Dernière étape avant le grand saut chez les A, le tournoi U23 regroupe la crème des jeunes asiatiques et sert également de qualifications pour les JO 2020. Les trois meilleures équipes se rendront à Tokyo, voire les quatre meilleures si les Japonais se hissent au moins jusqu’en demi-finales.

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Si le tournoi n’a été véritablement mis en place qu’en 2013, il nous a depuis lors réservé son lot de surprises. Ainsi, sur les trois précédents vainqueurs, seul le Japon fait office de poids lourd, alors que l’Irak et l’Ouzbékistan ont ramené les breloques dorées à la maison. On a également pu admirer la montée en puissance du Vietnam depuis quelques éditions, lui qui a atteint la finale de 2018 à la surprise générale. Pour cette toute nouvelle édition qui se déroule en Thaïlande, les gros bras sont tous présents. On peut regretter cependant l’absence de la Malaisie et du Tadjikistan, excellents en équipes de jeunes depuis quelques années mais éliminés à la différence de buts.

Le tirage au sort nous a réservé des rencontres bien pimentées, même si on peut regretter l’absence de nombreuses « stars » telles que Kubo, Lee Kang-in ou Mohanad Ali dû à un calendrier compromettant.

Groupe A

Thaïlande

Dirigée par le Japonais Nishino, entraineur des A, la sélection-hôte compte sur quatre joueurs ayant goûté au plus haut niveau international, dont la pépite de 17 ans Suphanat Mueanta, ainsi que le joueur de Fulham, Ben Davis, ancien international en équipes de jeunes à Singapour.

Irak

Trois internationaux pour stabiliser la défense et le milieu, dont Mohammed Rida, aperçu à la dernière Coupe du Golfe. Le « Suédois » Amir al-Ammari est également de la partie. L’Irak a l’habitude de performer dans cette compétition puisqu’en trois éditions il a remporté une médaille d’or, une de bronze et s’est fait éjecter en quarts de finale aux penaltys. Malgré l’adversité continue au pays, il parvient toujours à sortir des joueurs intéressants.

Bahreïn

Cinq internationaux composent l’escouade du Tunisien Chammam et non des moindres puisque Shamsan, Marhoon et Hardan, expatriés revenus au pays avec de l’expérience à revendre, vont piloter les Guerriers de Dilmoun. Seront-ils aussi glorieux que leurs ainés couronnés deux fois en 2019 ?

Australie

Le sélectionneur Graham Arnold a un vivier bien rempli de jeunes évoluant tant dans le championnat local qu’à l’étranger et a décidé de faire confiance à ses juniors puisque seuls Alex Gersbach et Thomas Deng ont été appelés chez les A. À suivre, Ramy Najarine de Melbourne City et Al Hassan Touré d’Adelaïde United.

Groupe B

Qatar

La révolution Felix Sánchez s’opère aussi chez les jeunes et l’Espagnol aura fort à faire pour sortir d’un groupe très relevé. Pour l’aider, ils sont cinq internationaux dont le multi-capé Tarek Salman à garnir les rangs des Qataris. Plombés comme toujours par une démographie insignifiante, le Qatar compte sur sa pépinière d’Aspire pour déjouer les pronostics.

Japon

Probablement l’équipe avec le plus de talent et de certitudes. Pas moins de quinze (!) joueurs ont déjà été appelés au moins une fois chez les grands, une volonté de Hajime Moriyasu de rajeunir un effectif senior doré mais touchant lentement à sa fin. La pépite Ryotaro Meshino, en prêt de Manchester City aux Hearts of Midlothian, ainsi que Keita Endo ou Ayase Ueda, tenteront d’emmener les Samuraï Blue à un deuxième titre continental après celui de 2016.

Arabie saoudite

Saad al-Shehri a, lui aussi, fait massivement appel aux néo-internationaux pour compléter son équipe. Parmi eux, le défenseur Tombakti, l’ailier Ghareeb et les redoutables buteurs Buraikan et Al-Hamdan. Un nom émerge régulièrement parmi les louanges, celui du défenseur Abdulbasit Hindi d’Al Ahli, qui devrait bientôt être appelé par Hervé Renard compte tenu de ses performances. Piliers de la nouvelle vague saoudienne, qui éjecte peu à peu les cadres, ils ont une occasion en or de ramener une deuxième médaille, après l’argent obtenu en 2013.

