Leader depuis plus de 10 mois, Boca prend seul les commandes du tournoi. Derrière, pendant que certains tentent de digérer leur semaine continentale, d’autres, comme Banfield, continuent de s’affirmer. Quatrième journée de Superliga sur LO.

Argentine – Superliga 2017/2018 : le guide de la saison

La Locura Argentina : revoilà Banfield

Après un départ poussif la saison dernière, Banfield avait grimpé les marches du classement pour s’installer durablement dans le top 5 et décrocher une qualification en Libertadores plus que méritée. On le sait tous, le plus difficile en football est de confirmer. Apparemment pas pour ce Taladro-là. Après s’être offert le Racing, Banfield se déplaçait au Gigante de Arroyito de Rosario pour l’une des affiches entre prétendants qui allait animer cette 4e journée de Superliga. On s’attendait à un match serré, on aura eu une démonstration. Emmené par le quatuor Cvitanich, Mouche, Sperdutti et Bertolo, toujours aussi efficace, Banfield s’est promené et a régalé. D’entrée de partie, les verts et blancs ont pris le contrôle, pressant haut, perturbant la relance des Canallas et piquant avec efficacité. Malgré une énorme occasion pour les locaux, une frappe de Martínez qui a embrassé la transversale d’Altamirano, l’ouverture du score des visiteurs était logique, elle venait d’une merveille d’enchaînement de Cvitanich qui ridiculisait Leguizamón avant d’ajuster Rodríguez. Le calvaire du Paraguayen de Central ne faisait que commencer, dix minutes plus tard, son croche-patte sur Bertolo était sanctionné d’un penalty que l’ancien Niçois convertissait pour le 2-0 à la pause en faveur des visiteurs. Leguizamón allait encore se faire prendre peu avant l’heure de jeu. Relance propre de Banfield, à base de triangle, long ballon vers Cvitanich, sortie ratée du Paraguayen et Super Dario de servir Mouche pour le 3-0. Central n’avait pas été dangereux, Banfield déroulait alors qu’il restait encore une demi-heure à jouer. Totalement impuissant, Central allait en prendre un quatrième, une fois encore initié par le duo Cvitanich – Mouche et conclu par Sperdutti tranquille au second. 4-0, calice jusqu’à la lie. Banfield peut jubiler, le Taladro a pris 9 points sur 12 en ayant joué River, le Racing et Central. On pourrait penser que Banfield est un habitué, que s’imposer au Gigante est quelque chose facile pour le Taladro. On se tromperait. Cela faisait 63 ans que Banfield n’avait pas gagné sur le terrain de Central. Fou jusqu’au bout.

Les bons gros géants : Boca s’est échappé

Après la débâcle de ses Canallas, Paolo Montero est allé jusqu’à assumer ses choix, et a évoqué son possible départ en cas de mauvais résultat en milieu de semaine en Copa Argentina face à Boca. On lui souhaite bien du courage tant la mission s’annonce difficile (pour ne pas dire impossible). Car ce Boca-là est injouable, tellement sûr de sa force qu’il marche sur l’Argentine. En déplacement à Liniers pour y défier un Vélez encore invaincu et surtout qui n’avait pas encaissé le moindre but en trois sorties, les Xeneizes en ont enfilé quatre, emmenés par un Darío Benedetto toujours aussi létal. La recette de la bande à Barros Schelotto est simple : on résiste tranquillement à la pression adverse et dès que l’occasion se présente, on frappe fort. Au quart d’heure, le Vélez d’Omar De Felippe attaque mais se trompe. Une passe ratée, le contre se développe. Fabra sert Pavón qui décalle Fabra qui centre pour Benedetto, 1-0 facile. D’autant que Vélez n’y arrivait pas, le match se résumant à un combat (au sens premier du terme) en milieu de terrain. Alors Boca allait frapper de nouveau en début de seconde période, une fois encore par Benedetto sur une action pas copier-coller mais pas loin du premier but, le goleador Xeneize n’ayant plus qu’à pousser le ballon dans le but vide et signer ainsi son 31e but en 36 matchs toutes compétitions confondues, son 26e en 29 matchs de championnat. Incapable de maîtriser le ballon au milieu, malgré les entrées d’Alvarenga et Domínguez, Vélez allait couler, Boca exploitant à merveille la moindre situation. Benedetto s’échappait côté droit et centrait vers Cardona, Domínguez se jetait pour le csc du 3-0. En fin de partie, Fabra en ajoutait un quatrième, Boca s’impose 4-0, 4 comme ses victoires en autant de matchs, pour un champion sortant plus que jamais leader du tournoi 2017/2018.

