On pensait l’affaire réglée, entendue, pliée. Et pourtant, elle ne l’est pas, loin de là. En concédant un nouveau revers en championnat, Boca semble caler au moment où un invité surprise se montre de plus en plus menaçant. Au point nous faire nous demander si Godoy Cruz pourrait ne pas venir tout chambouler.

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La locura argentina : le Tomba ne tombe plus

OK le jeu de mot est facile. Mais au-delà de ça, la performance de Godoy Cruz depuis plusieurs semaine est assez exceptionnelle. Arrivé pour s’occuper de la réserve en janvier dernier, Diego Dabove avait pris une équipe lanterne rouge pour en faire une équipe de milieu de tableau. Lorsqu’il s’est installé sur le banc de la A en fin d’année 2017, à la veille de la 13e journée, personne n’aurait imaginé qu’il allait de nouveau endosser le rôle du magicien auprès un Godoy Cruz alors dixième. Adjoint de Miguel Ángel Russo, Sergio Batista ou encore Diego Cocca avec qui il est champion en 2014, Dabove avait annoncé « d’abord chercher à donner une identité au groupe qui est d’aller chercher les victoires afin de générer une mentalité conquérante » et vouloir « un groupe qui a du caractère et de l’intensité ». Son 4-2-3-1 fonctionne à merveille, la mentalité conquérante s’est transformée en machine à victoire. Une semaine après la leçon passée à San Lorenzo, le Tomba a totalement écrasé un Temperley qui a pourtant résisté pendant une demi-heure. Santiago el Morro Garcia a ouvert son compteur but, le Tomba a définitivement tué le match en six minutes d’entrée de second acte et ainsi condamné officiellement Temperley à la Primera B. En signant une nouvelle victoire, la sixième consécutive, la quatrième sans prendre de but dans cette série, Godoy Cruz s’offre un rêve fou, celui d’imiter Quilmes il y a 20 ans qui était venu souffler le titre à Boca dans les dernières journées d’un championnat qui semblait alors destiné aux Xeneizes (pour en savoir plus, lire le grand format consacré à José Yudica, son entraîneur d'alors).

Les bons gros géants

Car Boca cale vraiment. Après s’être incliné chez eux face à Defensa y Justicia, les Xeneizes passaient un test des plus redoutable sur le terrain d’Independiente, autre ogre du championnat avide de Libertadores. Les données étaient claires : Boca devait s’imposer pour s’éviter tout danger, Independiente pour viser le top 5 synonyme de Libertadores 2019. Alors forcément le duel a été des plus chauds, des plus tendus. On n’aura pas souvent eu droit au football léché dont ces deux équipes sont capables, mais plutôt à un combat, les chocs étant parfois violents comme celui entre Pavón sur Bustos qui a provoqué la sortie en larmes du second sous les yeux de Sampa. Pourtant, il y eu des moments de jeu, des occasions générées. Celle de Sánchez Miño, seul aux six mètres après un bon service de Verón était la plus claire pour le Rojo, les percées de Pavón, toujours le plus incisif côté Xeneizes, généraient quelques soucis à l’arrière garde des hommes de Holan. Au retour des vestiaires, Independiente cherchait à faire basculer le match en sa faveur et exploitait toute possibilité. Figal volait un ballon à Pavón, servait Sánchez Miño qui s’échappait côté gauche et délivrait un amour de passe pour Martín Benítez qui pouvait alors ajuster Rossi pour le 1-0. Le match changeait alors de visage : Boca cherchait à revenir, Independiente à contrer. Wanchope passait à un poteau, puis à un Martín Campaña de ramener Boca, mais rien n’y faisait. Le match se terminait quelque peu dans la confusion suite à un penalty réclamé par les Xeneizes pour une main de Verón, Pablo Pérez, trop véhément était alors exclu. Boca n’a pris que quatre points sur les douze derniers mis en jeu et en a donc perdu huit sur son nouveau dauphin.

À lire : Inside Vélez Sarsfield – San Lorenzo, le soleil se lève à l'Ouest pour Vélez

Derrière, pendant que le Racing continue de s’enfoncer au classement, le retour en trombe est du côté de River qui a bénéficié des bons changements opérés par Gallardo (entrées de Quintero et Borré à la place de Scocco et de Fernández) pour venir à bout d’un Central que le Millo a totalement dominé en seconde période. River reste sur cinq victoires consécutives et se retrouve dans le wagon des qualifiés pour la Sudamericana, à six points de Talleres, tombé au Bielsa face à Newell’s, actuel dernier détenteur d’un billet pour la Libertadores.

Ailleurs, le nul concédé par San Lorenzo sur le terrain de Vélez place les hommes de Biaggio à sept points de Boca mais les force à véritablement regarder dans le rétroviseur, Independiente étant revenu à un point. Ce nul a une autre conséquence : Chacarita, Temperley, Olimpo et Arsenal sont les quatre relégués, à quatre journées de la fin, l’affaire est pliée. Hasard du classement, ces quatre équipes sont aussi les quatre derniers de la Superliga 2018, sans doute un clin d’œil aux détracteurs du promedio.

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.