Au beau milieu d’un Superclásico tendu, l’Argentine a laissé parler les attaques ce week-end. Avec 48 buts en 15 matchs, il valait mieux ne pas être gardien. Bilan du week-end.

Zona A : Central n’en profite pas, Godoy Cruz se mêle à la lutte

Depuis la défaite à Quito face à la LDU, San Lorenzo n’avance plus. Après deux résultats nuls (un en championnat, un en Libertadores), les hommes de Pablo Guede semblaient bien décidés à profiter du déplacement au Bosque pour relancer la machine. Les premières minutes le laissaient penser avant que le Gimnasia ne se mette en route. Car ensuite San Lorenzo a beaucoup subi et s’en sort plutôt bien avec notamment un but refusé au Lobo pour une faute peu évidente de Medina et un penalty devenu coup-franc pour une main de Mercier pourtant dans sa surface. Reste que ce point pris au Bosque ne permettait donc pas au Ciclón de reprendre sa marche en avant.

L’occasion était donc rêvée pour Central de s’échapper au sommet de la Zona A d’autant que l’adversaire du week-end, Banfield, semblait peu à l’aise ces derniers temps. Malheureusement, après avoir perdu de manière assez sévère au Brésil en milieu de semaine, les Canallas n’ont pu faire mieux que prendre un point. Comme San Lorenzo, les hommes de Coudet se sont lancés à l’assaut des buts du Taladro d’entrée de partie, imposant leur pressing et leur intensité si caractéristique. Mais Banfield, d’abord replié allait frapper le premier sur un coup de pied arrêté qui permettait à Bettini d’ouvrir le score. La tâche se compliquait alors pour Central qui, s’il continuait de pousser, emmené par un excellent Marco Ruben, se retrouvait souvent menacé par les contres des hommes de Vivas. Si Central n’avait pourtant pas su générer suffisamment de danger en première période, le début de second acte était tout autre. Ruben surgissait dès la 34e seconde mais voyait sa frappe sortie par Navarro, Donatti égalisait à la 4e minute du second acte et relançait alors la machine. Pendant 10 minutes, Central poussait et dominait un Banfield totalement regroupé qui allait céder une seconde fois sur une merveille de Musto, le plus dur semblait fait. D’autant que Central continuait de générer du danger sur les cages de Navarro et que Banfield semblait alors avoir totalement abandonné tout espoir. Et pourtant, alors que tout semblait perdu, Claudio Villagra nettoyait la lucarne de García et offrait un point miraculeux au Taladro.

Les leaders ainsi freinés, la belle affaire est pour l’équipe du moment dans la zone, Godoy Cruz. S’il est un moment clé dans le début de tournoi du Tomba, c’est bien la victoire au Monumental. Car depuis, les hommes de Sebastián Méndez sont capables de tout, même de résister aux circonstances les plus défavorables. La preuve avec ce match qui clôturait la 6e journée face à Patronato. Un penalty non accordé en sa faveur, un golazo de Masuero pour donner l’avantage aux visiteurs, un rouge logique pour une agression de Godoy sur Garrido, tout cela n’était pas suffisant pour empêcher le Tomba d’aller chercher une quatrième victoire de rang. Car lorsque Godoy Cruz se met à jouer, il est inarrêtable. Santiago El Morro García égalisait en fin de premier acte, Jaime Ayoví donnait l’avantage et breakait en début de second période et Godoy Cruz pouvait alors tranquillement filer vers la victoire, celle qui lui offre la deuxième place de la Zona A, à un point de Central.

Pendant ce temps, Colón coulait à Independiente, Vélez tombait à Arsenal et Belgrano retrouvait le goût de la victoire en atomisant tranquillement Sarmiento. Ne restait alors qu’à River de profiter des résultats du week-end pour revenir dans la course.

