Dans la lutte à trois qui s’annonce pour le titre de champion, ce clasico entre l’Etoile du Sahel et l’Espérance de Tunis va peser lourd. Au cœur d’un marathon infernal de 7 matchs en 3 semaines, perdre cette confrontation directe serait réellement gênant pour l’un des 2 mastodontes. Les hommes de Benzarti, qui viennent de battre coup sur coup le Club Africain et le CS Sfaxien, vont devoir faire preuve de la même intensité et d’un engagement de tous les instants face à l’attaque de feu des Sang et Or.

L’affaire des réserves est réglée, Akaichi va pouvoir jouer sans arrière-pensée

Retrouvailles de l’attaquant Ahmed Akaichi avec son ancien club, après un départ houleux qui lui avait coûté 4 mois de suspension (non rachat de la dernière année de contrat). De retour sur les terrains la semaine dernière, l’international tunisien a vu les ennuis revenir frapper à sa porte. Les 2 derniers adversaires de l’Etoile (CA et CSS) avaient déposé une réserve contre sa participation, estimant que le non-paiement d’une amende due à la fédération dans cette affaire le rendait non éligible pour être aligné.

Après des atermoiements et un premier report de 24 heures, le rétropédalage a pour une fois connu une fin rapide : Akaichi avait le droit de jouer, les réserves sont rejetées, les victoires de l’Etoile contre les 2 clubs nommés ci-dessus sont entérinées. Les sahéliens abordent donc le choc sans flottement administratif sur la perspective de faire jouer l’ex-joueur d’Ingolstadt. Le brésilien Acosta étant suspendu 4 matchs, ce ne sera pas de trop pour l’ESS.

Les 4 fantastiques de l’Espérance, le test ultime pour l’arrière-garde étoilée

Bguir au centre pour distribuer, Bulbwa et Ben Youssef en ailiers de débordement, dans des profils différents (vivacité du nigérian, impact physique énorme du tunisien) capables également de repiquer dans l’axe pour proposer des solutions, et Khenissi en finisseur. Ce quatuor a montré sur les derniers matchs une grande variété dans les combinaisons, et peut intervertir les postes sans que le rendement en souffre. La meilleure attaque du plateau, ni plus ni moins.

Les 2 milieux défensifs de l’Etoile, Kom et Ben Amor ont réussi à neutraliser le nigérian de Sfax Ajayi dimanche, mais la tâche qui leur incombe est considérable : il faudra à la fois restreindre au maximum la zone d’influence de Saad Bguir et aider les latéraux à tenir Ben Youssef et Bulbwa. En toile de fond de son duel d’artificiers avec le numéro 10 des espoirs sur coup de pied arrêté, le milieu de l’Etoile Hamza Lahmar aura aussi un rôle pour gêner Bguir aux 35-40 mètres. L’arrière droit Hamdi Nagguez a tout ce qu’il faut pour contrecarrer Ben Youssef, mais l’équilibre entre ses montées offensives et la digue à dresser devant le grand roux qu’il aura en face de lui sera crucial.

On voit mal l’entraîneur Faouzi Benzarti ne pas profiter de l’occasion pour lancer dans le bain l’expert ès intensité, coups et provocations Marouène Tej, qui lui aussi va s’offrir des retrouvailles croustillantes avec le milieu de l’Espérance Houcine Ragued. L’ex capitaine des Aigles de Carthage n’a pas du oublier les insultes de l’été dernier.

Le pressing de l’ESS, absence fâcheuse de Msakni

La rage et le rythme que les étoilés impriment dans les gros matchs, en particulier à domicile, va avoir son importance pour gêner la relance espérantiste et rendre les ballons transmis aux 4 offensifs le plus difficile possible. Le lancement de jeu préférentiel qui a fait ses preuves récemment (jouer long sur l’attaquant, du soutien à proximité, envoyer direct dans les couloir pour Nagguez et se projeter dans la surface pour le centre) est nettement plus efficace avec Acosta, et devra peut-être momentanément être rangé au placard. Akaichi est moins «  pivot » que le brésilien, il aime prendre la profondeur et balayer tout le front de l’attaque. L’objectif est donc différent : le servir en priorité au début pour le faire batailler et occuper les défenseurs au maximum, faire des appels en deuxième rideau pour surprendre les Sang et Or au moment où ils ne s’y attendent pas. Brigui voire Omrani pourraient être parfaits dans ce rôle-là.

Iheb Msakni est blessé, et c’est dommageable car il aurait pu contrarier Ragued et Coulibaly en les faisant sortir de leur zone et faciliter ces appels. Autant l’absence de Mathlouthi n’est pas trop dérangeante (le 2ème gardien Jebali a montré qu’il assurait l’intérim avec sérieux) autant celle de Msakni enlève une option intéressante à Benzarti.

Résultats et classement

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee