Il aura fallu une troisième prolongation et cette fois des tirs au but pour que l’Égypte réduise au silence tout un peuple. Les Pharaons de Salah défieront d’autres Lions en finale, ceux de Sadio Mané.

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Les plans de Carlos Queiroz sont toujours les mêmes : savoir subir, laisser l’adversaire s’épuiser, instiller le doute puis frapper et verrouiller le match. Son Égypte n’est donc pas une machine à vertige, elle est une machine à faire déjouer, une sorte de Palmeiras en rouge et blanc. Le Cameroun de Toni Conceição a donc tenté de faire la décision d’entrée. Pressing haut, forte intensité et des montées dans les couloirs, l’Égypte était acculée et concédait quelques grosses situations, Ngadeu trouvant l’équerre, Kamal sauvait les siens en catastrophe avant que Ngadeu puis Toko Ekambi ne ratent des situations claires par précipitation. Mais le plan égyptien se mettait en place, Salah menaçait à son tour, Fathi voyait sa tête claquée par Onana (avant d’être signalé hors-jeu). Dès le retour des vestiaires, Mo Salah filait au but mais Onana s’en sortait. Et le piège s’était refermé.

Car la suite voyait la tension monter, Marmoush et Trezeguet posaient quelques soucis et nécessitaient une surveillance accrue et la maîtrise camerounaise s’effilochait. Au point que le rythme tombait, les occasions se raréfiaient, un missile de Zambo Anguissa réveillant un temps le stade. La prolongation était inévitable, les situations rares : un coup franc lointain devenu direct de James Léa Siliki et une énorme situation égyptienne, Ramadan Sobhi éliminant Tolo et voyant son centre fort passer devant trois coéquipiers seuls face au but. Tout allait donc se jouer aux tirs au but avec un festival camerounais de mauvaises prises d’élan dont Moukoudi et Njie étaient les héros malheureux. Léa Siliki avait quant à lui buté sur Gabaski, personne ne se ratait côté Pharaons, le Queirozismo a encore frappé, on n’aura pas un remake de la finale 2002 vingt ans plus tard, mais un duel entre les deux Reds Mo Salah et Sadio Mané, une finale en avant-goût du barrage de mars pour la Coupe du Monde.

 

 

Photo : CHARLY TRIBALLEAU/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.