Huit journées, huit points. Tel est le retard des deux géants sur la tête de leur zone respective alors que le tournoi argentin arrive à mi-course. Pendant ce temps, les Central et autres Lanús continuent de planer sur l’Argentine.

Zona A : Independiente se rapproche, Central ne craque pas

Opération dernière chance pour River Plate. Après avoir concédé le nul en Libertadores (lire The Strongest 1 - 1 River Plate), la bande à Gallardo savait que tout autre résultat qu’une victoire au Monumental face à Banfield serait synonyme de fin des espoirs de titres voire de Libertadores. Car quelques heures auparavant, plusieurs équipes précédant le Millo au classement s’étaient imposées.

Premier à entrer en piste, Vélez a su se sortir du piège qu’est devenu le Kempes par sa honteuse pelouse (si tant est que l’on puisse parler de pelouse). Pour cela, les hommes de Bassedas ont pu compter sur l’aide d’une défense Pirata au niveau de son terrain pour ainsi tuer le match d’entrée de partie (2-0 après 10 minutes de jeu). Le Fortín a ensuite souffert en seconde période suite à l’expulsion du premier buteur Alvarenga à l’heure de jeu mais possédait alors une avance de trois buts insurmontable pour Belgrano, d’autant que le champ de patates qu’était le Kempes ne permettait absolument pas de construire quoi que ce soit si tant est que l’une des deux formations en exprimait le désir. Ce succès permettait tout de même à Vélez de poursuivre sa série d’alternance victoire/défaite et de rester au contact de la tête. Dans la foulée, Colón pouvait en profiter pour prendre provisoirement les commandes du groupe. Encore fallait-il sortir vainqueur de l’énorme clásico santafesino qui l’opposait à Unión.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce clásico n’aura pas été sans conséquences pour un Sabalero qui semblait avoir repris sa marche en avant en atomisant River lors de la journée précédente. Tout aura basculé en 5 minutes, les cinq dernières du premier acte. Il y aura d’abord ce but (justement) refusé à Ledesma après une bonne minute de palabres qui allait casser la belle mécanique de Dario Franco. Car derrière, le Tatengue allait ouvrir le score dans une ambiance qui commencer à sentir le soufre. D’entrée de seconde période, Unión doublait la mise et coulait davantage un Colón qui n’y était plus. Le Tatengue allait en profiter pour s’offrir une goleada, les nerfs des supporters du Sabalero lâchaient en même temps que les pierres volaient sur le terrain. En coulisse, les conséquences seront encore plus terribles. Car outre le simple fait de perdre 3 points et un clásico, Colón a semble-t-il perdu son monsieur Plus, Alan Ruiz. « Un cycle se termine pour moi. J’espère que les dirigeants se réuniront avec mes représentants pour résoudre cette situation. Il me reste 2 mois de contrat mais c’est une affaire personnelle. Ce qui j’ai vécu aujourd’hui ne doit plus se produire. Je ne me vois pas jouer la revanche dans un mois. » Des propos durs qui illustrent ce qu’il s’est passé en coulisse à la pause et lors du second acte. Ruiz a en effet été sévèrement critiqué par ses coéquipiers à la mi-temps pendant que son frère se faisait copieusement insulter en seconde période par les hinchas du club. Si son envie de départ venait à être définitive, les conséquences de ce clásico dépasseraient ainsi les simples 3 points.

Reste que la défaite de Colón fait les affaires d’Independiente et de Godoy Cruz. Le Rojo a profité de l’exclusion d’Andrade pour retourner la situation au Libertadores de América face à Patronato alors que le Tomba continue sa série de victoire en franchissant difficilement l’obstacle Olimpo. Alors que San Lorenzo venait de boire la tasse face à Quilmes, exposant ses difficultés du moment (le Ciclon est pratiquement hors course en Libertadores), River n’avait donc pas le choix, il fallait se défaire de Banfield. Le souci, c’est que le Millo de Gallardo ne s’en est pas sorti. La faute à une accumulation de mauvais choix offensifs, un manque de justesse technique et une inefficacité offensive symbolisée par un Rodrigo Mora jamais dans les bon choix. El Muñeco pouvait sortir irrité de la prestation des siens (lire Gallardo en colère) le point pris par River le relègue désormais à huit point de la tête qui reste propriété de Central, sorti vainqueur de Sarmiento en clôture de la journée dans la Zone, laissant Caruso Lombardi se battre avec ses barras au retour de la rencontre.

