison, c’est aussi (surtout), l’opportunité pour les télés et pour les hinchas, de vivre des Clásico avec supporters des deux camps présents dans les stades.

Copa Ciudad de Buenos Aires : Huracán marque son territoire

Premier Clásico de barrio de l’année entre le finaliste de la dernière Sudamericana et le nouveau San Lorenzo de Pablo Guede. Fidèle à ses habitudes, le Globo s’est amusé à déjouer les pronostics, s’appuyant notamment sur un Marcos Díaz une nouvelle fois parfait lors des phases de domination intense de San Lorenzo puis, au fil du match, se montrant de plus en plus dangereux, exposant les lacunes défensives du Ciclón. Pourtant, ce match aura permis d’entrevoir le projet de Guede. Organisé en 4-1-3-1-1, les Cuervos ont montré de l’intensité et un mouvement permanent, dominant le premier acte et ne laissant à Huracán aucun autre choix que celui de jouer le contre. Seul souci pour San Lorenzo, les hommes d’Eduardo Domínguez se délectent de telles situations. Rolfi Montenegro s’offrait une merveille de coup-franc juste avant la pause, Espinoza s’échappait côté droit au retour des vestiaires pour offrir le 2-0 à Wanchope, Matías Caruzzo se déchirait pour laisser filer Espinoza avant de marquer contre son camp, Huracán venait de tuer le match en moins de 10 minutes. A 0-3, se montrait désorganisé en seconde période et allait tout juste sauver l’honneur à l’entrée du dernier quart d’heure. Malheureusement pour les hommes de Guede, le premier clásico de 2016 est pour l’ennemi qui semble poursuivre sur la lancée de sa fin de saison 2015.

 

Copa Ciudad de Mar del Plata : balle de match San Lorenzo

Reste que tout n’est pas si sombre côté San Lorenzo, même si le scénario a une fâcheuse tendance à se répéter en ce début d’année. Car la première de Guede avec le Ciclón avait eu lieu quelques jours plus tôt pour l’ouverture de la Copa Ciudad de Mar del Plata qui voyait ses protégés affronter Independiente pour le lancement des tournois d’été. Guede faisait alors quelques tests et son San Lorenzo mettait un bon quart d’heure avant de prendre le contrôle de la partie, bien aidé par les bonnes performances du duo Pablo Barrientos – Nicolás Blandi, à l’origine de la première occasion du match. Dominé au milieu, le Rojo se retrouvait sans réelles opportunités, l’entrée d’Aquino à la place de Droopy Gómez ne changeant rien. Malheureusement pour San Lorenzo, si l’ouverture du score de Blandi lui offrait un avantage au score mérité, une erreur de sortie et de main de José Devecchi allait lui coûter la victoire, Cuesta offrant un nul aux allures de hold-up à Independiente.

La deuxième rencontre de cette Coupe allait donc pouvoir être décisive et voyait le nouveau River de Gallardo entrer en piste à quelques jours du premier Superclásico de l’année. Premier match signifiait revue d’effectif pour el Muñeco avec un panachage entre jeunes promesses et joueurs appelés à être des cadres cette saison. Mais face à River, Pellegrino avait échafaudé un redoutable 4-4-1-1 qui allait permettre à son Rojo de prendre le dessus sur un adversaire qui ouvrait pourtant le score sur une action quelque peu confuse, le coup-franc d’el Pity Martínez terminant sur la tête de Balanta après un joli cafouillage provoqué par la déviation de Driussi au premier poteau. Si Independiente n’avait pas la possession, son organisation lui permettait de générer plus de danger que leur rival et de revenir dans la partie sur un frappe croisée d’Aquino que Batalla, loin d’être idéalement placé, voyait terminer sa course dans les filets. En seconde période, River baissait en intensité, laissant ainsi Independiente prendre le contrôle de la partie. Un débordement de Cebolla Rodríguez permettait à Aquino de s’offrir le doublé avant que Cuesta ne vienne enfoncer le clou. Les entrées de Mercado, Pischulichi et autres Ponzio ne changeaient pas la donne, même si River réduisait l’écart en fin de match, la bande à Gallardo va devoir montrer autre chose le week-end prochain face au rival Boca.

 

Copa de Oro : Estudiantes à un point

Il y a quasiment un an jour pour jour, les Xeneizes tombaient 4-1 face au Racing de Diego Cocca. Cette saison, Cocca parti, le résultat final n’a guère changé. Certes le Boca présent au Minela était plus qu’expérimental, el Vasco Arruabarrena faisant allègrement tourner tout en redonnant sa chance à Alexis Messidoro, nouvelle pépite du club qui avait fait exploser Emelec quelques jours plus tôt, mais le Racing mixte concocté par Sava, qui après deux défaites revenait au 4-4-2 à la Cocca, n’a pas fait dans le détail, profitant des largesses défensives de la maison Xeneize pour mener 2-0 après seulement 12 minutes de jeu (but de Milito et Acuña). Boca allait pourtant réagir, profiter du fait que le Racing ne parvenait pas à totalement tuer le match, et revenir dans la partie. Après avoir dominé la fin du premier acte, les Xeneizes, qui n’y arrivaient plus en seconde période, allaient revenir grâce à un penalty plus que généreux accordé par Delfino pour une supposée faute de Pillud sur Carrizo. Chávez transformait en deux temps, puis ramenait les siens après une offrande de Jara. Mais l’homme du match restait Delfino. L’arbitre de la rencontre, sans doute perturbé par le penalty inexistant accordé à Boca, en offrait un au Racing pour une faute tout aussi inexistante. Bou transformait la sentence et quelques minutes plus tard, après deux petits ponts à Rolín et Magallán, provoquait un second penalty, celui de la victoire 4-2.

Malheureusement pour La Academia, cette victoire ne lui permettra pas de remporter la Copa de Oro. Car en ouverture de celle-ci, les hommes de Sava avaient subi la loi du nouvel Estudiantes de Vivas. Marquant d’entrée de partie, les Pinchas souffraient sous les assauts du trio Camacho – Romero – Martínez et allaient ainsi logiquement se faire reprendre en milieu de premier acte. Mais Estudiantes se reprenait, porté notamment par le duo Gastón Fernández – Lucas Viatri et revenait en début de seconde période d’abord sur penalty puis sur centre d’Augusto Solari détourné par Cabral dans ses filets. Le Racing allait alors chercher à revenir une fois encore dans la partie et, grand classique face aux Pinchas, allait se faire piéger en contre à quelques minutes de la fin. Conséquence, si Boca peut encore espérer remporter la Copa de Oro, un simple résultat nul suffit aux hommes de Vivas.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.