Il ne reste plus que 90 minutes et le tournoi de transition argentin aura délivré ses verdicts. A l’aube du coup d’envoi de l’ultime journée, il reste encore trois points chauds qui animeront le prochain week-end.

Godoy – San Lorenzo : finale pour le titre

Tandis que Lanús peut tranquillement gérer sa fin de tournoi et préparer au mieux sa finale pour le titre de champion, son adversaire tarde à se faire connaître et est le principal, pour ne pas dire l’unique intérêt de la zone A. A Mendoza, Godoy Cruz savait qu’une victoire face à Belgrano lui permettrait de rester maître de son destin alors qu’au Cementerio de los Elefantes, San Lorenzo devait absolument se sortir du piège Colón. Ni l’un, ni l’autre n’aura craqué. Sebastián Méndez ne croit pas en la chance et veut que son équipe soit maîtresse du jeu. Message reçu par ses joueurs, Godoy Cruz s’évertuait à prendre le contrôle de la partie mais manquait de clarté dans son jeu pour se montrer véritablement dangereux. Face au Tomba, l’éternel et toujours aussi pénible à jouer Belgrano qui plantait un milieu destiné à court-circuiter les désirs de jeu des locaux et se procurait finalement la plus belle occasion du premier acte par el Picante Perreyra. Cette occasion réveillait le Tomba qui allait attendre le bout du premier acte pour enfin prendre les devants sur une merveille de coup-franc de Guillermo Pol Fernández. Ne restait alors plus qu’à gérer le second acte, fermer la boutique et essayer de tuer le match en contre et si Godoy Cruz allait souffrir en fin de partie, s’en remettant à un excellent Rey dans les buts, la victoire était là, le Tomba devra s’imposer lors du clásico cuyano pour gagner sa finale pour le titre face au Granate.

La pression sera maximale car pendant ce temps, San Lorenzo a parfaitement géré son déplacement à Santa Fe. Avec le même onze que celui qui avait fait tomber River la semaine précédente et les mêmes intentions, le Ciclón a pu une fois encore s’appuyer sur un Nico Blandi totalement transformé par Guede et redevenu le sérial buteur qu’il était dans sa jeunesse. L’ancien de Boca ouvrait le score d’entrée de partie, laissant ainsi toute possibilité de doute aux vestiaires et enfonçait un Sabalero à l’année 2016 passée du rêve au cauchemar avec deux clásicos perdus, un joueur star (Alan Ruiz) parti à cause de la barra, un entraîneur limogé, des dirigeants qui ont claqué la porte et une défaite peu glorieuse en Copa Argentina alors que le club avait réussi un début d’année des plus intéressants. Pourtant, les locaux allaient ensuite bousculer San Lorenzo, appliquant les traditionnelles recettes de la pression, du contrôle du ballon. Les hommes de Guede résistaient, bien aidés par un excellent Mercier et allait se donner de l’air en toute fin de partie grâce à Martín Cauteruccio. San Lorenzo reste ainsi au contact du Tomba mais va devoir désormais aller chercher un dernier résultat face à Banfield et espérer que Godoy Cruz ne s’impose pas dans le même temps. La mission débute déjà par quelques obstacles, un match déplacé à Amalfitani et les absences de Caruzzo et Mas, suspendus.

Estudiantes – Atlético Tucumán : finale pour la Libertadores

Dans la zone B, le dernier point chaud concerne la deuxième place, celle qui permet d’espérer un ticket pour la Libertadores. Et s’il n’est finalement pas si surprenant en soi de retrouver un Estudiantes engagé dans cette course, le duel à distance avec l’Atlético Tucumán relève de la folie pure. De la folie uniquement sur le papier. Car c’est chez lui que le Decano a construit son succès. A l’heure d’accueillir San Martín, Tucu avait en effet remporté six de ses sept matchs disputés au Monumental José Fierro et savait qu’il faudrait poursuivre cette série pour s’accrocher à son rêve et comptait sur son trident offensif la Pulga Rodríguez, Cristian Menéndez, Fernando Zampedri pour faire la différence. Pourtant ce sont les visiteurs qui allaient refroidir le Monumental lorsque Luis Ardente transformait un penalty consécutif à une main de Franco Sbuttoni. Empêtré, le Decano n’allait pourtant pas se laisser prendre au piège, porté par son cœur énorme et finalement offrir une fin de match de folie pure. Menéndez ramenait les siens à l’entrée du dernier quart d’heure, Acosta redonnait l’avantage quelques instants plus tard, l’espoir était revenu. Ce mélange d’espoir, de peur, de tristesse et de cœur, énorme, la recette gagnante de Tucumán. Qu’importe si les visiteurs égalisaient en fin de partie, qu’importe le jeu léché, laissé aux autres, le courage et le collectif du Decano peut tout renverser, même les situations les plus désespérées. Leandro Fernández marquait le but du 3-2 dans les ultimes instants, le silence du Monumental laissait place à la frénésie collective, Tucumán continue de rêver à la Libertadores. Pour cela, il faudra attendre qu’Estudiantes craque. Opposés à un Boca bis, qui ouvrait le score sur un but hors-jeu d’Andrés Chávez, les Pinchas ont parfaitement montré qu’ils savaient gérer leur destin, renversant rapidement le match et s’imposant finalement sans trembler. Tout se jouera donc lors de l’ultime journée, Estudiantes ne compte qu’un point d’avance sur Tucumán, les deux se déplaceront respectivement à Santa Fe pour affronter Unión et à Rosario pour y jouer Newell’s.

Argentinos Juniors – Sarmiento  : finale pour le maintien

Troisième finale prévue le week-end prochain, celle pour la survie en Primera. En s’imposant cette semaine, Temperley a assuré son maintien et laisse donc Sarmiento et Argentinos Juniors stresser une semaine de plus.

Opposé à l’ogre Lanús, le Bicho a parfaitement débuté son match, pressant comme il le fallait les sorties du Granate, s’appuyant sur le duo Federico Insúa - Cristian Ledesma et parvenant à générer quelques situations sur les buts de Monetti. Malheureusement pour lui, Argentinos allait subir un coup du sort en début de seconde période lorsqu’un centre-tir de Maximiliano Velázquez était boxé par Vargas dans ses propres buts. De quoi assommer et réduire tout espoir. Mais l’espoir justement est un carburant. Argentinos paraissait désorienté mais ne lâchait rien et allait être doublement récompensé. Une première fois par une tête de Carlos Bueno seul au deuxième poteau, qui permettait au Bicho d’égaliser, une deuxième fois, signe du destin (?), lorsqu’à Junín, Sarmiento se tirait une balle dans le pied en concédant un but gag face à Tigre. Alors certes Argentinos allait souffrir en fin de match mais s’accrochait à son résultat nul. Sarmiento tombait chez lui face à Tigre, ce point permet aux hommes de Raul Sanzotti de revenir à deux points du Verde. Tout se jouera donc également à distance le week-end prochain, Argentinos devra aller chercher une victoire à Rafaela, Sarmiento jouera sa survie à Bahia Blanca face à Olimpo.

Les buts

 

 

Résultats

Classements

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.