Que diable s’est-il passé du côté de San Carlos de Apoquindo. Après avoir totalement marché sur le pays, ne trouvant que Colo-Colo pour la stopper un temps, l’Universidad Católica n’avance plus. Et glisse au classement.
Il y a un mois, Colo-Colo décrochait le superclásico face à la U et restait au contact du tetracampeón, à quelques longueurs de la tête du classement. Quatre semaines ont passé, le Chili a dit adieu à ses rêves de miracle mondial et trois journées seulement ont été disputées. Mais durant ce temps, pendant que le Cacique a pris neuf points, signant un sans-faute, le quadruple champion sortant n’en a pas fini de tomber. Après la défaite face à Cobresal, deux autres ont suivi, face à Everton puis O’Higgins. Simple, les Cruzados sont binaires : soit ils s’imposent, soit ils perdent. Aussi, après quatre défaites de rang, la visite de la U à San Carlos de Apoquindo s’annonçait sous haute tension. Le clásico universitario opposait en effet deux formations qui n’avancent pas, le Chuncho venant alors à peine de rebondir en s’offrant Unión Española. Tout s’est joué durant le premier acte, Zampedri et Tapia offrant une avance de deux buts aux hommes de Paulucci, l’Argentin ouvrant justement la marque sur corner au quart d’heure après une bonne entame des locaux, bien aidés par une U qui n’est pas au niveau, en termes de jeu et d’implication. En témoignait l’énorme erreur de Carrasco qui ne voyait pas Tapia sur sa passe en retrait et provoquait ainsi le 0-2. La U n’avait absolument rien montré, ni offensivement, ni dans l’implication mais revenait en seconde période avec d’autres intentions, notamment grâce à l’entrée de Darío Osorio. Du haut de ses dix-huit ans, le jeune milieu redynamisait les siens, redonnait des idées de jeu et offrait un dernier quart de match plus intéressant, d’abord en réduisant l’écart, ensuite en étant impliqué dans chaque opportunité des siens. Si la UC souffrait, elle s’en remettait parfois à Pérez, parfois à la chance pour conserver son avance, celle qui lui permet donc de rebondir quelque peu et envisager reprendre sa marche en avant.
Cette marche, Colo-Colo l’a prise avec sa victoire dans le superclásico. Depuis, le Cacique est intenable. D’abord avec une courte victoire face aux Pumas d’Antofagasta, ensuite avec deux démonstrations offensives. D’abord à La Cisterna où Palestino en a pris cinq dont trois rien que durant le premier acte, ensuite au Monumental face à Unión La Calera qui a explosé en une demi-heure. Le Cacique a trouvé sa formule, Gabriel Costa, Pablo Solari et autre Juan Martín Lucero tournent à plein régime, et renverse tout sur son passage (quatorze buts sur les quatre derniers matchs) avec, luxe absolu, une incapacité à transformer ses penalties (encore un manqué face à La Calera, le troisième en quatre tentatives). Avec dix-sept points sur vingt-quatre possible, Colo-Colo est désormais seul leader, profitant de la défaite de Cobresal face à Huachipato et du coup de moins bien de Ñublense (un point sur six). Le déplacement au Santa Laura pour affronter le quatrième, Unión Española s’annonce passionnant.
Pendant ce temps, le premier entraîneur à sauter vient de La Florida. Après un début de championnat catastrophique et alors qu’il semblait avoir enfin trouvé la formule (deux nuls, une victoire sur les trois dernières journées, soit cinq des six points pris depuis le début de championnat), Ronald Fuentes a été démis de ses fonctions, ne se privant pas ensuite de régler ses comptes avec la nouvelle administration. À sa place, Audax nomme Juan José Ribera, déjà passé par le club en 2018/19 et qui a débuté son mandat par une défaite face à Unión Española dans un clásico de colonias que les Tanos ont totalement subi.