Photo : ALEJANDRO PAGNI/AFP/Getty Images

Zona B : Boca coule

Huit points c’est aussi ce qui sépare désormais Boca du leader Lanús. La faute à un début de match catastrophique des Xeneizes face à un leader qui, alors que ses hinchas rendaient hommage au retour de Guillermo Barros Schelotto, tuait la partie en 4 minutes, les 4 premières. Derrière, si Carlitos Tevez se démenait pour tenter de ramener les siens (quand Osvaldo restait totalement transparent pour son retour), les offensives des Almirón et autres Mouche auront souvent déstabilisé une défense Xeneize encore une fois loin de montrer quelque gage de solidité pendant que devant, même si Boca avait le ballon, il ne savait finalement qu’en faire pour espérer générer du danger. Ce succès permet au Granate de conserver sa place de leader au moment où la concurrence d’affirme de plus en plus.

Premier prétendant, Estudiantes. Les Pinchas accueillaient Defensa y Justicia pour l’autre grand choc de la journée dans la Zona B et sera sorti vainqueur d’un duel âprement disputé. La meilleure attaque d’Argentine allait frapper d’entrée de partie en imposant ses velléités offensives et ouvrant le score par Bordagaray à la conclusion d’un mouvement collectif une fois encore parfait et d’un travail sur toute la largeur du terrain. La verticalité d’el Halcón posait bien des soucis aux Pinchas, le quintet Isnaldo, Andrés Ríos,  Stefanelli, Guido Rodríguez et Tomás Martínez brillant encore de mille feux. Mais Estudiantes n’est pas dépourvu en capacité de réaction. Avec son intensité caractéristique et sa capacité à profiter au maximum des offrandes adverses, les Pinchas égalisaient à la demi-heure avant de virer en tête à la pause sur une énorme boulette de Barboza. En seconde période, les deux équipes se rendaient coup pour coup, Rafael Delgado ratait une incroyable occasion d’égaliser pour les visiteurs et laissait donc Estudiantes rester à trois points du Granate, installé aux côtés du surprenant Atlético Tucumán qui a balayé un Argentinos indigne de son passé.

Autre prétendant, la machine à cartonner à l’extérieur qu’est devenu le Racing. Après s’être offert Boca et Lanús à domicile et avoir puni Unión sur un score de tennis, La Academia a remporté un nouveau set face à un Atlético Rafaela qui confirme qu’il fait bien partie des équipes les plus faibles du tournoi. Pourtant, tout avait mal débuté pour les hommes de Sava qui encaissaient un but d’entrée de partie par Anselmo parti plein axe. Et si le Racing réagissait rapidement grâce notamment à un Licha López toujours aussi efficace, sa défense le trahissait quelques instants plus tard, laissant augurer d’une soirée plus compliquée que prévue. Mais il n’en sera rien. Car au retour des vestiaires, le Racing allait accélérer et tuer le match en 15 minutes, le temps pour Sanchez, López et Bou d’offrir trois buts d’avance avant que Pereyra ne vienne sceller le score après une nouvelle réduction du score des Cremas. Désormais co-meilleure attaque du tournoi, le Racing se retrouve désormais à cinq points du leader, à deux d’une place en Libertadores.

Mais la principale menace pourrait bien venir de derrière. Huracán était pourtant mal embarqué à Parque Patricios face à Temperley, encaissant deux buts en une demi-heure, mais le Globo possède cette incroyable capacité de réaction et cette efficacité qui en font un épouvantail. En deux minutes avant la pause, les hommes de Domínguez revenaient grâce à une frappe lourde signée Mariano González et au premier numéro de l’inévitable Wanchope Ábila. Les choses allaient ensuite été facilitées par la sévère exclusion d’Ariel Cólzera mais avec un Ramón Wanchope Ábila toujours aussi incroyable dans sa capacité à finir la moindre occasion, ce Huracán là est une machine. Ábila s’offrait un triplé, le Globo signe un quatrième succès consécutif et se retrouve à six points du leader avec deux matchs de retard à disputer face à deux mal classés de la zone. Autant dire que le Globo est un bien beau leader virtuel.

Les buts

 

 

Résultats

Classements

Photo une: ALEJANDRO PAGNI/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.