Chaque année c’est le même refrain. Chaque année, on imagine un club de la MLS capable de venir stopper l’écrasante domination mexicaine sur la grande compétition de la CONCACAF. Et chaque année, après des matchs aller laissant espérer que le moment est arrivé, les mexicains ramènent tout le monde à la réalité.
Sauf miracle, la Concachampions restera mexicaine et pire, pour la sixième fois en huit ans, la finale pourrait être 100% aztèque. Car après les quarts de finale, une fois de plus, à la fin, ce sont les mexicains qui gagnent.
Pourtant on aura longtemps cru que les équipes issues de la MLS allaient parvenir à renverser la tendance. A l’issue des matchs aller, si San Jose avait été accroché 1-1 chez lui par Toluca, le Sporting Kansas et Los Angeles viraient en tête devant Cruz Azul et Tijuana. Mais le souci des américains est bien là. Face à eux, le casting mexicain est probablement trop fort. Entre Cruz Azul et Toluca, qui dominent outrageusement la Liga MX et Tijuana, éliminé sans perdre en quart de finale de la dernière libertadores face au futur vainqueur de l’épreuve, la montagne semblait trop haute à franchir. Le tout, ajouté au fait que le calendrier ne favorise clairement pas les équipes US qui reprennent juste le chemin des terrains quand les mexicains sont déjà à mi-tournoi.
Premier à s’en apercevoir, le champion MLS, le Sporting Kansas. Fort de son but d’avance, le Sporting pensait pouvoir gérer le retour à l’Estadio Azul, poussant le vice à se passer d’Aurélien Collin en défense. Sauf qu’en moins de 25 minutes, Mariano Pavone et sa Maquina avait ramené le Sporting sur terre. Feilhaber entretenait l’espoir juste avant la pause avant que la leçon donnée par la meilleure équipe du moment au Mexique ne tourne à la démonstration. Score final 5-1, nouvelle lourde défaite pour une équipe MLS.
Deuxième exemple, le précédent champion MLS : Los Angeles. Là aussi, un but d’avance à l’issue du match aller. Là encore, une affaire rapidement plié. En 9 minutes (les 9 premières), Tijuana avait déjà inversé la tendance (doublé d’Ayovi). En 25 minutes, le score était de 3-0 et 2 barres transversalles trouvées par les Xolos. Fin du suspense. Robbie Keane aura beau s’offrir un doublé, Los Angeles s’incline également lourdement au Mexique.
Finalement, celui qui pourra nourrir le plus de regrets sera celui qui semblait condamné avant le retour. Accroché chez eux par l’autre monstre du moment au Mexique, San José devait souffrir à Toluca. Sauf que si San José a bien souffert, il a surtout bien failli se qualifier. Héroïques, les Quakes ont cru à la qualification lorsque Harden convertissait l’une de leurs rares occasions. Outrageusement dominés (70 – 30 en possession, 21 tirs à 3), les Quakes allaient craquer à vingt minutes de la fin avant de définitivement flancher après une terrible séance de tirs au but (et après s'être vu refusé un but pourtant valable au cours de la prolongation).
Reste donc le miraculé, le seul non-mexicain présent dans le dernier carré. Celui-ci sera costaricain. Accrochés chez eux par les panaméens d’Árabe Unido, Alajuelense a pris une revanche éclatante. Un but d’entrée signé Jerry Palacios, un autre en début de deuxième mi-temps, la LDA fait parler l’expérience et se retrouve désormais au pied d’une montagne nommée Toluca. Il faudra cependant un miracle pour empêcher une septième finale 100% aztèque…