Alors que le rythme s’apprête à accélérer avec une journée prévue en milieu de semaine et que la Libertadores pointe le bout de son nez pour les grands du pays, la deuxième journée les a vu pour la plupart vaciller. Certains, comme Boca, s’enfoncent lentement dans la crise, d’autres, comme Central au contraire surfent sur la vague du succès.

Zona A : la belle affaire de Central

S’il n’y avait qu’un match à suivre en ce week-end argentin, c’était bien le Clásico Rosarino opposant Central et Newell’s, la grosse affiche interzone de la semaine. Vous ayant proposé ce lundi un inside dédié au match (lire Inside Rosario Central – Newell's Old Boys, au cœur du plus chaud des Clásicos), nous ne reviendrons pas en détail sur la rencontre. Les Canallas de Coudet ont parfaitement dominé une triste Lepra sans âme et sans jeu pour ce qui finalement restera la dernière de Lucas Bernardi sur le banc, l’ancien monégasque présentant sa démission dans les minutes suivant le coup de sifflet final. Cette victoire pour Central lui permet de réaliser la très belle affaire du week-end dans la zone puisque, outre lui assurer le sans-faute, elle permet aux hommes d’el Chacho, de se détacher d’entrée du peloton des prétendants.

Car quelques heures plus tard, River avait beau célébrer le retour du Cabezón Andrés D’Alessandro, sa première période totalement ratée au Kempes de Córdoba lui aura coûté cher. Totalement dépassé par la fougue et l’organisation toujours parfaite des Piratas de Zielinski, la bande à Gallardo a en effet pris l’eau de toute part pendant 45 minutes, Etevenaux s’offrant deux golazos pendant ce laps de temps. Menés 3-1 à la pause, les Millonarios ont certes totalement écrasé le second acte, dominant de la tête et des épaules la possession, se créant une multitude d’occasions, notamment par le nouvel entrant Iván Alonso, auteur de son premier but sous ses nouvelles couleurs, mais le retard était trop grand, les opportunités de contres laissés aux Piratas trop grande pour espérer revenir. Cette première défaite de River force désormais les hommes de Gallardo à courir pour rattraper leur retard.

Autre leader et favoris à perdre ses premiers points, Independiente n’avait pas réellement convaincu en ouverture et ouvrait rapidement le score grâce à son revenant Germán Denis, qui fêtait sa première titularisation par un but, conclusion d’un mouvement collectif parfait. Mais le Tomba, hôte du soir, réagissait par le jeu et s’offrait quelques belles occasions, bien emmené notamment par le duo Zuqui – Garro. Godoy Cruz allait ainsi être rapidement récompensé de ses intentions (à moins que ce soit Independiente qui allait être puni de sa volonté apparente de ne plus jouer autre chose que la défense de son but d’avance) et Santiago García ramenait le Tomba au score. Peu avant l’heure de jeu, Pellegrino lançait l’ancien de la maison Leandro Fernández, le Rojo semblait trouver un peu de dynamisme avant que Godoy Cruz ne reprenne le match en main et que Fernández ne quitte le terrain sur un rouge, hommage à son nouveau club. Independiente se contente donc d’un point et ne convainc toujours pas.

S’il en est un qui convainc, c’est bien San Lorenzo. Après la leçon donnée à Boca en Supercopa (lire Argentine - Supercopa Argentina : Inside Boca Juniors – San Lorenzo de Almagro), on attendait énormément du Ciclón d’autant que le visiteur du soir, Sarmiento, avait tout de la victime expiatoire. On n’aura certes pas eu droit aux envolées attendues, au jeu parfait pendant 90 minutes mais une fois encore, San Lorenzo a su montrer ce plus, cette envie, ce désir de faire basculer les choses en sa faveur et aura ainsi été justement récompensé. Piégé d’entrée de match par un but de Walter Busse, le Ciclón a une fois encore exposé ses largesses défensives (qui pourraient lui coûter cher face à un adversaire plus coriace) mais a surtout mis en évidence son énorme potentiel offensif. Car le Ciclón version Guede est un danger permanent. De Belluschi à Romagnoli en passant par l’excellent Pitu Barrientos, San Lorenzo sait se montrer déstabilisant pour ses adversaires. Mené au score, le Ciclón a alors poussé, tenté de retourner la situation et y est finalement parvenu, au bout du chronomètre, sur un dernier mouvement collectif parfait et une passe géniale de Mussis, entré à la pause, pour Barrientos. San Lorenzo décroche son premier succès du tournoi, clairement pas le dernier, et affirme son ambition.

