Pour la quatrième fois en cinq ans, Tigres est à quatre-vingt-dix minutes d’une vitrine mondiale. Mais pour la première fois, l’adversaire ne sera pas mexicain.

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On avait déjà vu l’América à la peine en termes de jeu durant le tournoi mexicain, on l’avait vu encore plus en difficulté face à Atlanta en quarts, plombé par les absences en termes de joueurs et d’idées, la demi-finale n’a finalement fait que confirmer cela : lorsque vous ne maitrisez rien et ne possédez pas de facteur X, le match ne peut pas tourner en votre faveur. Encore plus quand le facteur X porte le maillot adverse. Après avoir sorti León et Cruz Azul, une première pour un club de MLS, le Los Angeles FC a donc scalpé son troisième représentant de Liga MX au terme d’un match qui n’a dû son salut qu’à la présence de Carlos Vela. Les premières quarante-cinq minutes n’ont pas livré grandes émotions, si ce n’est la but de Sebastián Cáceres pour l’América, une tête sur corner. Le reste a été une meilleure maîtrise des hommes de Bob Bradley et une grande nervosité de ceux du Piojo Herrera (qui semblaient sentir que le match finirait par leur échapper). Mais à 1-0 à quelques instants de la pause, les Águilas s’en sortaient bien, Memo Ochoa les ayant notamment sauvés sur la frappe d’Eddie Segura. Ochoa allait cependant devenir l’homme qui déclenchait tout. Quelques instants après une faute de Richard Sánchez sur Eduard Atuesta qui aurait mérité penalty (rappelons qu’il n’y a pas de VAR pour ce tour final), le portier de l’América s’en prenait au Colombien de LA et simulait une agression qui conduisait à l’exclusion de ce dernier. Et mettait le feu aux poudres. Cette étincelle allait allumer la fusée Carlos Vela. L’ancien gamin des Chivas profitait d’une horrible passe de Sebastián Cáceres pour aller tromper Ochoa, sur l’engagement, lancé dans le dos d’une défense incroyable de passivité, il récidivait. En deux minutes, les deux premières du deuxième acte, Los Angeles prenait les commandes. L’América n’allait que rarement être dangereux, se contentant de compenser ce manque d’idée par un excès d’agressivité (qui allait finir par conduire à l’expulsion logique de Reyes pour un attentat sur Diego Rossi). Fort heureusement, il est des joueurs capables de générer des moments de football. Carlos Vela récupérait la balle côté droit, lançait Diego Rossi qui butait sur Ochoa mais le ballon revenait sur Blessing pour le 3-1 final. LA s’offre son troisième club mexicain et ira en défier un quatrième en finale. L’América de son côté, devrait sans doute repenser à ce qu’elle entend proposer, à voir également si le maintien du Piojo est toujours une bonne idée.

Il y aura donc un quatrième club mexicain sur la route du LAFC, un habitué de ce stade : Tigres. Les coéquipiers de Gignac ont su faire preuve de la maîtrise que l’América ne sait pas avoir face aux Honduriens d’Olimpia. Patiente, contrôlant la rencontre, la bande à Tuca Ferretti n’a longtemps été dangereuse principalement sur coups de pied arrêtés, mais a dicté le tempo de la rencontre. Les Felinos ont été justement récompensée à quelques instants de la pause lorsque Deybi Flores sauvait de la main la tentative de Luis Quiñones pour offrir un penalty à André-Pierre Gignac qui ne tremblait pas devant Edrick Menjívar et convertissait la domination totale des siens sur leur adversaire (74% de possession, 8 tirs à 1). Celle-ci s’accentuait en deuxième période, l’infériorité numérique d’Olimpia n’aidant pas, et Tigres pouvait dérouler, frappant au meilleur des moments. Alors que Jerry Bengtson se retrouvait seul face à Guzmán, l’homme masqué manquait son occasion, sur l’action suivante, un centre de Fulgencio (entré à la place d’Aquino blessé) terminait en penalty pour Tigres. Gignac pouvait alors tuer le suspense, les Felinos tranquillement dérouler, le Français provoquant le csc du 3-0 final. Ce sera pour Tigres, la quatrième finale en cinq éditions.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.