43 buts en 13 matchs, la Superliga argentine a beau signifier le retour des streams de mauvaise qualité, elle a ouvert par un festival offensif. L’Argentine nous avait manqué, son retour n’en fait que d’autant plus plaisir. Retour sur la J1.

Argentine – Superliga 2017/2018 : le guide de la saison

La Locura Argentina : Talleres façon puzzle

À l’heure d’écrire notre guide, on avait tout naturellement fait du Granate d’Almirón un candidat sérieux au titre. D’autant que si le premier acte de ce Talleres – Lanús était assez pauvre en situations, le Granate avait tout de même trouvé le temps de faire trembler les montants à deux reprises, une première fois par Román Martínez au quart d’heure, une seconde par Alejandro Silva à moins de 10 minutes de la pause. Talleres s’était montré dangereux en début de partie mais pour le reste, le favori sur le papier tenait son rang. Aussi, lorsque la T ouvrait le score d’entrée de second acte, Leonardo Godoy trouvant le poteau mais Junior Arias suivant parfaitement pour prendre le rebond, la réponse du Granate ne tardait pas, Martínez égalisant cinq minutes plus tard. Tout semblait finalement assez logique. Puis d’un coup, Lanús a explosé, éparpillé façon puzzle. Palacios obtenait et transformait un penalty (2-1), Nicolás Pasquini a envoyé un missile vers son propre gardien Fernando Monetti que ce dernier a cru sauver avant de voir Palacios suivre pour le 3-1, Menéndez s’est amusé dans une défense aux abonnés absents pour le 4-1 et même si Germán Denis a ouvert son compteur pour réduire un temps l’écart, el Chello Torres a mis fin à la punition dans les derniers instants. Si le déplacement au Kempes avait tout du piège, jamais on n’aurait pu s’attendre à ce que Lanús s’écroule de la sorte. 5-2 score final, le Granate va devoir se remettre la tête à l’endroit durant la trêve, ses deux prochains rendez-vous se nommant Boca en championnat et San Lorenzo en Libertadores.

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Les bons gros géants : plus ou moins sereins

D’autant que du côté de Boca, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Avec Carlitos en el palco, les Xeneizes, tout en jaune, accueillait une victime parfaite, Olimpo. Il n’a fallu que sept minutes à l’un de ses grands duos de la saison dernière pour se mettre en action : Cristian Pavón au débordement, Darío Benedetto à la conclusion, 1-0, sept minutes de jeu. Derrière, Boca a déroulé. Avec Gago à la baguette, Cardona et Pérez omniprésents, les hommes de Barros Schelotto ont fait l’étalage d’une fluidité impressionnante et se sont procurés une multitude de situations, ne laissant jamais Olimpo la possibilité d’envisager exister. Pablo Pérez a plié l’affaire en fin de première période, Benedetto a attendu la toute fin de rencontre pour sceller la nette victoire des siens (qui aurait pu/dû être bien plus large). Le champion s’est baladé, Olimpo a confirmé que son seul objectif serait d’assurer sa survie.

Du côté de River, le déplacement dans le Sud pour y jouer Temperley n’a pas apporté les mêmes garanties. Il faut dire qu’engagé en Libertadores, avec un effectif qui n’est pas encore stabilisé (Lucas Alario s’en va et aura du mal à être remplacé, les nouveaux arrivés doivent encore trouver le temps de se fondre dans le moule), le groupe de Gallardo a quelque peu souffert face au Gasolero, alternant le bon et le moins bon. Le bon, c’est ce mouvement Gonzalo Martínez – Nacho Scocco qui permettait à l’ancien leproso d’ouvrir le score ou ces multiples situations procurées au fil du match. Le moins bon, ce sont les nombreuses inquiétudes causées par la vitesse et les centres des hommes de Gustavo Álvarez qui auraient pu revenir dans le match sans un grand Germán Lux, auteur d’une parade décisive devant Sánchez Sotelo, ou avec un brin de réussite supplémentaire comme sur ce coup franc de Figueroa venu friser le montant droit du portier millonario. En seconde période, River a bien tenté d’accélérer, s’est procuré quelques situations, notamment par Lucas Alario qui est tombé à deux reprises sur un énorme Josué Ayala. Faute de tuer le match, River s’est alors fait quelques frayeurs mais a assuré l’essentiel, la victoire.