Plus que jamais car derrière, le grand rival River Plate a laissé filer des points. Quelques jours après la remontada la plus folle de l’histoire de la Libertadores, River accueillait un Argentinos déjà à la recherche de points après deux défaites concédées face à des équipes qui allaient également lutter pour le maintien. Etait-ce l’effet classique des lendemains festifs, River est apparu peu inspiré dans les derniers mètres, comme si son efficacité de jeudi soir s’était envolée. Et face à un Argentinos qui pressait bien et perturbait l’arrière garde du Millo, ça n’a pas suffi. Pourtant River a ouvert le score sur un penalty consécutif à une main de Saiz et si les minutes suivantes voyaient les hommes de Gallardo presser, emmenés par le duo Pity Martínez – Enzo Pérez. Ce dernier allait trouver le poteau et, faute de tuer le match, River allait se le compliquer lorsqu’à dix minutes de la pause, Braian Romero servait Nicolás González pour le 1-1. Au retour des vestiaires, River allait sembler manquer de jus et d’idées alors que le Bicho se montrait plus entreprenant mais manquait de justesse pour rendre ses contres véritablement létaux. S’appuyant sur un formidable Lucas Cháves, Argentinos allait ainsi sauver son premier point du tournoi et aurait pu espérer mieux s’il avait mieux joué le coup sur les situations qu’il s’est offertes. Qu’importe, ce point au Monumental est porteur d’espoir, River quant à lui laisse déjà filer son grand rival.

Des points, le duo d’Avellaneda ne cesse d’en perdre. En déplacement à Mendoza quelques jours après une élimination en coupe face à l’Atlético Tucumán, Independiente n’a pas rebondi. Pourtant, le premier acte a été largement en faveur des hommes d’Ariel Holan qui se sont procurés les meilleures situations des 45 premières minutes mais soit ont manqué de justesse, soit ont buté sur un Leonardo Burián infranchissable devant Leandro Fernández ou encore el Torito Rodríguez. Puis, comme face aux tucumanos en milieu de semaine, faute d’avoir marqué, Independiente a plongé physiquement en seconde période. Alors le Tomba en a profité, profitant notamment d’un penalty offert par Patricio Loustau pour une faute de Sanchez Miño qu’il est le seul à avoir vu et qu’el Morro García s’est empressé de transformer pour offrir la victoire aux siens. Car si les entrées de Martín Benítez puis d’Ezequiel Barco ont apporté du sang neuf et du danger sur les cages adverses, jamais le Rojo n’a réussi ensuite à transformer les belles occasions qu’il a su se créer. Et enchaîne ainsi une troisième défaite de rang, la deuxième en championnat qui lui fait se retrouver à 8 points de Boca.

Du côté du Racing, la qualification acquise en Sudamericana face au Corinthians devait être mise de côté si La Academia ne voulait pas trop se retrouver décrochée en championnat (même si l’objectif de fin d’année reste la compétition continentale). La réception de San Martín aurait pu ainsi permettre d’enchaîner. Il n’en fut rien. Incapable d’imposer du jeu et de générer un véritable danger sur les cages adverses, le Racing a dû se contenter d’un triste 0-0 dans son Cilindro et a ainsi livré une sortie plutôt médiocre qui relègue le club à sept points de la tête.

Nos outsiders ont du talent : comment bien digérer ?