Syrie

La Syrie récupère lentement mais sûrement de son conflit armé dévastateur. Le coach Ayman Hakeem a sélectionné quatre joueurs évoluant plus haut, les défenseurs Al-Hamwi, Arnaout, Kurdoghli ainsi que le milieu Hmeisheh pour croire en ses chances. Même s’il y a peu de probabilités de les voir sortir des poules, toute expérience est bonne à prendre pour les jeunes Syriens.

Groupe C

Ouzbékistan

L’étincelant vainqueur de 2018 (avec des raclées infligées au Japon et à la Corée du Sud) est de retour avec quelques vainqueurs d’il y a deux ans (Kobilov, Alijonov, Kodirkulov, Yakhsiboev, Ibragimov) qui ont depuis lors pris du galon chez les A. Si le mage Ravshan Khaydarov a quitté le navire, il a été remplacé par l’ancienne gloire serbe Ljubinko Drulović qui aura la pression de faire aussi bien que son prédécesseur.

Corée du Sud

L’un des mastodontes continentaux a fait dans le sobre en ne convoquant qu’un seul senior, l’ailier Lee Dong-gyeong, tandis que seul Jeong Woo-yeong fait ses classes en Europe, lui qui tape à la porte de l’équipe première de Fribourg. Souvent placés mais jamais gagnants (une deuxième place et deux quatrième places), les Guerriers Taeguk seraient bien inspirés de ramener le trophée à la maison, histoire d'inverser la tendance..

Chine

L’éternel endormi, humilié chez lui il y a deux ans (sortie de poule prématurée), ne semble pas vraiment pouvoir faire mieux cette année. Si Zhang Yunning et Zhu Chenjie portent les espoirs de tout un peuple, personne ne voit les hommes de Hao Wei aller au bout de l’aventure, surtout dans ce groupe bien relevé comme il faut.

Iran

Les hommes de Hamid Estili font la part belle à la jeunesse puisqu’on ne compte que trois internationaux, dont le petit prodige Allahyar Sayyadmanesh. Complété par les expats Noorafkan et Mehdikhani, le groupe compte également sur Mehdi Gahedi, maître à jouer du Esteghlal et futur joyau de la Team Melli. En tout cas, cette équipe a le potentiel pour arracher enfin un podium, ce qui n’était jamais arrivé auparavant.

Groupe D

Vietnam

Le coup de cœur de tous les amoureux de football depuis 2018. Avec le charismatique Park Hang-seo aux commandes et le feu-follet Quang Hải en attaque, le Vietnam est prêt à refoutre le souk comme lorsqu’il atteignit la finale de l’édition 2018 en écartant Australiens, Irakiens ou Qataris, rien que ça ! Avec Nguyễn Tiến Linh et Hà Đức Chinh en renfort, leurs adversaires ont intérêt à être sur leurs gardes.

Corée du Nord

La toujours énigmatique Corée du Nord débarque sans que personne ne sache à quoi s’attendre. Les dernières sorties des Chollima seniors laissent augurer d’équipes organisées, fondées sur la notion de collectif, avec un ou deux joueurs sortant du lot. En l’occurrence, Choe Song-hyok, passé par les équipes de jeune de la Fiorentina, sera l’atout des Nord-Coréens dont on ne pourra juger le niveau que lors du premier match.

Jordanie

Portée par son trio chypriote de l’APOEL (la star Al-Taamari, Hani et Rawabdeh), ainsi que par le futur meilleur gardien du Moyen-Orient Abdallah al-Fakhouri, la Jordanie aimerait bien refaire le coup de 2013, lorsqu’ils arrachèrent le bronze aux Sud-Coréens avec le striker Dardour dans leurs rangs. Dans ce groupe assez ouvert, il n’est pas impossible de les voir créer la surprise.

Émirats arabes unis

Drivée par le Polonais Maciej Skorża, la team émiratie a fait appel à huit éléments seniors pour être compétitive mais, tout comme sa grande sœur, devrait éprouver du mal face aux gabarits mobiles d’Asie orientale. Ils ont néanmoins une carte à jouer étant donné qu’aucun favori naturel ne semble se dégager dans ce groupe homogène au possible.

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.