Photo : ALEJANDRO PAGNI/AFP/Getty Images

Zona B : Boca en crise, les défenses explosent

Pour cela, River devait se défaire de son meilleur ennemi Boca pour un Superclásico qui s’annonçait une fois encore bouillant. Bouillant car en nommant Guillermo Barros Schelotto à quelques jours du match et après une sortie en Libertadores d’une indigence rare, Boca était aussi attendu au coin du bois au Monumental où tout le peuple rouge et blanc espérait voir les siens lui donner la leçon. De leçon, il n’y en aura pas eu. Pourtant River a essayé, se montrant comme à son habitude, maître du jeu, maître du ballon, les hommes de Gallardo n’ont cessé d’envoyer des vagues se briser sur la défense Xeneizes, appuyant le plus souvent sur les ailes et abusant de centres qui ne trouvaient ni Alario, ni Mora. Face à River, Boca était venu en costume de guerrier, tâchant de défendre bec et ongle une égalité à zéro et pourquoi espérer quelques contres. Les hommes du Mellizo en auront bien quelques-uns, notamment en début de seconde période lorsque River paraissait flancher quelque peu mais finalement, l’incapacité de Boca à produire du jeu lui portait préjudice et les Xeneizes allaient se contenter d’un bon point pris chez le rival éternel qui permet de laisser celui-ci dans le ventre mou de sa zone. « S’il n’y avait pas de souci de jeu, je ne serais pas arrivé sur le banc » dira Barros Schelotto en fin de rencontre, Boca allait se faire ensuite bouger par ses hinchas mais se contente de ce point qui ne lui permet cependant pas non plus d’avancer.

Car ailleurs dans la Zona B, les autres avancent et accélèrent. A commencer par le Racing. En déplacement à Santa Fe, La Academia, malgré une équipe alternative, a offert un festival offensif, bien aidé il est vrai par des défenses peu inspirées. Il ne fallait que 5 minutes pour que le trio Martínez – Milito – Noir ne se mette en action, le colombien servant la légende du Racing qui permettait au dernier, après une talonnade, d’ouvrir le score. Le round d’observation était oublié, les chevaux lâchés. Huit minutes plus tard, Bruno Pittón profitait d’une mauvaise sortie de Saja pour égaliser puis, huit autres minutes plus tard, Gastón Díaz redonnait l’avantage aux hommes de Sava en concluant une merveille de mouvement collectif. Impossible de respirer, dans les dix minutes suivant, Riaño puis Milito avaient aussi fait trembler les filets, 3-2 à la pause pour le Racing, on pensait avoir tout vu. Il n’en était rien. Car si le rythme baissait quelque peu en début de seconde période, le festival offensif allait se poursuivre. Roger Martínez oubliait Gastón Díaz à droite, sur le contre Pittón servait Villar qui ramenait Unión au score. Mais la folie s’était emparée de ce match. Milito servait Martínez qui trouvait le poteau, sur le rebond, la légende de La Academia redonnait l’avantage aux siens. La fluidité collective du Racing brillait, la pépite Roger Martínez s’offrait un but mérité dans les arrêts de jeu avant que Lisandro López ne profite d’une balle piquée de Milito sur le poteau pour ajouter son nom au tableau d’affichage. Le Racing s’impose 6-3 et a définitivement lancé son tournoi.

Cette folie offensive s’est répandue à toute la Zona B. De Tigre qui décroche son premier succès du tournoi en atomisant un Atlético Tucumán jusqu’ici invaincu 5-0 au duo Lanús – Defensa y Justicia, les buts ont tremblé ce week-end. Le leader Lanús accueillait Newell’s et n’a jamais laissé le moindre espoir à la Lepra. Systématiquement à la recherche du but adversaire, réduisant tout espace dans lequel pouvait s’engouffrer Newell’s en contre, le Granate, porté par quelques individualités de haut niveau comme Lautaro Acosta, Maxi Velázquez, Román Martínez ou Miguel Almirón, n’a finalement jamais tremblé face à une Lepra une fois encore bien inquiétante par son impuissance. Román Martínez s’offre un doublé, Pepe Sand son inévitable but, Lanús s’impose 3-0 et conserve les commandes de la Zona B à l’heure de se rendre au Cilindro. L’autre sensation du moment reste sans aucun doute le Defensa y Justicia d’Ariel Holan, ancien adjoint de Jorge Burruchaga et de Matías Almeyda. Après en avoir passé 4 à Rafaela et à Aldosivi, el Halcónest ainsi allé s’amuser à La Paternal, s’appuyant sur un collectif impressionnant duquel le danger peut venir de partout emmené par des pibes comme les deux Tomás, Pochettino la promesse Xeneize et Martínez, la promesse millonaria. 5 buts et un triplé de Bordagaray plus tard, Argentinos, dominé de bout en bout et qui a surtout étalé ses largesses défensives, se retrouve avec un Carlos Mayor démissionnaire quand Defensa y Justicia désormais deuxième de la zone à trois points du leader.

Les buts

 

 

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.