La question de la digestion post-compétition continentale était de mise du côté du Granate mais aussi lors du dernier duel de la semaine entre deux éliminés, Estudiantes et San Lorenzo. Ayant réussi sa remontada, Lanús accueillait Newell’s et pour l’occasion, Jorge Almirón avait décidé de laisser quelques joueurs au repos. Le premier acte a ainsi été plutôt équilibré avec peu d’occasions même si les locaux se sont procurés les meilleures situations avant d’ouvrir le score sur coup de pied arrêté en début de seconde période puis de résister aux tentatives de la Lepra. Voilà comment le Granate se replace et semble avoir véritablement lancé sa saison.

La saison devrait bientôt recommencer du côté d’Estudiantes et de San Lorenzo. Tous deux éliminés de leurs compétitions continentales respectives, Pinchas et Ciclón ont offert un duel d’entraîneurs intérimaires, Matosas et Aguirre ayant été les premières victimes de ces échecs, Leandro Benítez prenant place sur le banc d’Estudiantes quand l’ancien bordelais Claudio Biaggio s’installait sur celui de San Lorenzo, les deux clubs se chamaillant en dehors pour tenter de convaincre Heinze de les rejoindre, même si côté Pincha, le cœur balance aussi du côté de Lucas Bernardi. Sur le terrain (de Quilmes, l’Estadio Ciudad de La Plata étant occupé), ce sont ceux de Boedo qui ont livré la meilleure impression, Estudiantes se montrant souvent incapable de trouver ses attaquants et ne se procurant ses meilleures situations essentiellement sur coup de pied arrêté. Côté San Lorenzo, on aura vu un bloc plus compact, combinant bien plus efficacement devant et se procurant plusieurs occasions avant d’ouvrir le score par Belluschi dès le premier quart d’heure. Et si Estudiantes est revenu sur une de ses rares actions dans le jeu, la victoire est allée du côté du Ciclón, Blandi confirmant qu’il est l’un des meilleurs neuf du pays, Belluschi régalant en clôturant la quatrième journée d’un golazo de 40 mètres. En attendant les nouveaux coaches, la victoire permet à San Lorenzo d’être dans le groupe de tête, à quatre points de Boca. De son côté, Estudiantes paye son incapacité à inscrire un projet sportif et se retrouve à huit points de la tête. Avec tout à reconstruire (encore et encore)…

A puro fútbol

Belgrano 0 – 0 Tigre : le Mourinho argentin était venu chercher le nul, face à un Belgrano qui a éprouvé toutes les peines du monde à générer du danger, la mission est accomplie. Tigre n’a toujours pas gagné le moindre match mais Caruso Lombardi parade toujours dans les médias à coup de punchlines.

Patronato 2 – 1 Atlético Tucumán : À Paraná, Adrián Balboa et Sebastián Ribas offrent une troisième victoire consécutive à Patronato, chose qui n’est arrivée qu’à deux reprises dans le passé, la saison dernière et lors du Nacional de 1978. Et voilà le Patrón à trois points du leader.

Arsenal 0 – 1 Temperley : Victoire essentielle du Gasolero face à un concurrent direct. Arsenal perd son quatrième match en autant de sorties, et se retrouve à six points d’un Temperley qui se rapproche désormais d’Olimpo au descenso.

Huracán 0 – 0 Unión : Match plutôt triste entre deux équipes solides. Wanchope a manqué l’occasion du 1-0 pour le Globo mais ce dernier fait preuve de solidité en prenant un point dans un match raté qu’il aurait perdu il y a quelques mois.

Chacarita Juniors 0 – 1 Talleres : Une merveille de coup franc de Lucas Olaza et la T célèbre les retrouvailles en Primera avec la Chacarita par un précieux succès.

Colón 3 – 1 Defensa y Justicia : Sans faire de bruit, le Sabalero continue sur sa lancée depuis l’arrivée sur son banc d’Eduardo Domínguez. Deux victoires, deux nuls, Colón est toujours invaincu et n’est finalement qu’à quatre points de Boca.

Olimpo 0 – 1 Gimnasia : ENFIN ! Un olímpico signé Brahian Alemán et le Lobo décroche son premier succès du tournoi.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.