Reste que pour l’instant, le seul à accompagner Central au sommet de la Zona A est une (belle) surprise : Colón. Le Sabalero se rendait chez un Quilmes encore traumatisé par le carton reçu au Monumental et n’a pas fait de cadeau. Le début de match était à l’avantage du Cervecero qui pensait alors guérir de ses maux en prenant le contrôle de la partie, jusqu’au contre létal du Sabalero, Sperdutti servant Mazurek pour la conclusion parfaite en trois passes. Quilmes allait revenir dans la partie mais, comme au Monumental, finir par craquer. A l’heure de jeu Colón profitait des largesses défensives du Cervecero pour tuer le match (et soigner sa différence de but) et ainsi signer un deuxième succès en autant de matchs et prouver que le jeu aide à obtenir des résultats.

Zona B : Aldosivi capitalise

Cette maxime est aussi celle d’Aldosivi. L’une des belles surprises de l’année 2015 ne semble pas vouloir changer d’un iota sa philosophie et grand bien lui en fait. Après avoir atomisé Olimpo, le Tiburón de Teté Quiroz a une fois encore séduit. Emmené par les menaces permanentes que sont les Lugüercio et autres Penco, Aldosivi a rapidement pris les devants (but de Galván à la cinquième minute) pour faire la course en tête. Pourtant, Argentinos a donné bien du fil à retordre au Tiburón, s’accrochant au tableau d’affichage avant de faire souffrir les locaux, notamment en seconde période après l’entrée en jeu de Romero. Mais rien n’y fera, le collectif d’Aldosivi est plus fort que bon nombre veulent le penser et le Tiburón s’offre un deuxième succès en autant de rencontre, conservant la première place.

Reste qu’Aldosivi n’est pas seul. A ses côtés, la surprise du début de tournoi, le promu Atlético Tucumán qui, après s’être payé le Racing en ouverture, envoie Boca dans la crise. Dans une Bombonera venue pour pousser un champion sortant à la dérive, le Decano a réussi le coup parfait, bien aidé il est vrai par les choix tactiques toujours aussi peu compréhensibles d’un Arruabarrena qui n’a jamais été aussi proche de la sortie. Du choix de positionner Cata Diaz dans le couloir droit en passant par un milieu à trois Gago – Bentancur – Cubas qui ne savait pas comment se positionneur sur le terrain en passant par l’absence de Meli et Lodeiro, habituels pourvoyeurs de ballon pour le duo d’attaque, rien n’a été cohérent côté Xeneizes. Ces errements, le promu en a parfaitement profité. Emmené par un magnifique Pulga Rodríguez et deux hommes Zampedri et González qui ont systématiquement malmené l’arrière garde Xeneize, le Decano virait en tête à la pause, gâchait bon nombre d’opportunités de tuer le match avant de se faire quelques (maigres) frayeurs en fin de partie, mais réussissait le coup parfait, celui d’une victoire 1-0. Côté Boca, la crise est désormais profonde, le club Xeneize n’a pas inscrit le moindre but depuis près d’un mois. L’ombre de Barros Schelotto n’a jamais autant planée sur la Bombonera.

La chance de Boca, c’est que l’autre favori de la zone, le Racing, ne gagne pas non plus. Quelques jours après sa qualification pour la phase de groupe de la Libertadores (où il retrouvera Boca), le Racing semblait pourtant bien parti pour s’imposer dans son Cilindro face à San Martín. Menant au score grâce à une offrande de Luis Ardente après un premier acte sans jeu, La Academia avait en effet repris les devants sur une merveille de la pépite Romero mais, faute de tuer le match, notamment par Lisandro López, se faisait reprendre bêtement dans les derniers instants. Tout cela profite ainsi à Aldosivi et à Tucumán mais aussi à Lanús vainqueur chez lui de Defensa y Justicia grâce à un doublé de son ancien goleador aujourd’hui de retour José Pepe Sand.

Les buts

 

 

Résultats

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.