Trois surprises, trois preuves que la hiérarchie est de plus en plus contestée sur une scène continentale ou toutes les sélections croient en leurs chances.

Guide de la compétition

La première surprise du jour s’est déroulée en début d’après-midi par une forte chaleur et une forte humidité qui ne contribuent pas à la qualité du jeu proposé. Fidèle à son style acharné et accrocheur, la Guinée Équatoriale a forcé le Nigeria au partage de points (1-1). Un résultat qui va laisser les Super Eagles dans le doute et les placer face à leurs carences : un manque de réalisme, à l’image des multiples occasions manquées par Osimhen, Chukwueze et les latéraux Sanusi et Aina en seconde mi-temps ; et un manque de solutions pour fluidifier le jeu au milieu de terrain, malgré les efforts de Yusuf, orientant le Nigeria vers un schéma (assumé) alternant jeu long sur Osimhen et favoriser rapidement des un contre un dans les couloirs pour Lookman et Simon. Surpris par un enchainement de Buyla au milieu d’une défense nigériane statique conclu par un frappe imparable d’Iban Edu (qui s’était déjà illustré lors de la CAN 2021) à la 36e minute, les joueurs d’un désormais mis sous pression José Peseiro ont réagi moins d’une minute plus tard sur un centre de Lookman repris de près par Osimhen. Mais avec une seule action collective significative (l’occasion de Simon en première mi-temps) et beaucoup de maladresse, d’erreurs techniques et de mauvais choix, le Nigeria a logiquement trébuché. Le Nzalang Nacional, opiniâtre et sauvé par un Owono vigilant, garde ses chances de qualification pour les huitièmes intacte. Ce résultat permet à la Côte d’Ivoire de garder la tête du groupe.

La seconde surprise est venue du stade Houphouet Boigny ou le finaliste sortant, l’Égypte, a peiné pour arracher le match nul (2-2) face à un Mozambique qui a cru en ses chances. Mise sur orbite par un but en pivot dès la 2e minute de Mostafa Mohamed, l’Égypte n’a pas réussi à faire le break sur les quelques enchainements enclenchés en première mi-temps et a montré quelques signes de faiblesse concrétisés par deux percées côté gauche par le Mozambique ayant abouti à l’occasion de Witiness Quembo « Witi » hors cadre et un presque CSC boxé in extremis par El Shennawy. Ces signes ont été bien plus concrets au retour des vestiaires : en deux actions (Witi au décalage côté droit et à la conclusion d’une tête imparable sur un centre de Macandza, face-à-face bien négocié par Bauque) le Mozambique a renversé le match et s’est mis en position d’accomplir un exploit gigantesque. Il a fallu une intervention malheureuse de Macandza sur Mohamed dans les arrêts de jeu et un pénalty transformé par Mohamed Salah poteau rentrant pour sauver les Pharaons (2-2), qui enregistrent tout de même là une alerte sérieuse.

Jeudi, l’Égypte affrontera une équipe déjà au bord du fiasco suite à la troisième surprise de la soirée : le Ghana est tombé (1-2) dépassé par un Cap-Vert enthousiaste, virevoltant, et qui a survécu au trou d’air qu’il a subi en seconde mi-temps. À court d’idées en dépit d’un Alexandre Djiku héroïque, auteur du but égalisateur et de multiples sauvetages, et d’un Paintsil qui a tenté plusieurs raids solitaires, les Black Stars ont été mis hors de position sur le beau mouvement collectif menant à l’ouverture du score de Monteiro en première période, puis sur le cafouillage menant au but victorieux de Rodrigues en toute fin de match. La troisième victoire des Requins Bleus dans leur histoire à la CAN leur offre la tête du groupe B et une chance inestimable d’atteindre les huitièmes, alors que le Ghana n’aura pas le droit à l’erreur face à l’Égypte jeudi soir.

 

Photo : FRANCK FIFE/AFP via Getty Images

 

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee