On l’attendait avec impatience, malheureusement, le premier Superclásico de 2016 ne restera pas dans les annales pour son football. En revanche, question violence, on aura été servi.

Inutile de rappeler à quel point un Superclásico est un match à part dans la saison et ce, quel que soit l’enjeu. Mar del Plata était ainsi prêt à accueillir un match aux odeurs de souffre, le plus grand duel d’Argentine, du continent. Boca et son duo Tevez – Osvaldo face au River nouvelle formule de Gallardo, sur le papier, un match passionnant entre deux équipes qui devraient lutter pour le titre argentin et le titre continental. Après un recibimiento exceptionnel, les deux équipes pénétraient sur le terrain avec la promesse d’un grand moment. Il n’en sera rien.

Car d’entrée de partie, Boca annonce la couleur, le Superclásico sera un d’abord un combat physique. 16 fautes en 45 minutes, une succession d’agressions, de celle de Jonathan Silva d’entrée de partie pour un attentat sur Mercado (et un rouge mérité) à celles de Cubas (qui aurait mérité son rouge également) en passant par les tacles à retardement aussi stupides qu’inutiles d’Osvaldo qui n’est jamais véritablement rentré dans le match. Autant dire qu’on avait rapidement compris qu’à défaut de jeu, on aurait de l’intensité. Qu'à défaut de football, on aurait un combat. River tenait le ballon, s’évertuait à faire courir un adversaire réduit à dix et était récompensé de ses efforts sur un penalty de Pisculichi à la 20e minute (suite à une main aussi idiote qu'incompréhensible de Tevez). Derrière, quelques situations pour le Millo, quelques contres pour Boca, dont un face à face perdu par Carlitos face à Barovero, bien repris au dernier moment par Maidana. Et puis, plus rien, simplement de la violence. Une bataille de cours d’école. Un cauchemar.

On pensait alors que la pause allait calmer les esprits, que les discours des coaches allaient ramener tout le monde à la réalité. Il n’en fut rien. Deux rouges supplémentaires pour Boca, qui se retrouvait à huit avant que River, sans doute jaloux de ne pas avoir vu de rouge, allait finir la rencontre à dix, Maidana plaçant notamment un coup de boule à Tévez. Pour le football ? River aura essayé emmené par un excellent Nacho Fernández et un Leonardo Pisculichi libre de mouvement qui pouvait ainsi organiser le jeu à sa guise. Boca aurait pu s’appuyer sur les contres qu’il s’est construit, le quatuor Melli – Lodeiro – Tevez – Osvaldo permettant en théorie de proposer des choses intéressantes. Mais les Xeneizes ont surtout montré de la nervosité.

Peu de choses à retenir donc si ce n’est des images qui malheureusement devraient faire le bonheur des amateurs de buzz et une fois encore contribuent à faire du mal à l’image du football argentin et par extension sud-américain. Au coup de sifflet final, Arruaberrena et Angelici étaient sur la même longueur d’onde « ce n’est pas l’image que l’on veut donner de Boca » disaient-ils. El Vasco allant jusqu’à annoncer qu’il y aurait des discussions au sein du vestiaire et que le club allait faire son autocritique. En verrons-nous l’effet ? Réponse la semaine prochaine à Mendoza pour la deuxième manche. En espérant qu’on puisse enfin parler de football.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.