Reste alors le cas des deux rivaux d’Avellaneda. Opposés à deux autres ennemis intimes, le Racing jouait San Lorenzo quand Independiente affrontait Huracán. La Academia a parfaitement débuté son match face à un Ciclón en difficulté ces derniers temps, Licha López concluant un mouvement collectif parfait au quart d’heure pour ouvrir le score mais a fini par céder le ballon et céder les meilleures situations à son adversaire, Mussis passant son temps à se montrer dangereux à longue distance. C’est finalement assez logiquement que Cerrutti a ramené les siens dans la partie, laissé totalement seul à l’entrée de la surface sur un corner. Le match ainsi rééquilibré au tableau d’affichage, chaque équipe aura sa chance, Triverio gâchant probablement la plus belle de toute en trouvant le poteau d’un but pourtant vide., Musso sauvant ses albicelestes devant une tête surpuissante de l’excellent Paulo Díaz. De son côté, le Rojo, qui devait se faire pardonner son match raté en Sudamericana, a fait le taf face à un Globo qui avait pourtant cru faire le coup parfait lorsque l’inévitable Wanchope Ábila ouvrait le score peu après le quart d’heure. L’espoir n’a duré que 180 secondes, le temps pour Martín Benítez de ramener les siens puis en seconde période, les hommes d’Holan ont quelque peu accéléré, aidés par un adversaire bien conciliant, et se sont ainsi logiquement imposés chez eux.  

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Nos outsiders ont du talent : DyJ – Lobo loco

On a ouvert notre premier compte-rendu argentin 2017/18 par un match fou entre Talleres et Lanús, on va le conclure par l’autre match de dingue de cette J1, le choc des outsiders opposants Defensa y Justicia et Gimnasia La Plata. On se posait la question de savoir si el Halcón version Vivas allait assumer l’héritage de celui de Becaccece, la réponse n’aura pas tardé. Face au Gimnasia de Soso annoncé joueur et future équipe à suivre cette saison (pas seulement pour son maillot, probablement le plus classe de toute la Primera División), le premier acte a été une avalanche de buts. Ibañez ouvrait le score dès la troisième minute pour les visiteurs, Rius répliquait à la 10e après deux énormes parades de Yair Bonnin. La course poursuite était lancée, Ibañez récidivait hui minutes plus tard, exploitant un ballon mis dans le dos d’une défense bien naïve, Márquez égalisait en suivant une fois encore un ballon sauvé sur la ligne avant que Castellani ne vienne remercier Bonnin pour sa boulette à la 35e qui permettait à DyJ de passer enfin en tête. Un temps seulement puisque la défense jaune et verte se montrait à son tour bien trop aimable envers son adversaire, Faravelli exploitant un ballon mal dégagé par Leonel Miranda. 3-3 à la pause, on n’avait pas vraiment eu le temps de souffler, on pensait alors vivre un second acte en apnée. Car à peine le temps de revenir sur le terrain, Rius offrait un caviar à Márquez pour le 4-3 en faveur des locaux, qui allaient ensuite exploiter à merveille les espaces laissés par la défense à trois de Soso avec Fabián Rinaudo, habituel milieu centre replacé en libéro. Mais si Castellani et sa bande allaient continuer de menacer son arrière garde, le Gimnasia n’en oubliait pas sa volonté offensive, Ibañez se montrait de nouveau dangereux avant que Franco Niell, sur le terrain depuis une dizaine de minutes, n’égalise pour les visiteurs. 4-4, match fou, final de fou donc. Car Bonnin allait sauver les siens dans les ultimes instantes en sortant une énorme tête de Fabián Bordagaray et sauver le nul pour le Lobo, un nul totalement loco. Et vive les défenses à 3 !

A puro fútbol

Tigre 0 – 3 Vélez Sársfield : Entrée en matière parfaite pour Vélez face à un concurrent direct pour le maintien.

Banfield 2 – 1 Belgrano : Bettini et Cvitanich plient l’affaire en deux minutes. Le Taladro se fait peur en fin de match mais réussit son entrée.

Colón 1 – 1 Rosario Central : Joli match nul entre deux outsiders qui se séparent dos à dos et devront envisager de trouver un milieu de terrain, partie totalement délaissée une grande partie de la rencontre. Bien pour le spectacle, moyen pour viser plus haut.

San Martín 2 – 0 Patronato : victoire importante des sanjuaninos dans leur mission survie.

Atlético Tucumán 2 – 1 Godoy Cruz : Intéressant en Sudamericana, le Decano a validé sa belle semaine en prenant le meilleur sur Godoy Cruz. On a déjà prévenu mais on le rappelle, attention à Tucumán !

Newell's Old Boys 1 – 1 Unión : Match nul, score nul. On s’est bien ennuyé au Marcelo Bielsa. Newell’s inquiète déjà.

Estudiantes 2 – 1 Arsenal : Ne vous avait-on pas dit que Christian Alemán avait tout pour être l’une des révélations du championnat ? Il commence en offrant sa première victoire à l’Estudiantes de Matosas.

Les buts

Résultats

argj1

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.