Deux ans après la première édition, la CONCACAF Nations League connait enfin le casting de sa phase finale. Un carré final sans grande surprise.

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À l’image de sa consœur européenne la CONCACAF a lancé sa Nations League un soir de mars 2018. Avec un fonctionnement similaire : trois divisions (ligues) composées de quatre groupes de trois équipes pour la Ligue A, l’élite de la confédération, de quatre groupes de quatre équipes pour la Ligue B, de trois groupes de trois équipes et un de quatre équipes pour la Ligue C, la CONCACAF Nations League (CNL) avait titré les États-Unis à l’issue d’une première édition bousculée par la pandémie de COVID-19 et disputée en milieu d’année 2021. Deux ans plus tard, le continent s’est donc retrouvé pour boucler la phase de ligue, celle qui qualifie pour le tour final dans la Ligue A, mais aussi offre des places de barragistes pour la prochaine Gold Cup ainsi que détermine les promotions/relégations entre les ligues. La session internationale de mars vient ainsi de mettre fin à cette première phase.

Panamá s’invite à la fête

La CNL, c’est aussi l’occasion de voir comment le monde change. À son lancement, septième de la zone, le Canada n’avait pas eu droit à une présence automatique dans la Ligue A, devant passer alors par les qualifications pour y prendre part avant de tomber dans le groupe des États-Unis et devoir finalement, faute à une lourde défaite à Washington, se contenter de disputer la Gold Cup. Depuis donc, les choses ont changé. Le Canada est redevenu mondialiste et surtout s’est présenté au tirage effectué en avril 2022 en tant que tête de série, membre du chapeau 1 (évitant donc de fait, Mexique et USA). Reste que les choses n’ont pas été si simples pour les Rouges, comme ce ne fut pas aussi simple pour un Mexique qui peine encore à se trouver, Diego Cocca n’étant arrivé que trop récemment pour faire définitivement fuir les fantômes de Martino. Le Canada a certes remporté son Groupe C, mais a dû attendre l’ultime journée et une large victoire face au Honduras, alors co-leader, pour assurer son triomphe et sa première qualification pour la phase finale. De son côté, le Tri est passé par un trou de souris, incapable de s’imposer à Kingston mais aussi à l’Azteca devant une elle équipe de Jamaïque. Troisième géant de la zone, les États-Unis n’ont quant à eux pas connu de grandes frayeurs, atomisant Grenade à deux reprises et assurant l’essentiel face au Salvador.

Restait donc un groupe plus indécis entre les deux équipes désormais traditionnellement habituées à lutter pour être le dernier membre du carré d’as de la CONCACAF : Costa Rica et Panamá. Longtemps leur duel à distance avait animé les qualifications pour le Qatar, les Canaleros cédant sur la fin, cette fois, le vent a tourné. Dans un groupe qui a rapidement écarté la Martinique de la course – malgré un remarquable baroud d’honneur face au Costa Rica lors de l’avant dernière journée et une merveille de but signé Mickaël Biron – Costa Rica et Panamá se retrouvaient à San José pour jouer la première place, les Canaleros pouvant alors se contenter d’un nul. Pour cela, Panamá s’est appuyé sur l’une de ses nouvelles forces, celle d’être totalement imperméable. Les hommes de Thomas Christiansen ont donc cherché à venir presser un Costa Rica qui souffre toujours autant d’un véritable manque d’idées de jeu dès qu’ils le pouvaient tout en ne concédant aucune véritable occasion. Le match a donc longtemps été fermé, souvent haché, et a fini par basculer à l’entrée du dernier quart d’heure lorsque José Fajardo concluait un joli mouvement collectif canalero. Selon Christiansen, les éliminatoires pour la Coupe du Monde ont permis à Panamá d’apprendre. Une certitude, ses Canaleros, seule équipe à ne pas avoir encaissé le moindre but dans cette phase de ligues, va découvrir la phase finale. Et pourrait encore causer bien des dégâts. Panamá affrontera le Canada dans la première demi-finale pendant que l’autre nous offrira le clásico de la zone et dernière finale, USA – Mexique.

Pendant ce temps

Ailleurs, alors que Suriname, Martinique, Curaçao et Grenade filent en barrages de Gold Cup, Cuba, Haïti, Nicaragua et Guatemala remportent leur groupe de Ligue B et décrochent dans le même temps leur place en Gold Cup. Une performance quasi parfaite pour les Grenadiers, auteur de cinq victoires en six sorties dans le Groupe B, confirmant ainsi les jolis résultats de Violette en CONCAChampions et prouvant que malgré les temps difficiles que le pays traverse, le football continue d’avancer. Même bilan pour Cuba dont la seule défaite en six matchs a été concédée en Guadeloupe, permettant à cette dernière de se hisser en barrages pour la Gold Cup. Elle sera accompagnée de Guyana, Trinidad y Tobago, la Guyane et les quatre vainqueurs de groupes de la Ligue C, Puerto Rico, Sainte Lucie, Saint Kitts and Nevis et Sint Maarten, encore invaincu en 2023.

À noter enfin que s’il y a des promotions, les vainqueurs de groupes de Ligue B et C, il n’y a pas de relégations. La compétition change de nouveau de format en 2023/24 avec une Ligue A à douze équipes réparties en deux groupes de six (avec deux relégations par groupe), la Ligue B passant à quatre groupes de quatre quand la Ligue C comprendra trois groupes de trois. Elle sera qualificative pour la Copa América.

Pour connaître le vainqueur 2022/23, rendez-vous désormais mi-juin à Las Vegas.

 

Photo une : JOSE CORDERO/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.