Dans un tournoi court qui voit les grands toujours en retard, les surprises n’en sont désormais plus. Godoy Cruz et Lanús, tous deux en démonstration, se prennent à rêver de titre.

Zona A : Central trébuche, Godoy Cruz en profite

C’est l’histoire d’une transformation, celle d’un club passé de l’anonymat aux lumières des premiers rôles. Une transformation dont le principal artisan est un (autre) jeune coach arrivé il y a quelques mois : Sebastián Méndez. Car dès son arrivée dans une équipe traumatisée par des séries négatives, l’entraîneur du Tomba n’a eu qu’une idée en tête, imposer sa vision du football à son groupe. Le message a été reçu, compris et est aujourd’hui parfaitement récité. Un 4-5-1 équilibré ou chaque élément rempli son rôle, un cœur énorme et un caractère qui lui permettent de lutter contre toute adversité. Ce savant mélange a encore été déterminant dans la victoire rapportée du déplacement à Amalfitani. Après un premier acte équilibré mais conclu à l’avantage de Vélez, qui avait fortement menacé Rey et ouvert le score sur un but de Maxi Romero, le Tomba a attendu la seconde période pour frapper. Un but d’Ayoví dès le retour des vestiaires et dix minutes de folie en fin de rencontre auront suffi pour que la bande à Méndez poursuive sa série et, avec six victoires en sept matchs, prend les commandes de la zone.

Car dans le même temps, Rosario Central a été freiné. En déplacement à Bahía Blanca, sous des trombes d’eau, les Canallas avaient pourtant tout pour réussir une bonne performance, à commencer par un adversaire mal classé réduit à dix au quart d’heure pour deux fautes grossières de Quiroga, mais faute de justesse et incapables de poser leur jeu, les hommes de Coudet ont offert une première période insipide, marquée par les fautes et les erreurs qui n’a pas généré bien des émotions (le terrain n’aidant certes pas) avant de se retrouver à courir après le score suite au but de Nicolás Figal. Ce but réveillait un temps Central qui allait alors égaliser et se contenter du nul, faute de mieux. Conséquence, les Canallas cèdent la première place au Tomba et voient revenir sur eux le trio Arsenal – Gimnasia – San Lorenzo, Independiente d’en profitant pas non plus après son triste 0-0 à Sarmiento.

El Arse s’impose face à Defensa y Justicia, le Gimnasia en fait de même chez lui face à Quilmes alors que de son côté, San Lorenzo offre l’un des matchs de la semaine face à Belgrano. Car toute la semaine, le travail tactique de Guede autour de ses triangles (lire Le Barça de Guede) avait suscité des espoirs. Malheureusement pour le peuple Cuervo, le début de premier acte virait à la catastrophe. Manquant de clarté et de profondeur, San Lorenzo se faisait prendre au piège Belgrano qui profitait parfaitement d’une défense aux limites du ridicule pour s’offrir deux buts d’avance en rien de temps, doublé d’un ancien de la maison Sebastián Luna. Mais le Ciclón a du cœur et offensivement reste un véritable danger et allait lui permettre de revenir en deux minutes folles juste avant la pause. Guede lançait Mercier pour densifier son milieu et faire remonter el Gordo Ortigoza. S’il manquait toujours de profondeur, le Ciclón pouvait néanmoins compter sur l’un des hommes du match, Fernando Belluschi qui lui redonnait l’avantage à l’heure de jeu, San Lorenzo allait alors conserver, non sans mal par moment, son avance et s’offrir une victoire aussi spectaculaire que rassurante puisqu’elle permet de mettre fin à un mois et demi d’absence de victoire.

Pendant ce temps dans la Zona A, les rêves de titre et de Libertadores se sont quasi définitivement envolés pour un River qui semble de plus en plus proche de la fin du cycle Gallardo. Le Millo trouve le moyen de perdre à Paraná face à Patronato et se retrouve désormais à 11 points du leader, à 9 de Central quand il n’en reste plus que 21 en jeu.

Zona B : Lanús résiste

Pour Boca en revanche, le rêve est toujours possible. Face à un Rafaela toujours aussi faible, les Xeneizes se sont rassurés en même temps qu’ils se sont amusés, s’offrant ainsi un deuxième succès en trois matchs qui les maintient dans la course même si il ne leur permet pas de réduire l’écart.

Car devant, Huracán a fait du Huracán, à savoir s’écrouler au moment où il pouvait prendre les commandes en concédant notamment un nul insipide face à un Argentinos qui ne pèse pourtant pas bien lourd cette année avant de tomber face à Tucumán. Car le Monumental José Fierro pouvait chanter “La Libertadores es una obsesión" (“La Libertadores est une obsession”), le Decano a décroché un nouveau succès grâce à un savant mélange de football, de sacrifice et de chance. De football par sa Pulga, Luis Rodríguez, par l’apport de Leandro González, de Cristian Menéndez et par la sécurité qu’apporte un Lucchetti dans les buts. De sacrifice comme cette volonté de poursuivre à tout prix la formidable série à domicile de 28 matchs sans défaite (avec seulement 6 résultats nuls) entamée à Primera B. De chance enfin comme cette dernière victoire arrachée face à un Globo qui paye peut être aussi les kilomètres accumulés en Libertadores et qui, par Espinoza, manquait la balle du break avant de prendre le but de la défaite sur l’action suivante à la 90e. Cette victoire permet au Decano de doubler Huracán et de rester au contact des deux leaders Estudiantes et Lanús.

Les Pinchas se rendaient à Temperley et ont immédiatement cherché à marquer leur territoire, Augusto Solari ouvrant le score à la deuxième minute du match. Mais les locaux égalisaient dans la minute suivante et affirmaient leur volonté de ne pas se laisser faire. Sous des trombes d’eau, sur un terrain aux limites de l’impraticable (certaines zones étant totalement détrempée), Estudiantes, qui avait fait pression pour que la rencontre soit maintenu, a bien fait puisque les hommes de Vivas sont allés chercher une précieuse victoire en seconde période. Sans briller, sans jeu, mais, à la Estudiantes, avec toujours une efficacité redoutable qui leur permet de prendre leur 15e point sur les 18 derniers mis en jeu. Le jeu, il faut donc aller le chercher chez le leader Lanús. Le Granate se rendait à Santa Fe pour défier Unión, fraichement vainqueur d’un Clásico, deuxième victoire en 2016. Après un vibrant hommage rendu à Diego Barisone, footballeur décédé sur la route il y a quelques mois, le Granate a offert un récital et tué le suspense en 40 minutes, les 40 premières. Car quand le Granate a mis le pied sur le ballon et commencé à acculer son adversaire dans son propre camp, son potentiel offensif s’est exprimé et a fait mal. Un but d’Acosta au quart d’heure, un triplé de Sand en 20 minutes et les hommes d’Almirón en avait déjà fini avec un Tatengue totalement dépassé, rendant la deuxième période anecdotique. Lanús résiste ainsi de la plus belle des manières à ses poursuivants et reste seul leader de la Zona B au moment d’aborder le Clásico del Sur

Les buts

 

 

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.