On connait désormais le casting des quarts de finale. Les deux dernières sessions ont permis à quelques favoris de véritablement se lancer quand des prétendants ont dû batailler.

Les quatre derniers huitièmes de finale ont livré leur lot d’émotion et ont surtout vu plusieurs favoris et/ou prétendants mis à mal. Favori de son match, l’Ouzbékistan l’était à l’heure d’affronter la Thaïlande. Dans les faits, le piège tendu par les hommes de Masatada Ishii qui avaient pour seule ambition de laisser les Loups blancs se casser les dents sur leur défense. Les choses fonctionnaient même si petit à petit, le jeu ouzbèk, fait de combinaisons rapides et de déplacement, finissait par payer sur une petite balle piquée d’Holmatov mal appréciée par Bunmathan et que Turg'unboyev exploitait à merveille d’un superbe enchaînement. Les hommes de Katanec avaient sans doute fait le plus dur, mais leur domination ne leur permettait cependant pas de s’échapper. Alors, la Thaïlande commençait à sortir et prouver que si elle jouait, elle pouvait être plus que dangereuse. Peu avant l’heure de jeu, elle relançait le suspense lorsque Sarachat égalisait. On s’attendait alors à un vrai match tendu, il n’en fut rien, la faute à des Changsuek qui se remettaient à défendre et donc, à souffrir. La pépite Fayzullayev profitait alors d’un espace accordé par la défense adverse et redonnait l’avantage aux siens. Suffisant donc pour voir les quarts et ainsi déjà faire oublier 2019.

En 2019, la Corée du Sud avait déjà atteint les quarts, stade auquel elle était tombée. Avant d’envisager les retrouver, il fallait surtout aux hommes de Jürgen Klinsmann montrer davantage que lors des prestations précédentes, d’autant que l’adversaire était d’un autre calibre, l’Arabie saoudite. Rien n’avait changé côté Guerriers Taeguk et le premier acte était sans intérêt, si ce n’est l’incroyable double occasion saoudienne, la Corée du Sud ne montrant aucune idée offensive quand les Faucons saoudiens manquaient de capacité à faire mal. Tout aurait pu s’emballer en deuxième période lorsque Abdullah Radif marquait sur son premier ballon dès le retour des vestiaires. Mais le rythme n’accélérait pas véritablement. Jusqu’à la fin de match. Klinsmann avait procédé aux bons changements, l’entrée de Hwang Hee-chan et de Cho Gue-sung modifiant son animation offensive, libérant Son Heung-min et Lee Kang-in. De son côté, incroyablement nerveux, Roberto Mancini voyait les siens totalement craquer, reculer de vingt bons mètres, et se mettre à subir. Les dernières minutes voyaient la Corée du Sud totalement acculer une défense qui ne se contentait alors qu’à renvoyer le ballon. Et cela payait lorsque Cho Gue-sung égalisait au bout du temps additionnel. La prolongation voyait les Saoudiens subir encore mais tout se jouait aux tirs au but. Une séance qui voyait Mancini quitter le stade avant la fin, Jo Hyeon-woo sortait deux tentatives saoudiennes. La Corée du Sud est donc en quarts au terme d’un raté fracassant de l’Arabie saoudite.

La dernière journée voyait deux grands favoris entrer en lice dans ces huitièmes. Avec des matchs qui leur paraissaient promis tant l’adversité semblait largement plus faible. Premier sur le terrain, le Japon affrontait un Bahreïn venu pour tenter de retarder l’échéance. Une stratégie qui n’a tenu qu’une demi-heure et une frappe surpuissante de Seiya Maikuma qui s’écrasait sur le poteau et que Ritsu Doan transformait en but après avoir bien suivi. Le coup du sort permettait aux Samuraï blue de virer en tête à la pause, ils se rendaient les choses plus faciles au retour des vestiaires sur une erreur défensive que Take Kubo exploitait à merveille. Tout semblait donc réglé, le Japon pouvait gérer, il jouait un temps à se faire peur sur une erreur de Zion Suzuki. Les hommes de Moriyasu étaient cependant supérieurs, se créaient quelques opportunités et se libéraient enfin grâce à un excellent travail d’Ayase Ueda. L’affaire était définitivement pliée, le Japon s’est tout de même rassuré, il sera en quarts.

Un quart qui lui promettait l’Iran et qu’une grande partie du match face à la Syrie a semblé indiquer. Certes le plan d’Héctor Cúper était parfaitement établi, la Syrie fermait les côtés, obligeait la Team Melli à privilégier l’axe, et parvenait finalement à subir sans souffrance extrême. Le plan tenait une demi-heure, le temps pour Taremi d’ouvrir la marque sur penalty. Mais l’Iran ne serait pas l’Iran s’il n’était pas capable de sortir d’un match. Ne parvenant finalement jamais à véritablement s’échapper, se créant pas suffisamment d’opportunité de prendre le large. Et s’est fait piéger. Pablo Sabbag, entré à la place de Mahmoud Al Aswad obtenait un penalty sur l’un de ses premiers ballons, Omar Khrbin ne tremblait pas. 1-1, le piège s’était refermé et comme à son habitude, l’Iran cédait mentalement. Mehdi Taremi était exclu pour un deuxième avertissement, la Syrie s’installait plus haut. Mais ne parvenant pas à saisir l'occasion de s'imposer, la Syrie finissait par s'incliner aux tirs au but, parfaitement gérée par l'Iran qui s'installe donc dans le top 8 après une énorme frayeur.

 

Photo une : Lintao Zhang/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.