Nacional remporte la finale de l’Intermedio en disposant de son rival de toujours après une séance de tirs au but dantesque. La fin de ce tournoi court marque surtout le début d’un second semestre plein de promesses avec de la Libertadores et des arrivées comme cela faisait longtemps que l’Uruguay n’en avait pas connues.
Le tournoi Intermedio a confirmé la domination des deux « grands » sur le championnat uruguayen 2024. Peñarol et Nacional sont premier et deuxième au classement, avec respectivement seize et onze points d’avance au classement sur le troisième, Defensor, qui surnage dans un ventre mou. Pour la première fois depuis longtemps, les deux grands ont réussi l’exploit de dominer le championnat local (logique au vu des budgets) et de sortir de leur groupe de Libertadores. C’est évidemment très bien sportivement, mais cela l’est aussi économiquement puisque Peñarol a pu conserver son effectif (et n’importe quel suiveur sait à quel point c’est un exploit incommensurable) alors que Nacional peut compter sur le renfort de Sebastián Coates et de Nicolás Diente López. Seul le premier était disponible pour la finale de l’Intermedio, durant laquelle il est entré à la mi-temps. On a donc côté Bolso du Coates/Polenta en défense, du Pereyra et même du López à venir… C’est peut-être un détail pour vous, mais pour eux ça veut dire un vrai bon qualitatif avec toute une jeunesse pour entourer le groupe. Reste évidemment à ne pas s’emballer, il suffit de voir comment le Nacional de Luis Suárez s’était fait taper par un club venant de la ville de Goiânia pour savoir que les noms ne suffisent pas.
Avant donc cette fin d’année alléchante, les deux grands s’opposaient pour une finale toujours importante, jouée au Centenario, prouvant encore une fois que ce terrain n’est pas neutre, qu’il est celui des clásicos uruguayens. Peñarol ouvre le score assez logiquement par Leo Fernández. Ce dernier obtient un coup-franc dans l’axe à trente mètres. Il le frappe magistralement dans la lucarne de son ancien coéquipier Luis Mejia, qui ne semble même pas vouloir plonger de peur de détourner ce ballon. En seconde période, Nacional reprend les choses en main et égalise grâce à un but tout aussi beau du jeune Gonzalo Petit, d’une belle frappe de l’entrée de la surface. Après les quelques échauffourées de rigueur suivies de deux expulsions, les deux équipes se dirigent immédiatement vers les tirs au but.
Loin de moi l’idée de parler de loterie, de peur d’être la cible de sarcasmes sans fin venant d’experts, mais parfois, quand même, c’est un peu bizarre les tirs au but. Comment justifier que Leo Fernández, meilleure pied du championnat uruguayen, et franchement même un peu d’Amérique du sud quand on voit son parcours, puisse louper son premier tir au but, mais aussi le onzième, c’est à dire ce moment où il doit retirer puisque les deux clubs s’étaient suivis pour marquer ou louper à partir du sixième tireur ? L’auteur de ces lignes n’a pas d’explication raisonnable. Fernández est connu pour passer son temps à frapper au but durant les entraînements et l’on peut difficilement créditer le valeureux Luis Mejia d’un arrêt magnifique puisque les deux frappes de Fernández sont actuellement arrivées au point de Lagrange, assez loin du gardien panaméen. Il est aussi à noter que Coates a aussi lamentablement raté son tir qui aurait pu donner, plus tôt, le titre à Nacional.
Ce succès de Nacional confirme la très bonne prise en main de l’effectif par Lasarte, qui remporte ici son premier titre depuis son retour. Cette défaite n’a pas d’incidence au classement annuel et Peñarol conserve donc son avantage de cinq points sur son rival. Il n’y a pas de doute sur le fait que le clásico du tournoi Clausura sera chaud, très chaud.