Cinquième journée argentine riche en rebondissements. Alors que Central continue de planer sur la Zona A, San Lorenzo est piégé par son vieux rival, River Plate décolle de nouveau. Mais la grosse info de la semaine vient de la Zona B avec la nouvelle déroute de Boca et ses conséquences.

Zona A : le patron, c’est Central

Week-end de tous les dangers pour les prétendants au titre et à la Libertadores dans la Zona A puisque Central se déplaçait au Cementerio de los Elefantes pour un gros test face à la belle surprise Colón, San Lorenzo s’offrait un Clásico de Barrio en guise de digestion post-Libertadores et River accueillait Independiente pour un choc entre grands aux conséquences lourdes pour le vaincu.

Premier à entrer en piste, San Lorenzo allait défier son meilleur ennemi Huracán pour un Clásico de Barrio à la saveur étrange suite aux dernières semaines vécues par le Globo. Huracán venait en effet tout juste de retrouver le chemin des terrains et allait souffrir dans son Ducó face à la machine à possession qu’est le San Lorenzo de Guede. Emmené par les redoutables Fernando Belluschi et Pablo Barrientos, le Ciclón ne laissait aux locaux que quelques contres pour s’exprimer, souvent emmenés par le duo Cristian Espinoza – Ramón Ábila. En seconde période, Néstor Ortigoza montait d’un cran, San Lorenzo se montrait de plus en plus dangereux mais restait tout de même sous la menace des contres du Globo, le duo Montenegro – Ábila forçant Torrico à éviter le 0-1. Ainsi lors que Belluschi ouvrait le score pour les visiteurs à 20 minutes de la fin, le sort d’Huracán semblait scellé. D’autant que dans les derniers instants, Fernando Rapallini expulsait Mario Risso. Il n’en sera rien. Dans les derniers instants, l’inévitable Wanchope allait chercher l’égalisation pour Huracán, celle qui prive l’ennemi de toujours de s’échapper en tête de la Zona A, celle du cœur pour un groupe encore sous le choc de l’expérience vécue au Venezuela.

L’heure était donc venue pour Central de se rendre à Santa Fe pour y défier le leader du bielsiste Dario Franco et en profiter d’une part pour lâcher San Lorenzo, d’autre part pour envoyer un message aux autres candidats du groupe : le patron est Canallas. Car d’entrée de partie, les hommes d’el Chacho Coudet se sont évertués à montrer leur puissance collective et affiché une autorité de futur championnat. Solide derrière, jamais véritablement menacé par les Sperdutti et collègues, les Canallas ont ainsi laissé au trio Lo Celso – Larrondo – Rubén le soin de faire exploser l’arrière garde du Sabalero. Le premier ouvrait le score d’entrée de partie alors que le dernier allait attendre le second acte pour s’offrir un doublé dont une merveille de frappe pleine lucarne. Central était bien trop fort pour Colón qui s’était rapidement avoué vaincu et prend ainsi la tête de la zone.

Pendant ce temps, alors qu’Olimpo décrochait ses trois premiers points du tournoi face à un bien triste Arsenal, Godoy Cruz et Vélez confirmaient leur excellent début de tournoi. Le Tomba a été transfiguré par sa victoire au Momumental et semble désormais inarrêtable. Nouvel exemple à Banfield où les mendocinos ont une nouvelle fois offert une belle prestation d’ensemble face à un Taladro aux mêmes intentions offensives. Les deux équipes rentrant dos à dos à la pause, Santiago Silva ayant répondu sur penalty à l’autre Santiago, García, les occasions dangereuses manquaient finalement de tranchant en seconde période jusqu’à une fin de match épique. Tout commençait par une erreur d’el Chiqui Pérez qui poussait dans son but un centre d’Abecassis et semblait offrir la victoire aux visiteurs. Mais Gio Simeone ramenait son Taladro au score dans les ultimes instants avant qu’el Moro García ne vienne offrir les trois points aux siens. Godoy Cruz se retrouvait ainsi co-leader de la Zone avant que le nul de San Lorenzo et la victoire de Central ne repousse le Tomba à la troisième place. Sur ces talons donc, l’autre belle surprise, Vélez. Freiné la semaine passée par les Cuervos dans des conditions compliquée (Vélez terminant à neuf), les hommes de Christian Bassedas ont une fois encore fait appel au mélange talent – cœur pour arracher trois points face au Gimnasia et ainsi rester au contact des leaders.

Restait alors à savoir qui de River ou d’Independiente allait basculer dans la déprime. Une semaine après un Clásico qu’il pensait avoir remporté pour l’un et une semaine avant un Superclásico qui s’annonce bouillant pour l’autre, le choc entre deux grands d’Argentine fermait le week-end argentin. Deux équipes désireuses d’éviter une défaite signifiait un début de match tambours battant, les deux formations cherchant à ouvrir la marque, proposant ainsi un jeu rapide qui dépassait souvent le milieu de terrain. La première mèche était allumée par Independiente et Aquino qui, seul au point de penalty, manquait le cadre de manière assez inexplicable. La réponse était signée Alario dont l’enchainement contrôle – volée forçait el Ruso Rodríguez à une belle parade. Barovero repoussait ensuite un coup-franc de Rigoni, le premier acte voyait Millo et Rojo rentrer dos à dos. En seconde période, les belles intentions s’essoufflaient mais River se montrait toujours entreprenant. El Pity Martínez tentait de perforer les lignes arrière d’Independiente sans réel succès, les minutes défilaient et le Rojo semblait avoir laissé passer l’orage, se procurant à son tour quelques belles situations par Vera et Cebolla Rodríguez. C’est à ce moment que surgissait Alario pour tromper, en deux temps, le portier du Rojo et inscrire le seul but du match. Celui qui permet à River ne décoller de nouveau, décrochant ainsi sa première victoire depuis le match d’ouverture face à Quilmes et ainsi se préparer au mieux au Superclásico du week-end prochain.

Photo : ALEJANDRO PAGNI/AFP/Getty Images

Zona B : le chaos à Boca

Le Superclásico est d’autant mieux préparé par River que l’ennemi juré Boca est une fois encore retombé dans le gouffre dans lequel il était enfermé il y a encore quelques semaines. Au soir de la défaite à la Bombonera face à Tucumán, on ne donnait pas cher de la peau d’el Vasco Arruabarrena qui avait pourtant sauvé sa place grâce à deux victoires, dont une avec la manière face à Newell’s. Mais le choc du week-end face au Racing, répétition du rendez-vous de milieu de semaine en Libertadores, aura été celui de trop. Car si le Racing n’est pas encore génial dans le jeu, l’impuissance manifestée par les Xeneizes au Cilindro et leur incapacité à tenir des Romero et autres Martínez aura été à l’origine d’une nouvelle défaite méritée et sans réaction apparente d’un champion à la dérive. Le Racing, qui était tout aussi mal en point dans cette Zona B, s’est ainsi remis dans le droit chemin en gérant la partie avec autorité et revient ainsi à deux longueurs de Boca qui a depuis décidé de se séparer d’Arruabarrena (lire Boca vire Arruabarrena !) au pire des moments. Sans doute une preuve supplémentaire du chaos qui s’est installé dans toutes les strates du club depuis plusieurs semaines.

Le Racing et Boca en retard, les premières places sont donc laissées aux outsiders et aux surprises. Ils sont deux dans chacune des cases. Au rayon des outsiders, deux équipes réputées pour leur pragmatisme, Lanús et Estudiantes. Le Granate se déplaçait à San Juan avec son 4 sur 4 et aurait bien pu poursuivre le sans-faute. D’abord dominé par les Verdinegros, le Granate allait concéder l’ouverture du score au moment où il revenait dans la partie mais revenait assez rapidement, juste avant le retour aux vestiaires puis virait en tête grâce à l’inévitable Pepe Sand. San Martín revenait au score et allait dominer toute la fin de partie, bien aidé par l’expulsion de Nicolás Aguirre mais le Granate, aidé parfois par la chance comme sur la talonnade de l’arbitre Pablo Diaz qui privait Molina d’une frappe dans un but qui semblait s’offrir à lui. Ce nul permet à Lanús de conserver son invincibilité mais aussi la tête de la Zona B devant les deux surprises qui ont une fois encore écrasé l’opposition ce week-end, l’Atlético Tucumán, auteur d’un 3-0 sec face à un triste Rafaela, et Defensa y Justicia, meilleure attaque du tournoi, qui a atomisé Aldosivi 4-0. Derrière eux, l’autre pragmatique Estudiantes s’est offert un carton face à un Argentinos à la dérive. Le Bicho n’a en effet pris qu’un point sur 12 possibles.

Les buts

 

 

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.